Vaygash
la cause de nos soucis
Il est écrit au début de notre Parasha :
« Yehouda s’approcha de lui (Yossef) et lui dit : De grâce ! Laisse moi te dire quelque chose, et ne te mets pas en colère contre moi, car tu es comme Par’o ».
Nos maîtres expliquent que Yehouda s’est approché pour combattre physiquement Yossef et l’Egypte, s’il n’ordonnait pas la libération de Binyamin, et il lui parla très durement, comme on le voit dans les versets.
En réalité on peut se demander, sous quel prétexte, Yehouda et ses frères désirent ils affronter Yossef ? Ne lui ont-ils pas eux même déclaré : « Que pouvons nous te dire pour nous justifier », « Nous sommes tes serviteurs, nous même ainsi que celui chez qui on a trouvé la coupe d’argent » ? Et Yossef leur à aussi répondu, de façon très honnête : « Loin de moi une telle attitude ! », de vous prendre vous tous comme serviteurs, je ne prendrais que Binyamin, chez qui la coupe d’argent a été trouvée, et pas plus que cela.
Nous constatons que Yossef a été très équitable envers eux.
L’attitude de Yehouda, de se mettre en colère au point de vouloir affronter physiquement Yossef, était elle justifiée ?
Pour répondre à cette question, nous devons d’abord rappeler un enseignement de nos maîtres.
Les 10 Martyrs (‘Assara Harougué Mal’hout, dont Rabbi ‘Akiva) - qui étaient tous des Tanaïm (sages de la Mishna), et des très grands Tsaddikim, victimes de la barbarie romaine, condamnés à mort et exécutés dans des conditions les plus cruelles - ont sollicité Rabbi Ishma’el Cohen Gadol, le plus grand d’entre eux, afin qu’il questionne le Ciel pour savoir si le décret de leur mort est un décret d’Hashem ou non.
Rabbi Ishma’el posa cette question à l’Ange Gabriel, qui lui répondit :
« Acceptez la sentence puisqu’elle a été prononcée par le Ciel ! »
Ces 10 Tsaddikim ont désiré savoir si le décret de leur mort émanait d’Hashem, car ils avaient – de part leur niveau spirituel – la possibilité de se protéger de cette mort, en prononçant le Shem Hameforash (le Nom Ineffable), ou par d’autres moyens spirituels, et ainsi, mettre à mort ceux qui leur voulaient du mal. Mais ils ne voulaient pas avoir recours à ces moyens, car ils pensaient que du Ciel, on désirait leur mort dans de telles conditions, pour expier une quelconque faute.
Effectivement, lorsqu’on leur fit savoir que le décret de leur mort émanait d’ Hashem, et qu’ils devaient accepter la sentence, ils l’ont accepté.
Grâce à cela, nous pouvons expliquer pourquoi Yehouda voulait combattre Yossef.
En effet, il est écrit à la fin de la Parasha de Mikets (de la semaine dernière), lorsque Yehouda et ses frères s’adressent à Yossef : « Hashem a trouvé la faute de tes serviteurs… ». Il est certain qu’ils ne font pas allusion au vol de la coupe d’argent - car ils savaient que Binyamin n’avait rien volé – mais seulement à la faute de la vente de leur petit frère Yossef comme esclave, 20 ans plus tôt, comme l’expliquent les commentateurs. Mais lorsqu’ils ont vu que Yossef ne s’en prenait plus à eux - puisqu’il leur dit : « Loin de moi une telle attitude ! » - et qu’il ne s’en prend maintenant qu’à Binyamin, ils comprirent que les tourments qu’ils étaient en train de vivre, ne leur venaient pas comme châtiment pour la vente de Yossef, puisque Binyamin n’a pas participer à cette vente (il ne se trouvait pas avec eux au moment de la vente). Constatant que ce n’était pas un décret d’Hashem, et que Yossef les tourmentait gratuitement, Yehouda décida d’affronter Yossef.
Nous pouvons admirer la grandeur des Shevatim, les enfants de Yaakov Avinou !
Regardons à quel point ils étaient Tsaddikim ! Ils prirent la peine de faire une introspection, et ne se sont trouvé aucune faute, exceptée la vente de leur frère Yossef.
Quand à nous, si nous faisions le bilan de toute notre vie, ou même sur une période plus courte, nous aurions des difficultés à compter le nombre de nos fautes !!
Par conséquent, lorsqu’il nous arrive un malheur quel qu’il soit, nous devons vérifier immédiatement s’il n’y a pas en nous une faute qui peut être la cause de ce châtiment.
Nous ne devons pas nous comporter comme des gens simples, qui ne connaissent pas leur Créateur, et qui, lorsqu’ils souffrent d’une maladie, investissent tous leurs moyens dans des traitements médicaux, sans prendre conscience qu’ils ne traitent pas la cause de la maladie, qui est la faute (sans occulter le fait qu’il est un devoir pour tout individu d’avoir recours à la médecine pour soigner sa maladie, mais en améliorant également sa conduite).
Ou bien comme ceux qui attribuent systématiquement les causes de leurs soucis au ‘Ain Hara’ (le mauvais œil), alors qu’ils sont eux même remplis de transgressions de toutes sortes !!
Ces gens devraient attribuer leurs malheurs, aux différentes fautes qu’ils commettent, plutôt qu’au ‘Ain Hara’.
Il en est de même pour tous les autres domaines de la vie. Lorsqu’il arrive un problème ou une difficulté, l’individu doit veiller à améliorer sa conduite, et à prier Hashem, afin qu’Il le fasse sortir de l’obscurité vers la lumière, et grâce à cela, nous mériterons une bonne vie, pleine de délivrances et de consolations.
Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768
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