Vay’hi
Quel est le véritable roi ?
La dynastie royale du peuple d’Israël a, de toutes générations, appartenue aux descendants de Yehouda.
Le Mashia’h doit également descendre de Yehouda, et régner sur Israël.
Nos maîtres se sont interrogé sur la raison de cette exclusivité.
Nos maîtres expliquent que Yehouda doit ce mérite exclusif, au fait qu’il a reconnu son implication dans l’épisode avec Tamar. (Voir Yalkout Shim’oni Shemot section 14).
En effet, Yehouda a fait preuve d’une véritable force supérieure en avouant ce qu’il avait fait, et cela, malgré le fait qu’il avait largement la possibilité de garder le silence sans que personne ne sache quoi que ce soit. Une telle personne mérite la royauté.
Il est écrit dans notre Parasha, au moment où Yaakov Avinou donne son ultime Bénédiction à ses enfants :
« Tu es un jeune lion, Yehouda, mon fils, quand tu remonte, avec ta capture ! »
Nos maîtres expliquent (Midrash Rabba section 98) :
De la « capture » de Tamar, tu t’es « remonté ». Car Tamar avait été capturée et condamné à mort, et grâce à la force et au courage dont Yehouda a fait preuve en avouant son rôle dans la grossesse de Tamar, celle-ci fut épargnée de la mort. Grâce à cet acte de bravoure, ‘Hananya, Mishaêl et ‘Azarya seront eux aussi sauvés, bien des siècles plus tard, de la fournaise dans laquelle va les jeter Nabuchodonosor.
Reconnaître la vérité est une chose facile à dire ou à écrire, mais reste une chose extrêmement difficile à réaliser, car la honte est un sentiment très dur à surmonter, et malgré tout, Yehouda a avoué son implication avec Tamar, et c’est par ce mérite qu’il a hérité de la royauté.
Rashi commente le verset « Tu es un jeune lion, Yehouda, mon fils, quand tu remonte, avec ta capture ! », de la façon suivante :
Tu t’es retiré en disant qu’allons nous gagner en l’assassinant (Yossef) ?! Allons plutôt le vendre aux Ishme’elim (arabes). Et ses frères l’écoutèrent.
Lorsque les frères de Yossef voulaient le tuer, Yehouda fut celui qui réussi à convaincre ses frères de ne pas le tuer, mais plutôt de le vendre aux Ishme’elim.
En faisant cela, Yehouda sauve Yossef.
Il est écrit dans la Parasha de Vayeshev :
« Yehouda descendit d’auprès de ses frères »
Rashi explique :
Cela nous apprend que ses frères l’ont destitué de ses fonctions, car lorsqu’ils ont constaté la peine de leur père Ya’akov, en apprenant que son cher fils Yossef avait disparu, ils se mirent en colère contre Yehouda en lui disant : « Si tu avais exigé de nous de le ramener chez son père, nous t’aurions écouté. »
En réalité, c’est très étonnant, car n’est il pas expliqué dans le Midrash que nous avons cité, que Yehouda est justement celui qui réussi à convaincre ses frères de ne pas tuer Yossef ?! Comment osent ils prétendre que si Yehouda leur avait ordonné de le ramener chez Ya’akov, ils l’auraient écouté ? Ne pouvait il pas leur répondre en leur rappelant que sans son intervention, ils étaient disposés à le tuer ?!
Nous ne pouvons que constater une fois de plus la grandeur de Yehouda.
Même lorsqu’il a la possibilité de répondre à ses frères, il préfère choisir de ne pas débattre avec eux, et se laisse destitué de ses fonctions en se taisant, car il savait qu’en définitif, il y avait du vrai dans leurs propos.
C’est pour cela que Ya’akov le bénit en lui disant « Tu es un jeune lion, Yehouda, mon fils, quand tu remonte, avec ta capture ! », car en te taisant face à tes frères lorsqu’ils t’ont reproché de ne pas leur avoir ordonné de ramener Yossef, et qu’ils t’ont destitué de tes fonctions, par cette attitude, tu as élevé ta personne.
Yehouda a appris cette qualité de sa mère, Leah notre matriarche.
En effet, il est écrit au sujet de Leah, lorsqu’elle mit au monde Yehouda :
« Cette fois encore, je remercie Hashem », car elle possédait la qualité de la vérité et de la reconnaissance envers Celui qui lui prodigue du bien.
Nous retrouvons cette qualité dans la descendance de Yehouda, puisque lorsque le prophète Natan vient réprimander le roi David sur son comportement avec Bat Sheva’, David ne cherche pas à débattre, ni à justifier ses actes, mais se contente de dire immédiatement : « J’ai fauté envers Hashem ! ». C’est pourquoi, le prophète Natan lui répond : « Hashem a lui aussi retiré ta faute, et tu ne mourras pas ». Selon le principe de « celui qui reconnaît et abandonne sa faute, sera prit en pitié ».
Nous apprenons de là quelles sont les forces exigées pour régner. Régner sur Israël, comme régner sur soi même !!!
Car il n’y a absolument aucune grandeur dans le fait de s’enorgueillir et de protéger son Kavod (sa dignité), bien au contraire, l’individu qui marche dans le chemin de la vérité, en se soumettant à la vérité, cette personne règne véritablement sur elle-même, et mérite la royauté.
Puissions nous mériter, avec l’aide d’Hashem, que vienne régner sur nous le Mashia’h, fils de David, qui sera doté des forces nécessaires pour régner sur son penchant et sur Israël.
Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768
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