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jeudi 30 juillet 2009

Recueil des principales règles du deuil

Recueil des principales règles du deuil

La douleur et la peine causées par un décès sont tellement fortes que la plupart d’entre nous sont pris au dépourvu, ce qui entraîne souvent une certaine confusion en ce qui concerne la mise en pratique des lois du deuil.
Nous proposons ici un recueil des principales Hala’hot (règles) relatives à l’endeuillé.
Les Hala’hot sont présentées ici sans leurs sources ni leurs explications.
Nous sommes à la disposition de toute personne désirant connaître les détails ou références de ces Hala’hot.

Après le décès

1. Après le décès, il faut jeter toute l’eau qui se trouve dans les environs du mort. C'est-à-dire, s’il y a de l’eau dans les maisons qui se trouvent dans le périmètre du mort, quelque soit la direction, cette eau doit être jetée, comme celle qui se trouve dans la maison du mort. Ceci, dans une limite de 2 maisons qui se trouvent sur la même ligne que la maison du mort.
Ce Din n’est valable que si le mort est décédé dans cette maison, mais s’il est décédé à l’hôpital, et qu’on l’a transporté à la maison, il n’est pas nécessaire de jeter l’eau.
Shabbat et Yom Tov, il n’est pas nécessaire de jeter l’eau.
Tout ceci concerne uniquement de l’eau qui est sortie à l’extérieur de sa source, mais l’eau qui se trouve dans un réservoir, ou l’eau qui se trouve dans un plat cuisiné, ou l’eau qui se trouve dans une bouteille fermée, ou toutes les autres boissons, ne sont pas inclues dans ce Din.

2. A Jérusalem, la tradition veut qu’après le décès, nous laissons le corps du défunt sur son lit, durant environs ½ heure.

Puis, nous lui retirons ses vêtements en maintenant un drap au dessus de lui, et on le recouvre d’un drap blanc.
On le couche directement sur le sol sans y placer quoi que ce soit auparavant.
Puis on le place sur le dos, le visage tourné vers le haut, et les pieds face à la porte.

On place une pierre au dessous de sa tête pour la surélever légèrement.
Ensuite, nous allumons une bougie ou une veilleuse à proximité de sa tête ou de son corps. Certains ont la tradition, selon le sens mystique, d’allumer 7 bougies.

Si nous sommes un jour de Shabbat ou un jour de Yom Tov, selon la tradition à Jérusalem, nous ne touchons absolument pas le corps du défunt (car il est Mouksté, interdit au déplacement pendant Shabbat), on le laisse couché sur son lit avec ses vêtements.
Cependant, certains ont la tradition, même un Shabbat ou un Yom Tov, de retirer les vêtements du défunt, aussi bien en été qu’en hiver.
De toutes façons, si l’on craint une putréfaction du corps pendant Shabbat ou Yom Tov, il faut le coucher sur le sol, avec ses vêtements, et seulement ensuite les lui retirer. Si toutefois, on lui a retiré ses vêtements avant de le coucher sur le sol, il faut placer sur le corps un pain ou tout autre objet qui n’est pas Mouktsé, afin de pouvoir déplacer le corps et le coucher sur le sol.

3. Le mort nécessite une surveillance.
Par conséquent, il faut s’efforcer au maximum de ne pas le laisser seul.
Cette obligation est valable même un jour de Shabbat ou de Yom Tov.
Les personnes qui surveillent un mort, sont exemptes du devoir de lire le Shema’, du devoir de la Téfila (la prière journalière), ainsi que de toutes les Mitsvot de la Torah.
Lorsque l’on doit surveiller un mort, nous lisons des Tehilim, ou tout autre texte sacré, pour l’élévation de l’âme du défunt.
Le Onen (l’endeuillé) peut surveiller le mort, mais n’a pas le droit de lire des Tehilim pour lui (comme nous allons l’expliquer plus loin).

4. Il ne faut pas faire passer une nuit au mort sans l’enterrer, excepté dans le cas où c’est en l’honneur du mort, par exemple lorsqu’on repousse l’enterrement afin que de nombreuses personnes puissent y assister.
A Jérusalem, nous veillons particulièrement à ne jamais faire passer une nuit au mort sans l’enterrer.

5. Après le décès, il faut contacter la ‘Hevra Kadisha (organisme communautaire qui se charge de réaliser tous le nécessaire à l’inhumation), afin qu’ils prennent en charge l’enterrement.

6. Voici les personnes pour lesquelles nous avons le devoir d’observer les règles du deuil :
Le père ; la mère ; le fils ; la fille ; le frère ; la soeur ; le conjoint.

7. Dès le décès jusqu’à la sortie de la 1ère étape du deuil (la fin des 7 jours de deuil), l’endeuillé est soumis aux interdits suivants :
• Saluer
• S’asseoir sur une chaise (mais il peut s’asseoir sur une hauteur inférieure à 8 cm. Pour une personne âgée, on peut autoriser jusqu’à moins de 24 cm). Lorsqu’il s’occupe du nécessaire pour l’enterrement et qu’il doit s’asseoir pour faire les démarches administratives, le Onen l(endeuillé) est autorisé à le faire.
• Se couper les cheveux ou se raser (cette interdiction reste en vigueur jusqu’à la fin des 30 jours de deuil voir plus loin)
• Se laver (ni à l’eau froide, ni à l’eau chaude).
Il lui est permis de se laver le visage, les mains et les pieds à l’eau froide mais pas à l’eau chaude.
En cas période de grosses chaleurs, il lui est permis de se passer des lingettes humides mais pas de se laver.
• Se couper les ongles au moyen d’un objet (mais à la main ou avec les dents c’est autorisé)
• S’enduire de crèmes ou d’huiles corporelles pour son bien être
• Laver son linge et porter des vêtements propres
Si ses vêtements sont absorbés de transpiration et que l’on se trouve face à une situation de respect de la vie en société (Kavod Haberiyot), l’endeuillé peut donner des vêtements propres à quelqu’un qui les portera pendant environ 1 heure, puis il sera permis à l’endeuillé de les porter.
• Travailler
• Pratiquer l’intimité conjugale, ni même dormir dans le même lit que son conjoint (Par contre, toutes les autres règles d’éloignement en vigueur en période de Nidda sont permises lors d’un deuil à la condition que la femme ne soit pas Nidda).
• Etudier la Torah (excepté les lois du deuil ou des livres de Moussar comme Pélé Yoets, Messilat Yesharim ou Shevet Moussar)

Entre le décès et l’enterrement, l’endeuillé a le droit de se déplacer en voiture ou de marcher avec des chaussures en cuire, afin de s’occuper des préparatifs de l’enterrement.

8. Il est interdit de manger devant le mort, et cela, même s’il s’agit d’une petite collation.
Si l’on doit manger, nous le ferons dans une autre pièce que celle dans laquelle se trouve le mort, ou bien derrière une Me’hitsa (une séparation) s’il n’y a pas d’autre pièce.
Si l’on n’a pas la possibilité ni de manger dans une autre pièce, ni de manger derrière une Me’hitsa, on se tournera sur le côté pour manger.
On ne doit pas fumer des cigarettes à proximité du mort.

Onen - Statut de l’endeuillé entre le décès et l’enterrement

Entre le décès et l’enterrement, l’endeuillé a le statut de « ONEN ».
Jusqu’à après l’enterrement, le Onen est exempt de toutes les obligations religieuses positives (que l’on doit accomplir), mais reste soumis aux interdictions.

Par conséquent :
9. Depuis le décès jusqu’à après l’enterrement, l’endeuillé doit se laver les mains le matin (Netilat Yadaïm) mais ne récite pas la Bera’ha (la bénédiction) sur cette ablution.
De même, il se lave les mains lorsqu’il sort des toilettes, mais ne récite pas la Bera’ha de Asher Yatsar (bénédiction que l’on récite après s’être laver les mains lorsqu’on sort des toilettes).

10. Depuis le décès jusqu’à après l’enterrement, l’endeuillé ne récite aucune Bera’ha alimentaire, ni initiale, ni finale.

11. Depuis le décès jusqu’à après l’enterrement, si l’endeuillé consomme une quantité de pain à partir de 27 g (Kazaït), il se lave les mains (Netilat Yadaïm) mais ne récite pas de Bera’ha sur cette ablution, et cela, même s’il consomme une quantité de 54 g (Kabetsa) de pain.
Malgré tout cela, il est permis à l’endeuillé de manger, et cela, bien qu’il ne peut réciter aucune Bera’ha.
12. Depuis le décès jusqu’à après l’enterrement, l’endeuillé ne récite pas non plus ni les Birkot Ha-Sha’har (bénédictions du matin), ni les Birkot Ha-Torah (bénédictions pour l’étude de la Torah, que nous récitons le matin).

13. Depuis le décès jusqu’à après l’enterrement, l’endeuillé ne récite pas non plus les Pessouké Dézimra (de Barou’h Shéamar jusqu’à Ishtaba’h, dans la prière du matin), ni les Bera’hot du Shema (du Yotser jusqu’à Gaal Israël), ni le Shema, ni la Amida.

14. Depuis le décès jusqu’à après l’enterrement, l’endeuillé ne met pas ni le Talit, ni les Tefilin.

15. Depuis le décès jusqu’à après l’enterrement, l’endeuillé n’a pas le droit de consommer ni de la viande, ni du vin (excepté le jour de Pourim).

Avel – Statut de l’endeuillé après l’enterrement

Après l’enterrement, l’endeuillé prend le statut d’ « AVEL ».
Après l’enterrement, l’endeuillé est soumis à toutes les obligations religieuses, positives et négatives.

Par conséquent :
16. Si l’enterrement a eu lieu en fin de journée, immédiatement après l’enterrement l’endeuillé récitera les Birkot Ha-Sha’har et les Birkot Ha-Torah, tant que le soleil ne s’est pas couché.
Si l’enterrement à eu lieu le matin, si l’heure limite du Shema’ et de la prière du matin n’est pas encore passée, immédiatement après l’enterrement l’endeuillé lira le Shema’ et priera Sha’harit (la prière du matin).

17. Concernant les Tefilin, si le décès et l’enterrement ont lieu dans la même journée, l’endeuillé ne met pas les Tefilin toute cette journée.
Si le décès et l’enterrement n’ont pas eu lieu le même jour, l’endeuillé met les Tefilin au retour de l’enterrement (s’il fait encore jour), mais sans réciter la bénédiction des Tefilin.

18. Lorsque le décès a lieu pendant Shabbat ou pendant Yom Tov, ou quelques heures avant Shabbat et qu’il n’y avait potentiellement pas le temps d’enterrer le défunt, l’endeuillé n’est pas Onen et reste soumis à tous ses devoirs religieux pendant toute la durée du Shabbat ou de Yom Tov:
Par conséquent :
il fait sa prière de façon habituelle ; il peut même dire le Kaddish pour le défunt (bien qu’il ne soit pas encore enterré) ; il est autorisé à consommer de la viande et du vin ; il récite le Kiddoush ainsi que toutes les les Bera’hot initiales et finales sur les aliments et boissons ; mais il ne peut pas pratiquer l’intimité conjugale ; il est autorisé à se rendre à la synagogue pour prier ; il doit éviter d’être Shalia’h Tsibour (l’officiant) ou Baal Koré (celui qui lit la Torah) sauf s’il n’y a personne d’autre pour le faire.
Avant la sortie du Shabbat, il prie Arvit du samedi soir (à partir de l’horaire du Plag Ha-Min’ha), et récite la Havdala uniquement sur un verre de vin lorsqu’il fait encre grand jour, mais évidement sans réciter la Bera’ha ni sur les senteurs, ni sur la flamme puisque Shabbat n’est pas encore sorti.
(Attention ! Bien que l’endeuillé a réciter la Havdala de façon anticipée sur l’heure de la sortie de Shabbat, cela ne l’autorise en rien à faire des choses interdites pendant Shabbat, et cela, jusqu’à l’horaire réel de la sortie de Shabbat)

S’il n’a pas récité la Havdala et que Shabbat est déjà sorti, il est autorisé à manger et boire sans Havdala. S’il entend la Havdala de quelqu’un d’autre avec la Kavana (l’intention) de s’en acquitter, il est quitte de son obligation, et n’aura pas besoin de refaire la Havdala après l’enterrement.

Kéri’a – la déchirure du vêtement de l’endeuillé

19. Selon le strict Din, toutes les personnes présentent (même celles qui ne sont pas parents du défunt) lors du dernier souffle du défunt, devraient tous procéder à la Kéri’a (la déchirure de leur vêtement), mais la tradition répandue est de ne pas le faire (lorsqu’on n’est pas apparenté au défunt).

Mais les endeuillés (Le père du défunt; la mère du défunt ; le fils du défunt ; la fille du défunt ; le frère du défunt ; la soeur du défunt ; le conjoint du défunt) présents à ce moment là, doivent eux procéder à la Kéri’a, de préférence au moment où le défunt rend son dernier souffle.
Si pour des raisons émotionnelles, ils ne l’ont pas fait à ce moment là, ils peuvent le faire avant de partir pour l’enterrement, ou bien lorsque le corps du défunt arrive au cimetière.
S’ils ne l’ont toujours pas fait, on leur fera procéder à la Kéri’a après l’enterrement, avant Séoudat Havraa (le 1er repas de l’endeuillé).

20. Toute personne qui perd un proche sur lequel elle doit prendre le deuil (Le père ; la mère ; le fils ; la fille ; le frère ; la soeur ; le conjoint), a le devoir de procéder à la Kéri’a (la déchirure de son vêtement), en récitant d’abord la Bera’ha suivante :
BAROU’H ATA A.D.O.N.A.Ï ELOHENOU MELE’H HA’OLAM DAYAN HA-EMET.
Si l’endeuillé a déjà réciter cette Bera’ha (s’il la réciter totalement, avec le nom d’Hashem) au moment où il a appris la nouvelle du décès, ou bien au moment du dernier souffle du défunt mais sans avoir procédé à la Kéri’a, il peut encore procédé à la Kéri’a mais sans réciter la Bera’ha.

21. Les femmes endeuillées sont elles aussi soumises à l’obligation de Kéri’a en récitant la bénédiction, mais elles devront le faire dans l’intimité et refermer la partie déchirée avec une épingle à nourrice.

22. Il faut procéder à la Kéri’a en position debout. Si l’on a procéder à la Kéri’a en position assise, il faut recommencer, mais sans Bera’ha.

23. Au moment de la Kéri’a, il ne faut pas que l’endeuillé s’appui sur un mur ou sur une table.
S’il s’agit d’une personne âgée ou d’un malade, il est permis à l’endeuillé de s’appuyer au moment de la Kéri’a.

24. Selon la tradition, une personne entame la déchirure depuis le bord du vêtement, et l’endeuillé déchire avec sa main sur une distance de 1 Tefa’h (8 cm).

25. Pour tous ses proches, l’endeuillé déchire de l’intérieur, et dans l’intimité. C’est pour cela que l’endeuillé introduit sa main vers l’intérieur de son vêtement, et déchire discrètement.
Mais lorsqu’il s’agit de son père ou sa mère, l’endeuillé ne déchire que de l’extérieur du vêtement, et en présence de tout le monde.
S’il s’agit de son père ou sa mère, l’endeuillé déchire à l’endroit du coeur (côté gauche), jusqu’à que se dévoile l’emplacement du coeur, mais il ne faut pas déchirer le sous-vêtement.

26. On commence à déchirer au moyen d’un objet, puis l’endeuillé tire avec sa main et déchire sur une distance de 1 Tefa’h (8 cm).

27. Pour tous les proches sur lesquels on doit prendre le deuil (le défunt est un fils ; une fille ; un frère ; une soeur ; le conjoint), on peut procède à la Kéri’a au moyen d’un objet, mais pour un père ou une mère, on ne fait la Kéri’a qu’à la main.
Si cela pose une difficulté, on peut commencer la déchirure avec un objet, et la finir avec la main, et cela, même pour un père ou une mère.

Halvaya – l ’inhumation

28. Il est interdit d’introduire le corps du défunt à la synagogue ou au Beit
Ha-Midrash (lieu d’étude).
Cependant, s’il s’agit d’un Grand de la génération, ou d’un Av Beit Din (d’une très haute autorité Hala’hic) réputé, on peut permettre.

29. A Jérusalem, la tradition veut que les enfants et petits enfants n’accompagnent pas leur père ou leur grand père jusqu’à la tombe. Ils viennent à l’enterrement, mais après la récitation du Kaddish (à Jérusalem, le Kaddish est récité avant l’enterrement), ils restent sur place pendant que les autres participants accompagnent le défunt jusqu’à l’endroit exact où il sera enseveli.

Cependant, dans les autres villes d’Erets Israël, et en dehors d’Erets Israël, on n’a pas cette tradition. Mais il est quand même préférable de se comporter selon la tradition de Jérusalem, et de ne pas accompagner le père ou le grand père jusqu’à la tombe.

Par contre, pour tous les autres proches, les endeuillés accompagnent le défunt jusqu’à la tombe.

30. Selon le Zohar Ha-Kadosh, les femmes ne doivent pas assister à un enterrement. Le Zohar Ha-Kadosh dit des choses terrifiantes à ce sujet, et il serai souhaitable que les dirigeants spirituels des nos communautés instaurent l’interdiction aux femmes d’assister à un enterrement.

31. De nos jours, les endeuillés n’ont plus la tradition de procéder à ‘Halitsat Katef (se découvrir un bras jusqu’à l’épaule lors de l’enterrement, et de marcher l’épaule dénudée, en signe d’affliction).
Cependant, pour une mère, il est bon d’instaurer que les endeuillés procèdent à ‘Halitsat Katef, ou bien dans les endroits où les enfants accompagnent le corps de leur père jusqu’à la tombe, il est préférable d’instaurer aux endeuillés de procéder à ‘Halitsat Katef.
L’endeuillé se découvre une épaule, et porte le corps sur l’épaule dénudée, depuis le moment où il arrive à la porte du cimetière, ou à partir du moment où il entre dans un périmètre de 2 M de la tombe.
Si l’endeuillé est un Talmid ‘Ha’ham réputé (un érudit dans la Torah), il est préférable qu’il évite de procéder à ‘Halitsat Katef.

32. Après l’enterrement, tous les participants se lave les mains.
Il n’est pas nécessaire d’utiliser un Keli pour cette ablution.
Certains ont l’habitude de ne pas se sécher les mains.

33. Selon la tradition de Jérusalem où le Kaddish de l’enterrement est dit avant l’enterrement, il faut que les endeuillés disent ce Kaddish, avec une autre personne (ou avec le ‘Hazzan – l’officiant), mais s’il n’y a personne qui désire dire Kaddish avec lui, l’endeuillé peut le dire tout seul.

34. Un enfant qui n’a pas encore atteint l’âge de la Bar Mitsva, n’est pas du tout soumis aux règles du deuil.
A fortiori, il ne faut certainement pas lui faire manquer l’étude de la Torah.
Cependant, nous lui déchirons son habit en signe de tristesse sur la perte de son proche.

Après l’enterrement

35. Les endeuillés ne doivent pas consommer quoi que ce soit qu’il leur appartient lors de leur 1er repas après l’enterrement, jusqu’à ce qu’ils aient mangé Séoudat Havraa préparée par d’autres personnes.

36. Nous avons la tradition que les voisins apportent aux endeuillés un oeuf et du pain.

37. Immédiatement après l’enterrement, les endeuillés sont autorisés à consommer de la viande et du vin (certaines communautés ont pour tradition que les endeuillés ne consomment ni viande, ni vin, depuis le décès, jusqu’à la fin des 7 jours de deuil).

38. Après le repas, si les endeuillés sont au moins 3 hommes, ils disent le Zimoun avant de dire Birkat Hamazon.
Dans le Zimoun, l’un d’entre eux dit :
NEVARE’H MENA’HEM AVELIM SHEA’HALNOU MISHELO.
(S’ils sont 10 hommes en deuils, il dira : NEVARE’H ELOHENOU MENA’HEM AVELIM SHEA’HALNOU MISHELO).
Les autres répondent :
BAROU’H MENA’HEM AVELIM SHEA’HALNOU MISHELO OUVTOUVO ‘HAYENOU.
(S’ils sont 10, ils répondront : BAROU’H ELOHENOU MENA’HEM AVELIM SHEA’HALNOU MISHELO OUVTOUVO ‘HAYENOU)
Ensuite, ils récitent Birkat Ha-Mazon en ajoutant le passage de Na’hem avant de conclure la 3ème Bera’ha , qu’ils concluront par les termes « MENA’HEM TSION BEVINYAN YEROUSHALAÏM », et ils ne diront pas les Ha-Ra’haman.

Les 7 jours de deuil

39. Le jour de l’enterrement compte comme le 1er des 7 jours de deuil.
Par exemple : l’enterrement a lieu un lundi à 17h, avant la couché du soleil. Les 7 jours de deuils se terminent dimanche matin.
En effet, dans les règles de deuil, nous appliquons la rège de MIKTSAT HAYOM KEKOULO ou UNE PARTIE DE LA JOURNEE EQUIVAUT A TOUTE LA JOURNEE.
C’est pour cela que même si l’enterrement à lieu en fin de journée, nous considérons que toute cette journée (avant le coucher du soleil) compte comme le 1er jour de deuil.

De même pour la fin des 7 jours.
Dés le 7ème jour au matin (au lever du soleil), nous considérons que toute la journée s’est écoulée, et les endeuillés sortent donc de la 1ère étape du deuil dès le lever du soleil du 7ème jour, sans attendre la fin de cette journée.

40. Pendant les 7 jours du deuil, l’endeuillé est soumis aux interdictions suivantes :
• Saluer
• S’asseoir sur une chaise (mais il peut s’asseoir sur une hauteur inférieure à 8 cm. Pour une personne âgée, on peut autoriser jusqu’à moins de 24 cm)
• Se couper les cheveux ou se raser (cette interdiction reste en vigueur jusqu’à la fin des 30 jours de deuil, voir plus loin)
• Se laver (ni à l’eau froide, ni à l’eau chaude).
Il lui est permis de se laver le visage, les mains et les pieds à l’eau froide mais pas à l’eau chaude.
En cas période de grosses chaleurs, il lui est permis de se passer des lingettes humides sur le corps mais pas de se laver.
• Se couper les ongles au moyen d’un objet (mais à la main ou avec les dents, c’est permis. Il peut aussi pratiquer une entaille avec un objet, et finir à la main ou avec les dents)
• S’enduire de crèmes ou d’huiles corporelles pour son bien être
• Laver du linge et porter des vêtements propres
Si ses vêtements sont absorbés de transpiration et que l’on se trouve face à une situation de respect de la vie en société (Kavod Haberiyot), l’endeuillé peut donner ses vêtements propres à quelqu’un qui les portera pendant environ 1 heure, puis il sera permis à l’endeuillé de les porter.
• Travailler
• Porter des chaussures en cuir
• Pratiquer l’intimité conjugale ni même dormir dans le même lit que son conjoint (Par contre, toutes les autres règles d’éloignement en vigueur en période de Nidda sont permises lors d’un deuil à la condition que la femme ne soit pas Nidda).
• Etudier la Torah (excepté les lois du deuil ou des livres de Moussar comme Pélé Yoets, Messilat Yesharim ou Shevet Moussar)

41. L’endeuillé ne doit pas sortir durant les 7 jours de deuil (excepté pour se rendre à la synagogue pour les prières quotidiennes, afin de dire le Kaddish)

42. Le Shabbat n’interrompt pas le deuil et compte dans les 7 jours de deuil. C’est pourquoi le Shabbat pendant les 7 jours de deuil, l’endeuillé reste soumis aux interdictions suivantes :
• Se laver le corps (même juste avant l’entrée de Shabba, excepté le visage, les mains et les pieds à l’eau froide comme durant l’intégralité des 7 jours)
• Pratiquer l’intimité conjugale (Par contre, toutes les autres règles d’éloignement en vigueur en période de Nidda sont permises lors d’un deuil à la condition que la femme ne soit pas Nidda)
• Etudier la Torah (excepté les lois du deuil ou des livres de Moussar comme Pélé Yoets, Messilat Yesharim ou Shevet Moussar)

Mais par contre, les signes extérieurs de deuil ne sont pas en vigueur pendant Shabbat. Par conséquent :

43. Quelques minutes avant l’entrée de Shabbat (ou juste avant de se rendre à la synagogue), l’endeuillé doit retirer ses vêtements de la semaine et porter des vêtements propres (mais il n’a pas le droit de changer ses sous vêtements).

44. la veille de Shabbat, juste avant l’entrée du Shabbat ou bien juste avant d’aller à la synagogue (et en aucun cas avant) l’endeuillé a le droit de se laver uniquement le visage, les mains et les pieds à l’eau froide (comme durant l’intégralité des 7 jours).

45. L’endeuillé chausse ses chaussures de cuir pendant Shabbat.

46. Si l’endeuillé n’est entouré que de sa famille proche, comme ses gendres et ses petits enfants, les signes extérieurs du deuils restent en vigueur.

47. Le soir du 7ème jour (le 6ème jour au soir), nous avons la tradition d’organiser un Hesped (une oraison funèbre) à la synagogue ou au domicile du défunt.
Il est juste de faire venir des Talmidé ‘Ha’hamim (des érudits en Torah) afin qu’ils prononcent des Divré Torah (des enseignements de la Torah) et des paroles de morale et de réveil spirituel, au public venu rendre hommage au défunt.

48. Après les oraisons funèbres, nous avons la traditions de distribuer des « Bera’hot » au public (des petits sachets dans lesquels se trouvent des fruits ou des pâtisseries afin que les gens récitent des Bera’hot pour l’élévation de l’âme du défunt).
Ensuite les endeuillés prennent un repas avec leurs proches.
Cependant, les Séoudot que nous faisons ne sont que pure tradition.
De même la Séouda que nous faisons lors de la fin des 30 jours de deuil, ainsi que celle que nous faisons à la fin des 11 mois ou des 12 mois, comme également celle que nous faisons chaque année à la date anniversaire du décès, toutes ces Séoudot ne sont instaurées que par la tradition.
Par conséquent, s’il y a une certaine difficulté à réaliser ces Séoudot, il n’y a pas lieu de se formaliser pour cela, puisque le plus important reste la récitation quotidienne du Kaddish, et lastrict observance des règles deuil.


Fin du deuil des 7 jours et période de deuil des 30 jours

Dés le 7ème jour au matin, après le lever du soleil, l’endeuillé sort de la 1ère étape
du deuil.
49. Après avoir été au cimetière, l’endeuillé peut maintenant se laver, porter des chaussures en cuire, laver son linge, porter du linge propre, reprendre son travail, et pratiquer l’intimité conjugale.

Cependant, pour ce qui est de se couper les cheveux, de se raser, de secouper les ongles ou d’assister à une réjouissance, il doit attendre le 30ème jour au matin.

50. Selon la tradition Sefarade, une femme endeuillée peut se couper les cheveux après les 7 jours de deuil.

51. S’il s’agit d’un deuil sur le père et la mère, il faudra, en plus d’attendre le 30ème jour pour se couper les cheveux et se raser, que l’endeuillé reçoive la « GUE’ARA » - la REMONTRANCE sur la négligence de son apparence physique.

52. Il est une Mitsva sur chacun de faire cette Gu’eara à quelqu’un qui a perdu un père ou une mère, et qui se trouve après les 30 jours de deuil, afin de lui permettre d’aller se couper les cheveux et de se raser la barbe

53. La Gu’eara n’est valable que si elle est faite à partir du 30ème jour.

54. S’il s’agit d’un deuil sur le père et la mère, l’endeuillé n’a pas le droit d’assisté à une réjouissance pendant 12 mois.

55. S’il s’agit d’un deuil sur d’autres proches (le défunt est un fils ; une fille ; un frère ; une soeur ; le conjoint), le deuil s’achève définitivement au 30ème jour.

56. L’endeuillé a l’obligation de dire le Kaddish pendant :
• • 12 mois (moins une semaine) pour un père et une mère
• • 30 jours pour tous les autres proches

57. Durant les 30 jours de deuil sur les autres proches et durant les 12 mois sur un père ou une mère, l’endeuillé n’a pas le droit d’assister à une réjouissance, ni d’écouter de la musique.

58. Durant les 30 jours de deuil sur les autres proches (le défunt est un fils ; une fille ; un frère ; une soeur ; le conjoint), l’endeuillé n’a pas le droit de porter un vêtement neuf, repassé et de couleur blanche.

59. S’il manque une de ces 3 conditions au vêtement, il est permis à l’endeuillé de le porter. C’est pourquoi il est permis à un endeuillé de porter un vêtement neuf de couleur autre que le blanc, comme un nouveau costume noir, ou bien une nouvelle robe de couleur, ou des nouvelles chaussures. L’endeuillé pourra même réciter la Bera’ha de Shehe’heyanou sur ces nouveaux vêtements de couleur.

60. S’il s’agit d’un deuil sur un père ou une mère, il faut 3 conditions pour que l’endeuillé soit autorisé à porter un vêtement neuf, repassé et de couleur blanche :

• Que s’écoulent les 30 jours de deuil
• Que l’endeuillé reçoit la Gue’ara (la réprimande, voir plus haut)
• Que se présente une des 3 fêtes (Pessa’h, Shavoua’ot ou Soukkot)

Si les 30 jours se sont écoulés, mais que la condition de la Gue’ara ou celle de l’arrivée de l’une des 3 fêtes n’est pas respectée, l’endeuillé sur un père ou une mère n’est pas autorisé à porter un vêtement neuf, repassé et de couleur blanche.

Le deuil face à une fête (Yom Tov ou Yom Kippour)

Si un décès survient avant le 1er jour d’une une fête comme Pessa’h, Shavou’ot, Soukkot, Rosh Ha-Shana ou Yom Kippour, et que l’on enterre le défunt avant la fête, l’endeuillé est soumis aux règles du deuil depuis l’enterrement jusqu’à l’entrée de la fête.
La fête en elle-même annule les 7 jours de deuil, et les jours de la fête comptent dans le nombre des 30 jours de deuil. Ceci est valable pour n’importe laquelle des fêtes que l’on a cité, même pour Rosh Ha-Shana ou Yom Kippour ou Shavou’ot qui ne durent pas 7 jours.
Ce qui signifie que :
61. Si le décès a lieu juste avant le 1er jour de Pessa’h et qu’on enterre le défunt avant la fête, l’endeuillé observera les règles de deuil depuis l’enterrement jusqu’à l’entrée de la fête.
A partir de l’entrée de la fête, l’endeuillé se soustrait totalement aux règles de deuil (il pourra se laver le corps pendant Yom Tov avec de l’eau chauffée de façon permise, à la condition que ce n’est pas Shabbat).
Après la fête, il suffira d’ajouter 16 jours pour obtenir la date exacte du « 30ème jour » du deuil.

En effet, comme nous l’avons expliqué, la fête en elle-même annule le deuil des 7 jours, ce qui signifie que l’on considère que 7 jours se sont écoulés. Ajoutons à cela les jours de la fête (nous avons déjà précisé que l’on prend une base de 7 jours pour cela), on obtient donc 14 jours, ajoutés à 16, on obtient 30 jours.

Mais attention !!!

62. Tout ceci n’est valable que pour un deuil sur les autres proches (le défunt est un fils ; une fille ; un frère ; une soeur ; le conjoint). S’il s’agit d’un deuil sur un père ou une mère, les jours de la fête ne compte pas dans le nombre des 30 jours, et nous comptons 30 jours de façon concrète.

63. Si le décès a lieu pendant les jours de ‘Hol Ha-Mo’ed (les jours de demi fête) de Pessa’h ou de Soukkot, même si on enterre le défunt pendant la fête, les règles du deuil des 7 jours n’entreront en vigueur qu’à la sortie de la fête.
Cependant, ceci n’est valable que pour les signes extérieurs du deuil (voir plus haut), mais le deuil dans l’intimité reste en vigueur dès le décès.

64. Si cela se passe en dehors d’Israël, on comptera les 7 jours à partir du 2ème jour de Yom Tov (des deuxièmes fêtes puisque le décès a eu lieu pendant ‘Hol Ha-Mo’ed).

Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5767
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