Transgresser Shabbat pour sauver une vie
Cette Hala’ha est dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah, ainsi que pour la Refoua Shelema du Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita)
Question
Pouvons nous (ou devons nous) transgresser Shabbat, pour sauver une vie ?
Décision de la Hala’ha
Dans une situation de danger de mort, il est une totale obligation de transgresser Shabbat afin de sauver des vies.
Même s’il s’agit uniquement d’un doute s’il y a danger de mort ou pas, il est une totale obligation de transgresser Shabbat même dans ce cas là.
Nous sommes tenus de transgresser Shabbat pour sauver une personne en danger, tant qu’il reste la moindre chance de la sauver au moyen de la respiration artificielle ou d’appareils électriques ou autres.
Il faut transgresser Shabbat même pour sauver une personne qui ne vivra que quelques instants de plus.
Nous devons également transgresser Shabbat pour sauver une personne agonisante, car le danger de mort repousse toute la Torah, dans son intégralité, et il est impossible d’évaluer l’importance d’un instant de vie d’un juif, puisqu’à chaque instant où le juif est en vie, il peut encore gagner la Vie Eternelle au moyen de la réflexion sur la Teshouva (le repentir) et les bonnes actions.
Il est également impossible d’évaluer la grandeur du mérite de celui qui subit des épreuves, car les épreuves ont la faculté de purifier l’individu, avant son arrivée à la vie du Monde Futur.
Sources et développement
La Guemara Yoma (85b) débat au sujet d’une personne sur qui s’est effondré un tas de pierres pendant Shabbat, de sorte que nous ne sommes pas en mesure de déterminer s’il est vivant ou mort, et le fait de déblayer les pierres constitue un interdit pendant Shabbat, mais malgré tout, il est évident que nous sommes tenus de retirer les pierres afin de vérifier si nous avons encore la possibilité de sauver cet homme de la chute de pierres qui est tombé sur lui, et de le faire vivre.
Il est expliqué dans la Guemara que lorsqu’on a déblayé les pierres et que l’on arrive jusqu’à l’homme enseveli sous les pierres, si l’on constate qu’il est mort, il ne faut plus continuer à transgresser Shabbat pour lui, car la transgression de Shabbat n’est pas autorisée pour déblayer des pierres d’un mort. Mais tant qu’il a encore de la vitalité, nous sommes tenus de poursuivre le déblayage des pierres pendant Shabbat, afin de le sauver.
Comment vérifie t-on si l’homme est encore vivant ou mort ?
Au moyen de la vérification respiratoire. Si l’on sent encore des respirations au niveau de son nez, c’est le signe qu’il est encore vivant, comme il est dit : « Tout ce qui contient le souffle de vie dans ses narines… ». Mais si nous constatons qu’il ne respire plus, c’est le signe qu’il est mort, et nous ne pouvons plus transgresser d’avantage le Shabbat pour lui.
Ainsi tranchent les Poskim (décisionnaires) et MARAN[D1] l’auteur du Shoul’han ‘Arou’h (O.H chap.329 parag.4).
Les Poskim contemporains – le Gaon Rabbi Moshé FEINSTEIN z.ts.l[D2], le Gaon Rabbi Shelomo Zalman OYERBACH z.ts.l[D3], ainsi que (qu’il soit distingué pour la vie) notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita – expliquent que ce DIN n’est valable que pour une personne qui a été très sérieusement touchée par l’effondrement, au point où l’impossibilité de la sauver ne fait pas le moindre doute, quelque soit le moyen.
Mais tant qu’il reste la moindre chance de le sauver au moyen de la respiration artificielle ou d’appareils électriques ou autres, il est certain que nous sommes tenus de transgresser Shabbat pour cette personne, tant qu’il reste la moindre chance de le sauver.
Il existe un célèbre enseignement de nos ‘Ha’hamim dans la Guemara Yoma (85b) qui nous donne la raison pour laquelle nous sommes tenus de transgresser Shabbat pour sauver une personne en danger.
En effet, il est justifié de transgresser un Shabbat pour cette personne, afin de lui permettre d’observer de nombreux autres Shabbatot.
S’il en est ainsi, nous pouvons donc en déduire que toute notre obligation de transgresser Shabbat pour sauver une personne en danger, ne concerne qu’une personne pour laquelle il y a encore un espoir de vie pour une durée assez longue, et qui pourra donc observer Shabbat, mais s’il s’agit d’une personne pour laquelle il est certain que même dans l’hypothèse où elle vivra, cela ne durera qu’un moment assez court, ou bien qu’elle restera sans connaissance, apparemment, il ne faudrait pas transgresser Shabbat pour une telle personne, puisque la raison qu’elle puisse observer de nombreux autres Shabbatot n’est pas applicable dans une telle situation.
Mais en réalité, cette déduction est fausse, et selon la conclusion des Poskim, on doit transgresser Shabbat même pour sauver une personne qui ne vivra que quelques instants de plus, et l’enseignement de la Guemara « Transgresse un Shabbat pour cette personne afin de lui permettre d’observer de nombreux autres Shabbatot » n’est qu’une raison supplémentaire qui vient justifier notre devoir de transgresser Shabbat pour une personne en danger.
Nous sommes donc tenus de transgresser Shabbat même s’il est certain que la personne ne vivra que quelques instants de plus.
Notre maître le Rav shalita s’est longuement étendu sur ce sujet dan son livre LIVYAT ‘HEN (page 150) en expliquant les propos de nos maîtres de différentes manières.
De toutes les façons, du point de vue de la Hala’ha, il faut transgresser Shabbat même pour sauver une personne qui ne vivra que quelques instants de plus. Nous devons également transgresser Shabbat pour sauver une personne agonisante, car le danger de mort repousse toute la Torah, dans son intégralité, et il est impossible d’évaluer l’importance d’un instant de vie d’un juif, puisqu’à chaque instant où le juif est en vie, il peut encore gagner la Vie Eternelle au moyen de la réflexion sur la Teshouva (le repentir) et les bonnes actions.
Il est également impossible d’évaluer la grandeur du mérite de celui qui subit des épreuves, car les épreuves ont la faculté de purifier l’individu, avant son arrivée à la vie du Monde Futur.
Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768 sheelot@free.fr
(à partir des écrits du Gaon Rabbi Ya’akov SASSON shalita)
Pour recevoir la Halaha Yomit chaque jour, ainsi qu’un Dvar Torah le vendredi, par
[D1]Maran ou « Notre maître » en araméen. Rabbi Yossef Karo, 16ème siècle, Espagne – Israël, l’auteur du Beit Yossef et du Shoul’han Arou’h
[D2]Rabbi Moshé FEINSTEIN Russie – (Lituanie) – Etats-Unis 20ème siècle, l’un des plus importants décisionnaires de notre temps. Auteur du Shout Iguerot Moshé, et d’autres ouvrages
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