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lundi 19 novembre 2007

La différence entre un non pratiquant et un Rasha’

La différence entre un non pratiquant et un Rasha’

Dans la Hala’ha précédente (que vous pouvez consulter en cliquant ici), nous avons expliqué de façon générale, le rapport de la Torah avec les personnes qui n’observent pas les Mitsvot, pour ce qui est de l’interdit de maudire un juif, ou pour l’interdit de haïr, ou pour l’obligation de réprimander, ou autre.

Nous avons précisé que nos propos s’adressaient uniquement à ceux qui expriment un véritable dédain envers la Torah, de façon méprisante, ou bien à des gens qui ne cherchent qu’à porter atteinte à la Torah et aux Talmidé ‘Ha’hamim (les érudits dans la Torah).

Mais de notre époque, les choses ne sont pas toujours ainsi, et cela entraîne quelques incidences Hala’hics, comme nous allons l’expliquer.

Il est de notoriété que de notre époque, la majorité des personnes qui ne pratiquent pas la Torah et les Mitsvot, ne le font pas par penchant naturel vers la Rish’out (la perversion), mais uniquement parce que c’est à cela qu’ils ont été habitués depuis leur jeunesse, par des gens qui eux même n’étaient pas pratiquants.

Leurs parents les ont envoyé dans des établissements où l’on n’enseigne pas les valeurs de la Torah. Non seulements, ces endroits ne leur apporte pas le savoir nécessaire pour pratiquer la Torah, mais en plus, ces institutions apprennent à leurs élèves qu’il faut mépriser ceux qui étudient la Torah, et à humilier la Torah, qui n’est pour eux que primitive, sans fondement et sans logique, comme leur ont transmis les pères de la maudite Haskala, - ce mouvement intellectuel juif en Europe, au 19ème siècle, qui avait pour but d’intégrer le juif dans la société des nations, quitte à ce qu’il en perde son identité religieuse - qui a sévit en Europe, il y a environs 200 ans.

Il est enseigné dans la Gmara Shabbat (28a) :

Un enfant qui a été captif chez les non juifs, et qui a commis de nombreuses et très graves transgressions, il faut le juger comme SHOGUEG (involontaire), et non MEZID (volontaire), car c’est par manque de savoir qu’il a commis ces transgressions, et non par sa faute.

Mais, des paroles de RaSHI[DP1] , et d’autres Rishonim, il en ressort que c’est uniquement lorsque l’enfant a grandit chez les non juifs, et qu’il n’a jamais vu ou entendu parler du peuple d’Israël et de sa Torah, qu’il faut le juger comme SHOGUEG. Mais lorsqu’il a connu l’existence du peuple d’Israël et de sa Torah, il est considéré comme MEZID (volontaire), car la base de tous les commandements d’hashem c’est que l’homme fasse des recherches, selon ses capacités intellectuelles, jusqu’à ce qu’il arrive à la EMOUNA (la foi en Hashem et sa Torah).

Or, ce juif qui a grandit chez les non juifs, mais qui a connu aussi l’existence du peuple d’Israël et de sa Torah, et n’a pas effectué de recherches avec son esprit, afin de savoir de quel côté se trouve la vérité, il est donc considéré comme MEZID.

Selon cette opinion, nous ne pouvons donc pas considérer les personnes qui ne pratiquent pas la Torah et les Mitsvot, de notre époque, comme des « enfants qui ont été captifs chez les non juifs », car il est impossible qu’ils n’aient jamais entendu parler du peuple d’Israël et de sa Torah !

Mais en réalité, d’autres opinions parmi les Richonim, viennent contredire celle de RaSHI sur ce point.

En effet, selon le RaMBaM[DP2] , toute personne qui a été éduquée chez les non juifs, et n’a pas reçu d’éducation de Torah, même si cette personne connaît l’existence du peuple d’Israël et de sa Torah, il ne faut pas la considérer comme MEZID (faute volontaire) parce qu’elle n’a pas accomplie les Mitsvot de la Torah, car de toute manière, elle n’a pas transgressé par désir et attirance naturelle vers la faute, mais uniquement parce qu’elle a été élevé ainsi de façon défaillante, par les non juifs.

Tel est l’avis de nombreux autres Rishonim.

Tel est également l’opinion de MARAN[DP3] dans le Beit Yossef (Yoré De’a chap.159), où il écrit au sujet des juifs Karaït (groupuscule juif qui, depuis de nombreux siècles, refuse de croire à la véracité des enseignements du Talmud, et ne croie qu’aux enseignements de la Torah écrite) qu’il est interdit de leur prêter de l’argent avec intérêt (comme il est interdit de le faire avec tout juif), malgré qu’il est permis de prêter de l’argent avec intérêt à un juif Rasha’ (sous certaines conditions). Les juifs Karaït ne sont pas considérés comme des Resha’im, comme le stipule le notre maître le RaMBaM (dans son commentaire sur les Mishnaïot) que ceux qui sont nés avec ces conceptions, et ont été éduqués selon ces conceptions, ces personnes sont considérés comme des gens que l’on a forcé, et leur statut est celui « d’un enfant qui a été en captivité chez les non juifs », dont toutes les transgressions sont considérées comme SHOGUEG (involontaire)

Il est donc expliqué que les personnes non pratiquantes qui existent à notre époque, qui ont été éduqués dans des établissements laïcs, et qui n’ont pas vraiment appris la connaissance et la crainte d’Hashem, ces gens là ne doivent pas être considérés comme MEZID, mais comme SHOGUEG.

Nous avons le devoir de tout mettre en œuvre afin de les aimer et de les rapprocher à Hashem et à la Torah.

En particulier, de notre époque, où l’on éduque, de façon explicite, à des conceptions méprisantes à l’égard des juifs pratiquants, à une haine implacable envers les étudiants en Yeshiva et le monde religieux.

Il n’est donc pas justifié de juger les juifs non pratiquants comme des Resha’im, tant qu’ils ne portent pas atteinte de façon explicite aux valeurs de la Torah, car - comme nous l’avons expliqué – les personnes qui agressent explicitement les valeurs de la Torah, il est permis de les haïr et de les maudire, et il ne faut pas prier pour eux. Le verset dit à leur propos : « la perte des Resha’im est une occasion de chanter ! »

Combien il est navrant de constater qu’il existe différend courants religieux qui n’attachent absolument aucune importance à nos frères qui se sont égaré du chemin de la Torah !! Il ne faut pas que l’on oublie la responsabilité que nous avons envers eux, à titre de ‘Arvout (garantie), comme la Gmara Sanhedrin (27a) nous le rappelle à travers un verset : « Ils trébucheront l’un contre l’autre… » (Devarim) – l’un à cause de la faute de l’autre ! Car tout Israël sont garants l’un de l’autre !

Nous devons investir toutes nos forces afin de les rapprocher de la Torah, de leur faire aimer la Torah, pour que nous méritions, nous et tout le peuple d’Israël, de servir notre dieu, « d’une seule épaule », en sanctifiant le Nom d’Hashem, dans l’amour, la fraternité et l’amitié.



Pour terminer, nous mentionnerons un fait récent, qui a retenue toute l’attention de la communauté juive de France.

Le cardinal Lustiger, cardinal de France et évêque pressenti pour être le prochain pape, était comme nous le savons, d’origine juive. Se parents l’avaient confié, durant la Shoah, à une famille chrétienne, et il a été élevé dans la chrétienté.

Il a évolué dans les plus hautes sphères du clergé, jusqu’à être nommé cardinal de France.

Avant de mourir, le Grand Rabbin de France Rabbi Yossef ‘Haïm SITRUK shalita est venu lui rendre visite. Le cardinal Lustiger lui demanda de lui promettre de dire Kaddish après sa mort, en précisant qu’il était juif, du nom de Levy !

Lorsqu’il mourut, le Grand Rabbin SITRUK shalita consulta notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita, et lui raconta l’histoire du cardinal Lustiger, afin de savoir ce qu’il devait faire selon la Hala’ha.

Notre maître le Rav shalita versa des larmes en entendant cette histoire, et il dit qu’il n’y avait aucun doute sur le fait qu’il fallait accomplir les volontés du défunt, car « un juif, même s’il a fauté, reste un juif ».

En particulier, à cause du fait qu’il n’en est arrivé là que parce que ses parents l’ont caché parmi les chrétiens durant la guerre.

Il est donc certain qu’il ne faut pas le considérer comme un « juif renégat » (Moumar) sur lequel on ne dit pas Kaddish.

Effectivement, lors des obsèques, on sortit le cercueil quelques minutes de l’église, accompagné de 10 juifs, ainsi que du président français Mr Nicolas SARKOZY, et on dit Kaddish.

Une grande sanctification du Nom d’Hashem !!

Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768

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[DP1]RaSHI Rabbi Shlomo ITS’HAKI France 11ème siècle

[DP2]RaMBaM ou Maïmonide Rabbi Moshé Ben Maïmon Espagne – Egypte 12ème siècle

[DP3]Maran ou « Notre maître » en araméen. Rabbi Yossef Karo, 16ème siècle, Espagne – Israël, l’auteur du Beit Yossef et du Shoul’han Arou’h



1 commentaire:

Anonyme a dit…
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