QUELQUES REGARDS SUR
MATOT-MASS’E
Résumé de Matot
Moshé Rabbenou réuni les chefs de tribus (Rashé Ha-Matot) et leur enseigne les Hala’hot des Nedarim (les voeux) et des Shévouot (les serments).
Hashem ordonne à Moshé Rabbenou de lever une armée contre Midian, afin de venger les 24 000 Béné Israël morts par la colère d’Hashem, provoquée par l’incitation à la débauche des filles de Midian. 1 000 personnes par tribu sont désignées pour livrer batail contre Midian, soit 12 000 soldats au total.
Au retour de la guerre contre Midian, les Béné Israël rapportent un important butin constitué de vaisselles d’or et d’argent et d’autres métaux. Moshé Rabbenou enseigne aux Bené Israël les règles de Cashérisation d’ustensiles ayant cuits des aliments interdits.
Moshé Rabbenou autorise les tribus de Réouven, de Gad, ainsi que la moitié de la tribu de Menashé, à s’installer sur l’autre rive du Jourdain, mais uniquement à la condition qu’ils participent à la conquête d’Erets Kenaan, aux côtés de leurs frères.
Résumé de Mass’é
La Torah énumère les différents noms des endroits (Mass’é Béné Israël) dans lesquels les Béné Israël ont campés dans le désert, sur l’ordre d’Hashem.
Moshé Rabbenou indique de quelle façon il faudra partager la terre d’Israël entre les 12 Tribus.
Moshé Rabbenou enseigne au Béné Israël le Din du Rotséa’h - le meurtrier non intentionnel - qui doit se réfugier dans l’une des 6 villes de refuges prévues à cette effet.
Matot
1. Les vœux : Qui est autorisé à en faire ?
« Si un homme formule un voeu envers Hashem, ou prête serment afin de s’interdire une chose, il ne devra pas enfreindre sa parole, il devra accomplir tout ce qui sortira de sa bouche ». (Bamidbar 30 – 3 début de notre Parasha)
Midrash (Bamidbar Rabba 22,1)
Hakadosh Barou’h Hou dit : « Ne croyez pas qu’il vous soit permis de formuler des serments ou des voeux, même en Mon Nom ! Même au nom de la vérité, il ne t’est pas permis de formuler des serments ou des voeux en Mon Nom. Pour pouvoir le faire, il faut que tu possèdes les qualités suivantes : Tu devras craindre Hashem ton D., tu devras Le servir, tu t’attacheras à Lui, et tu jureras par Son Nom ».
Question
Pourquoi il n’est permis de formuler des serments et des voeux qu’à celui qui possède toutes ces qualités : craindre Hashem, servir Hashem, et être attacher à Lui ?
Réponse
Rabbi Yaakov KRANTZ (ou « le Maguid de DOUVNO » Russie 18ème siècle) explique cela comme à son habitude, par une image.
Il y avait 2 pauvres qui étaient voisins.
L’un était bûcheron, l’autre était voleur.
Ils avaient tous les deux des filles.
Lorsque le bûcheron voyait que l’une de ses filles arrivait en âge de se marier, il célébrait le mariage et fournissait à sa fille une très bonne dote.
Tandis que le voleur voyait ses filles prendre de l’âge sans pour autant se marier puisqu’il n’avait pas le moindre sou.
Un jour, le voleur vint trouver son voisin le bûcheron et lui dit :
« Explique moi de quelle façon réussis-tu à marier tes filles et à leur fournir une dote, n’es tu pas aussi pauvre que moi ?! »
Le bûcheron lui répondit :
« Voici mon habitude : lorsqu’un de mes enfants vient au monde, je fabrique une petite boite fermée avec un verrou, dans laquelle je mets quotidiennement une pièce. Lorsqu’ arrive le moment de marier mon enfant, je trouve dans cette boite tout ce dont j’ai besoin pour célébrer le mariage. Toi aussi, suis mon conseil et fabrique toi une boite verrouillée, que tu remplieras chaque jour. »
Lorsque le voleur entendit cela, il éclata de rire et dit :
« Ce conseil n’est valable que pour quelqu’un comme toi, car lorsque tu places une pièce de monnaie dans cette boite, elle restera fermée jusqu’au jour du mariage, quoi qu’il puisse arriver, et cela, même si tu traverses des périodes difficiles. Mais moi qui suis habitué à forcer des portes que d’autres personnes ont verrouillé, en situation difficile, ne serai-je pas en mesure de forcer un verrou que j’aurai moi-même placé ?!! »
Quelqu’un qui observe la Torah et les Mitsvot, et devant qui, tous les « verrous » que la Torah a placé, restent fermés, il est certain qu’une telle personne est à même de formuler un serment ou un voeu et qu’elle le respectera.
Ce qui n’est pas le cas d’un Rasha’ (un impie). Que l’importe un voeu ou un serment ?! S’il n’a déjà aucune difficulté à forcer les « gros verrous » que la Torah a elle-même posé, aura-t-il la moindre difficulté à forcer un voeu ou un serment qu’il s’est lui-même imposer ?!!!
La Torah n’a jamais demandé à l’individu de faire des Nedarim, mais elle exige de les honorer.
2. La vengeance contre Midian et la reconnaissance
« Réalise la vengeance des Bené Israël contre Midian, ensuite tu rejoindras tes pères. » (Bamidbar 32-2)
Sifré
Cela indique que la mort de Moshé est retardée par la guerre contre Midian, et malgré cela, Moshé va et agit avec joie.
Quelle pureté de cœur de la part de Moshé Rabbenou !!
Hashem vient de informer Moshé Rabbenou que sa mort « dépend » de la réalisation de son ultime mission : mener une guerre punitive contre Midian, et en d’autres termes, tant qu’il n’aura pas rempli cette mission, il ne meurt pas. C’est d’ailleurs pour cela que le texte affirme que le peuple a fourni à contre cœur les soldats pour mener cette bataille, sachant pertinemment que la mort de leur maître – Moshé Rabbenou – dépendait de la réalisation de cette tâche.
Mais Moshé Rabbenou quand à lui, ne tient compte d’aucun paramètre et se hâte de faire partir le peuple à la bataille ordonnée par Hashem.
Qu’est ce qui motive Moshé Rabbenou à agir de la sorte ?
La réponse à cette question se trouve dans le verset suivant :
« Moshé parla au peuple en ces termes : fournissez des hommes pour l’armée, afin qu’ils partent en campagne contre Midian, afin de réaliser la vengeance d’Hashem contre Midian. » (Bamidbar 32-3)
le Midrash souligne la modification que l’on trouve dans les propos de Moshé Rabbenou : « la vengeance d’Hashem » alors que dans le verset précédent, nous constatons qu’Hashem lui ordonne de réaliser « la vengeance des Bené Israël ».
Moshé Rabbenou vit dans l’ordre de mener une guerre punitive contre Midian, un moyen de venger la honte et le blasphème du Nom d’Hashem que Midian a causer en incitant les Bené Israël à la débauche, beaucoup plus que les dramatiques conséquences sur le peuple, à savoir la mort de 24 000 personnes du fait de la colère d’Hashem.
Vue d’une telle façon, il n’était donc pas question pour Moshé Rabbenou de retarder la réalisation de cet ordre, même si cela doit activer le moment de sa mort. Il s’est donc empresser d’accomplir – dans la joie – la volonté de son Créateur.
Ces propos nous amènent à un étonnement supplémentaire :
Si la réalisation de cet ordre était si importante aux yeux de Moshé Rabbenou, comment se fait-il qu’il délègue Pin’hass et El’azar pour diriger la bataille, alors que l’ordre d’Hashem était explicite : « Réalise la vengeance des Bené Israël contre Midian… » ce qui signifie « Réalise par toi-même ». ?
Cette question a déjà été abordée par les Sages du Midrash Rabba et Tan’houma.
En effet, sur le verset « Moshé les envoya… » nos Sages demandent :
Hashem demande à Moshé de réaliser la vengeance par lui-même, et il délègue d’autres personnes pour le faire ?!
En réalité, Moshé Rabbenou a grandit à Midian.
Il se dit : Il n’est pas « légal » que je frappe moi-même celui qui m’a prodigué du bien.
Le proverbe dit : « Ne jette pas la pierre dans le puit duquel tu as bu. »
Nous pouvons apprendre d’ici combien est précieuse la qualité de la reconnaissance.
Comment Moshé Rabbenou peut à la fois exprimer autant d’empressement à accomplir un ordre Divin, même si l’accomplissement de cet ordre signifie pour lui la fin de sa mission sur terre, et simultanément, il se retient d’accomplir cet ordre par lui-même – bien que l’ordre était explicite « Réalise la vengeance des Bené Israël contre Midian… ». Tout ceci pourquoi ? Par reconnaissance.
De plus, qu’est ce que peuvent représenter les habitants de Midian, et quel est le sens du bien qu’ils ont prodigué à Moshé Rabbenou, face au fait qu’ils ont incité Israël à la débauche et provoqué la mort de 24 000 Bené Israël par la colère d’Hashem ? Ce crime n’est-il pas dramatique face à la « bonté » qu’ils ont prodiguée à Moshé Rabbenou ?!
Malgré tout, le sentiment de « ne pas jeter la pierre dans le puit duquel il a bu » prend le dessus sur tous les calculs et ne laisse pas Moshé Rabbenou sortir lui-même en guerre contre ses bienfaiteurs.
L’empressement à accomplir les Mistvot d’Hashem ne doit pas faire d’ombre au règles du savoir vivre !!
3. La Casherisation d’un ustensile et l’étude de la Torah
« El’azar Ha-Cohen dit aux gens de l’armée, de retours de la guerre : Voici la ‘Houka (la loi irrationnelle) de la Torah, qu’Hashem ordonne à Moshé.
En vérité, l'or et l'argent, le cuivre, le fer, l'étain et le plomb, tout ce qui supporte le feu, vous le passerez par le feu et il sera pur, après toutefois avoir été purifié par l'eau lustrale; et tout ce qui ne va pas au feu, vous le passerez par l'eau. » (Bamidbar 31-21,22)
Au retour de la guerre contre Midian, les Bené Israël rapportent un important butin constitué de vaisselles d’or et d’argent et d’autres métaux. Moshé Rabbenou enseigne aux Bené Israël les règles de Cashérisation d’ustensiles ayant cuit des aliments interdits.
Question
Le ‘Hafets ‘Haïm demande (introduction du Likouté Hala’hot)
Le procédé de Casherisation d’un ustensile qui a absorbé un aliment interdit, est une chose que l’intellect humain peut facilement intégrer.
En effet, il est logique qu’un ustensile ayant absorbé un goût alimentaire par cuisson au moyen d’eau chaude (ou autre liquide), rejette ce goût par le même procédé, c'est-à-dire en immergeant l’ustensile dans de l’eau bouillante (Hag’ala). De même, si l’absorption s’est produite par une cuisson par le feu uniquement (la grillade), il est également logique que le rejet se fasse en passant l’ustensile à la flamme (Liboun).
Puisque ces procédés relèvent d’une logique que l’homme peut assimiler, pourquoi qualifier cette loi de la Casherisation par le terme « ‘Houka » qui signifie « loi irrationnelle » ?
Réponse
La Torah est qualifiée de « Feu », comme le verset nous l’indique : « Ma parole n’est-elle pas comme le feu ? »
Le Pirké Avot (chap.6) nous enseigne également que la Torah « rend la personne apte à être un Tsaddik ». La Mishna emploi ici le terme « Ma’hsherato » (« le rend apte ») de la racine « Casher ».
Ce qui signifie qu’au même titre que le feu a la capacité d’extirper le goût alimentaire d’un aliment interdit absorbé dans un ustensile, et rend l’ustensile « Casher », de la même façon l’étude de la Torah extirpe toute l’impureté absorbée dans l’âme de l’individu et conséquente à ses fautes, et rend l’individu « Casher ».
C’est justement ce point supplémentaire que la Torah désire nous enseigner dans cette Parasha de la Casherisation.
La Casherisation dont il est question ici n’est pas seulement celle que l’on réalise sur des ustensiles, mais également celle que l’individu peut réaliser sur sa propre personne, dans le but d’extirper – au moyen de l’étude de la Torah qui est comparée au feu – toutes les forces de l’impureté contenues en lui.
Comme le Midrash Tan’houma le dit :
Si l’homme a commis des fautes et s’est rendu condamnable à mort vis-à-vis d’Hashem, que doit il faire afin de vivre ?
S’il a l’habitude d’étudier un chapitre, il en étudiera deux ; s’il a l’habitude d’étudier une page, il en étudiera deux…
(Ceci ne concerne que celui qui a pris conscience de sa faute et qui s’en est écarté, car s’il ne s’en est pas encore écarté et qu’il cherche déjà un moyen d’expiation, il est comparable à celui qui se trempe dans un Mikvé avec dans la main, un reptile mort, ou bien à l’ustensile que l’on Casherise sans avoir au préalable retirer l’interdit alimentaire en surface).
C’est pour cela que lorsqu’ El’azar Ha Cohen s’apprête à transmettre aux Bené Israël les lois de la Casherisation des ustensiles, il les introduit par les termes « Voici la ‘Houka (la loi irrationnelle) de la Torah… ». Comme pour dire que toute cette Parasha de la Casherisation vient indiquer – par allusion – une toute autre sorte de Casherisation :
La Casherisation de la personnalité au moyen du feu de l’étude de la Torah.
4. La Parnassa ou les enfants ?
Les enfants de Réouven et ceux de Gad possédaient de nombreux troupeaux, très considérables. Lorsqu'ils virent le pays de Y’azer et celui de GuiI’ad, ils trouvèrent cette contrée avantageuse pour le bétail. Les enfants de Gad et ceux de Réouven vinrent donc et parlèrent à Moshé, à El’azar Ha-Cohen et aux anciens de la communauté, en ces termes: « Atarot, Dibon, Y’azer, Nimra, Heshbon et El’alé; Sebam, Névo et Be’on, ce pays, qu’Hashem a fait succomber devant les Béné Israël, est un pays propice au bétail; or, tes serviteurs ont du bétail. » Ils dirent encore : « Si nous avons trouvé faveur à tes yeux, que ce pays soit donné en propriété à tes serviteurs; ne nous fais point passer le Jourdain. » Moshé répondit aux enfants de Gad et à ceux de Réouven : « Quoi ! Vos frères iraient au combat, et vous demeureriez ici ?! Pourquoi voulez-vous décourager les Béné Israël de marcher vers le pays que leur a donné Hashem ?
Alors ils s'approchèrent de Moïse et dirent: « Nous voulons construire ici des parcs à brebis pour notre bétail, et des villes pour nos familles. Mais nous, nous irons en armes, résolument, à la tête des Béné Israël, jusqu'à ce que nous les ayons amenés à leur destination, tandis que nos familles demeureront dans les villes fortes, à cause des habitants du pays. Nous ne rentrerons pas dans nos foyers, tant que les Béné Israël n'aient pris possession chacun de son héritage. Nous ne prétendons point posséder avec eux de l'autre côté du Jourdain, puisque c'est en deçà du Jourdain, à l'orient, que notre possession nous sera échue ».
Moshé leur répondit : « Si vous tenez cette conduite, si vous marchez devant Hashem, équipés pour la guerre; si tous vos guerriers passent le Jourdain pour combattre devant Hashem, jusqu'à ce qu'il ait dépossédé ses ennemis, et si, le pays une fois subjugué devant Hashem, alors seulement vous vous retirez, vous serez quittés envers Hashem et envers Israël, et cette contrée vous sera légitimement acquise devant Hashem. Mais si vous agissez autrement, vous êtes coupables envers Hashem, et sachez que votre faute ne serait pas impunie ! Construisez donc des villes pour vos familles et des parcs pour vos brebis, et soyez fidèles à votre parole. » (Bamidbar 32)
Question
Le Gaon Rabbi Yehouda TSADKA z.ts.l demande – dans son livre KOL YEHOUDA (page 230) : Lorsque Moshé accepte finalement la requête des enfants de Réouven et de Gad, pourquoi leur répète-t-il leurs propres propos : « Construisez donc des villes pour vos familles et des parcs pour vos brebis, et soyez fidèles à votre parole. » N’était il pas suffisant de les avertir de respecter leur parole en leur disant simplement : « soyez fidèles à votre parole. » ?
Réponse
En réalité, il y a avait un grand débat entre Moshé Rabbenou et les enfants de Réouven et de Gad.
En effet, si nous portons attention aux propos des enfants de Réouven et de Gad, nous pouvons remarquer qu’ils placent l’intérêt matériel en premier plan et celui des enfants et de leurs familles en second plan, comme le texte le dit : « Nous voulons construire ici des parcs à brebis pour notre bétail, et des villes pour nos familles. » Alors que Moshé Rabbenou ne pouvait concevoir de faire passer les intérêts matériels en priorité sur l’intérêt des enfants. C’est pourquoi Moshé prend la peine de revenir sur les propos des enfants de Gad et de Réouven en les inversant, afin de leur montrer que la priorité doit être octroyée à l’intérêt des enfants et non aux intérêts matériels.
Ce débat se poursuit même de notre époque où nous pouvons constater comment des gens se tuent littéralement dans leur travail en recherchant constamment le bénéfice financier et en laissant l’éducation et l’équilibre de leurs enfants en second plan. Mais ce qui est le plus déplorable, c’est que généralement ces gens sont ceux qui manquent le moins d’argent !!
Mass’é
1. Mass’é Béné Israël – les étapes : Faire Teshouva sans devenir amnésique !
« Voici les différents voyages que les Béné Israël ont effectué lorsqu’ils ont sortis d’Egypte, par la main de Moshé et d’Aharon. » (Bamidbar 33 – 1 Début de notre Parasha)
Rashi
L’énumération de toutes ces étapes est comparable à un roi dont l’enfant est malade et que son père emmène dans un endroit lointain afin de le soigner. Sur le chemin du retour, le roi montre à son fils tous les endroits par lesquels ils sont passé à l’aller, en lui rappelant : ici, nous avons dormis ; ici, nous nous sommes rafraîchis ; ici, tu as eu mal à la tête …
Question
Quel rapport y a-t-il entre les exemples choisis par Rashi et les Béné Israël ? N’avait ils pas le droit de dormir ou de se rafraîchir ?
Réponse
Ici, nous avons dormis est une allusion au fait que les Béné Israël dormaient le matin de Matan Torah (le don de la Torah) et qu’ Hashem fut dans l’obligation de les réveiller.
Ici, nous nous sommes rafraîchis est une allusion au refroidissement spirituel que Amalek à implanter au sein du peuple d’Israël. (Le texte dit au sujet de l’attaque de Amalek : « Asher Kar’ha … » qui signifie : « qui t’a refroidit »)
Ici, tu as eu mal à la tête est une allusion à la faute du Veau d’Or par laquelle tu as émis des « douleurs » en se qui concerne ta « tête », ta Emouna (ta foi).
Même lorsqu’on a fait Teshouva (repentir) et que l’on est parvenu à un niveau spirituel et à un niveau de pratique du judaïsme assez élevé, il est bon de ne pas oublier ce que l’on a été dans le passé, afin de toujours garder à l’esprit une volonté de progression.
2. Le partage de la terre d’Israël : Mériter la terre d’Israël
« Cette terre tombera dans votre héritage… »(Bamidbar 34-2)
Midrash Rabba (Bamidbar Rabba 23-11)
Ceci est le sens du verset (Tehilim) : « Il indique à Son peuple toute la force de Son œuvre, afin de leur donner l’héritage des nations. »
Hashem dit à Israël : « J’avais la possibilité de vous créer une terre nouvelle, mais afin de vous montrer ma force, j’extermine vos ennemis devant vous et vous donne leur terre. »
Le livre Sha’ar Bat Rabbim explique ce Midrash par une image :
Un père avait deux enfants. Le plus grand était méchant et peu fréquentable, et le plus jeune était posé, doux et généreux, au point de faire toute la fierté de ses parents.
Un jour, le père devait voyager à l’étranger, et à son retour, il rapporta une belle montre en cadeau à son jeune fils. Mais puisqu’il était encore trop jeune pour en prendre soin, le père confia momentanément la montre à son fils aîné.
Lorsque le jeune fils grandit, le père reprit la montre des mains de son fils aîné et la donna à son jeune fils.
Les amis du père lui firent le reproche d’être assez riche pour se permettre de racheter une nouvelle montre à son jeune fils sans avoir à reprendre la première montre des mains de l’aîné, et éviter ainsi de créer des querelles entre les deux enfants.
Mais le père leur répondit : « Si j’avais agis ainsi, je n’aurais pas exprimer toute ma haine envers mon fils aîné, et tout l’amour que je porte à mon jeune fils. Mais maintenant que j’ai repris de l’un pour donner à l’autre, je montre de façon flagrante que le cadeau était destiné dés le début à mon jeune fils que j’aime tant, mais qu’il était simplement trop jeune pour recevoir ce cadeau, et c’est pour cette raison que je l’ai confié provisoirement à mon fils aîné, afin qu’il la conserve jusqu’à ce que mon jeune fils grandisse. »
Hashem a crée la Terre Sainte pour Israël, mais tant qu’Israël n’était pas encore arrivé à maturité spirituelle, Hashem confia la terre aux Kena’aniim (les Kananéens) détenteurs de toutes les abominations. Lorsqu’ Israël grandit et reçut la Torah, lorsqu’il fut « digne de régner », à ce moment là Hashem reprit la terre des mains des Kena’aniim et la donna à Israël, sans qu’il soit concevable de dire que c’est – ‘Hass Veshalom - par manque de possibilité de leur créer une terre nouvelle qu’Hashem agit ainsi.
Ceci est donc le sens du verset des Tehilim : « Il indique à Son peuple toute la force de Son œuvre… » Il indique que toute la force de Son œuvre dans la Création du Monde, était dirigé dés le début uniquement pour Israël Son peuple, et cette indication s’exprime à travers le fait qu’ « Il leur donne l’héritage des nations ».
3. Le Rotséa’h - le meurtrier non intentionnel – et les 6 villes de refuges : la peur de la faute
Rappel :
Selon la Torah, lorsqu’un individu provoque accidentellement la mort d’une personne, il doit aller vivre dans l’une des 6 villes de refuge prévue par la Torah, et doit rester dans cette ville jusqu’à la mort du Cohen Gadol. Ceci afin de protéger ce meurtrier non intentionnel des désirs de vengeance du Goel Ha-Dam (l’un des membres de la famille de la victime).
Tant qu’il restera dans l’enceinte de la ville de refuge, le Goel Ha-Dam n’est pas autorisé par la Torah à porter atteinte à sa vie, mais si le meurtrier non intentionnel sort de l’enceinte de la ville de refuge, le Goel Ha-Dam ne sera pas condamné par la Torah s’il porte atteinte à la vie de ce meurtrier non intentionnel.
« Ces villes serviront de refuge au Rotsea’h (meurtrier non intentionnel), afin de le protéger du Goel (le vengeur), pour qu’il ne meurt pas… » (Bamidbar 35-12)
Le Gaon et Tsaddik Rabbi Israël KANIEVSKY (le « Steipler ») z.ts.l fait remarquer – dans son livre Birkat Perets – que la Mitsva des villes des refuge possède deux aspects : le sauvetage et le châtiment. A partit de notre verset « Ces villes serviront de refuge au Rotsea’h (meurtrier non intentionnel), afin de le protéger du Goel (le vengeur)…» indique une volonté de sauver le meurtrier non intensionnel.
Cependant, cette exile est aussi une obligation sur le meurtrier non intensionnel, même lorsqu’il ne craint pas spécialement la vengeance du Goel Ha-Dam, car il est malgré tout soumis à l’obligation de partir en exil du fait de la ‘Avera qu’il a commis (même de façon non intentionnelle).
Nous constatons cela à travers le fait que la Torah n’autorise pas à accepter une somme d’argent de la part du meurtrier non intentionnel en guise d’expiation de sa faute, afin de lui permette de revenir habiter chez lui dans sa terre.
Nous apprenons également ce principe de châtiment pour le meurtrier non intentionnel en restant dans la ville de refuge, à travers un enseignement de la Mishna Makot (2ème chap.) selon lequel si le meurtrier non intentionnel décède dans la ville de refuge, il doit y être enterré, malgré qu’il n’a plus rien à craindre du Goel Ha-Dam. Malgré tout, la Torah impose de l’enterrer sur place, et ceci dans le but de montrer le devoir d’exil qui l’incombe.
La règle est donc qu’il y a aussi bien du châtiment que du sauvetage dans la Mitsva des villes de refuge.
Nous constatons à quel point la Torah s’est soucié du sauvetage du meurtrier non intentionnel de la main du Goel Ha-Dam. Nous sommes tenus de disposer des panneaux indicateurs sur les routes, sur lesquels il est écrit « Ville de refuge ».
Deux Talmidé ‘Ha’hamim (deux érudits dans la Torah) doivent l’accompagner jusqu’à sa ville de refuge, et parlerons - si c’est nécessaire - au Goel Ha-Dam afin de le dissuader de porter atteinte au meurtrier non intentionnel.
En revanche, nous constatons aussi une souplesse de la part de la Torah vis-à-vis de l’éventuel assassinat du meurtrier non intentionnel.
En effet, dés l’instant où le meurtrier non intentionnel sortira de l’enceinte de la ville de refuge, le Goel Ha-Dam ne sera pas condamné s’il l’assassine. C’est justement le sujet de la divergence d’opinion Hala’hic entre Rabbi Yossé HaGallili et Rabbi ‘Akiva :
Est-ce que le fait de tuer le meurtrier non-intentionnel (qui est sortit de l’enceinte de la ville de refuge) est une obligation de la Torah qui incombe le Goel HaDam, ou bien facultatif ?
Mais à l’unanimité, il meurt.
Le fait que - d’une part la Torah se soucie de sauver le meurtrier non intentionnel, et d’autre part, la sévérité dont il fait l’objet de la part de la Torah, puisque s’il sort, il s’expose à un assassinat que la Torah ne condamnera pas – peut paraître contradictoire, mais en réalité, ces deux points de vue proviennent d’une seule et même source : le sauvetage.
La Torah a profondément pénétré l’esprit du meurtrier non intentionnel pour qui, il est certain, qu’il languira sa famille, et désirera les visiter – même le plus brièvement – et c’est pour cela que la Torah se montre si sévère au sujet de son éventuelle sortie de la ville de refuge, dans le but de l’effrayer de toute sortie de la ville.
Ceci est comparable à la notion de Ir’at Ha-’Onesh (la peur du châtiment).
Même si le plus haut niveau de la crainte est celui de Ir’at Ha-Romemout (La peur de la supériorité d’Hashem), malgré tout, il est nécessaire d’encrer en nous également la Ir’at Ha-’Onesh (la peur du châtiment), car lorsque le Yetser Ha-Ra’ fait peser tout son poids sur l’individu, le désir obstrue le cœur de l’homme au point où il ne portera quasiment aucune attention à des sujets spirituels.
La peur des lourds châtiments bouleverse même l’individu le plus matérialiste !!
La peur du châtiment maintient l’individu loin de la faute.
Shabbat Shalom
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