quelques regards sur la Parasha de
Mass’é
Ces Divré Torah sont dédiés à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah, ainsi que pour la Refoua Shelema du Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita)
Les sujets de notre Parasha
- La Torah énumère les différents noms des endroits (Mass’é Béné Israël) dans lesquels les Bné Israël ont campés dans le désert, sur l’ordre d’Hashem.
- Moshé Rabbenou indique de quelle façon il faudra partager la terre d’Israël entre les 12 Tribus.
- Moshé Rabbenou enseigne au Bné Israël le Din du Rotséa’h - le meurtrier non intentionnel - qui doit se réfugier dans l’une des 6 villes de refuges prévues à cette effet.
Mass’é Béné Israël – les étapes : Faire Teshouva sans devenir amnésique !
« Voici les différents voyages que les Bné Israël ont effectué lorsqu’ils ont sortis d’Egypte, par la main de Moshé et d’Aharon. » (Bamidbar 33 – 1 Début de notre Parasha)
Rashi
L’énumération de toutes ces étapes est comparable à un roi dont l’enfant est malade et que son père emmène dans un endroit lointain afin de le soigner. Sur le chemin du retour, le roi montre à son fils tous les endroits par lesquels ils sont passé à l’aller, en lui rappelant : ici, nous avons dormis ; ici, nous nous sommes rafraîchis ; ici, tu as eu mal à la tête …
Question
Quel rapport y a-t-il entre les exemples choisis par Rashi et les Bné Israël ? N’avait ils pas le droit de dormir ou de se rafraîchir ?
Réponse
Ici, nous avons dormis est une allusion au fait que les Bné Israël dormaient le matin de Matan Torah (le don de la Torah) et qu’ Hashem fut dans l’obligation de les réveiller.
Ici, nous nous sommes raffraichis est une allusion au refroidissement spirituel que Amalek à implanter au sein du peuple d’Israël. (le texte dit au sujet de l’attaque de Amalek : « Asher Kar’ha … » qui signifie : « qui t’a refroidit »)
Ici, tu as eu mal à la tête est une allusion à la faute du Veau d’Or par laquelle tu as émis des « douleurs » en se qui concerne ta « tête », ta Emouna (ta foi).
Même lorsqu’on a fait Teshouva (repentir) et que l’on est parvenu à un niveau spirituel et à un niveau de pratique du judaïsme assez élevé, il est bon de ne pas oublier ce que l’on a été dans le passé, afin de toujours garder à l’esprit une volonté de progression.
Le partage de la terre d’Israël : Mériter la terre d’Israël
« Cette terre tombera dans votre héritage… »(Bamidbar 34-2)
Midrash Rabba (Bamidbar Rabba 23-11)
Ceci est le sens du verset (Tehilim) : « Il indique à Son peuple toute la force de Son œuvre, afin de leur donner l’héritage des nations. »
Hashem dit à Israël : « J’avais la possibilité de vous créer une terre nouvelle, mais afin de vous montrer ma force, j’extermine vos ennemis devant vous et vous donne leur terre. »
Le livre Sha’ar Bat Rabbim explique ce Midrash par une image :
Un père avait deux enfants. Le plus grand était méchant et peu fréquentable, et le plus jeune était posé, doux et généreux, au point de faire toute la fierté de ses parents.
Un jour, le père devait voyager à l’étranger, et à son retour, il rapporta une belle montre en cadeau à son jeune fils. Mais puisqu’il était encore trop jeune pour en prendre soin, le père confia momentanément la montre à son fils aîné.
Lorsque le jeune fils grandit, le père repris la montre des mains de son fils aîné et la donna à son jeune fils.
Les amis du père lui firent le reproche d’être assez riche pour se permettre de racheter une nouvelle montre à son jeune fils sans avoir à reprendre la première montre des mains de l’aîné, et éviter ainsi de créer des querelles entre les deux enfants.
Mais le père leur répondit : « Si j’avais agis ainsi, je n’aurais pas exprimer toute ma haine envers mon fils aîné, et tout l’amour que je porte à mon jeune fils. Mais maintenant que j’ai repris de l’un pour donner à l’autre, je montre de façon flagrante que le cadeau était destiné dés le début à mon jeune fils que j’aime tant, mais qu’il était simplement trop jeune pour recevoir ce cadeau, et c’est pour cette raison que je l’ai confié provisoirement à mon fils aîné, afin qu’il la conserve jusqu’à ce que mon jeune fils grandisse. »
Hashem a crée la Terre Sainte pour Israël, mais tant qu’Israël n’était pas encore arrivé à maturité spirituelle, Hashem confia la terre aux Kena’aniim (les Kananéens) détenteurs de toutes les abominations. Lorsqu’ Israël grandit et reçut la Torah, lorsqu’il fut « digne de régner », à ce moment là Hashem reprit la terre des mains des Kena’aniim et la donna à Israël, sans qu’il soit concevable de dire que c’est – ‘Hass Veshalom - par manque de possibilité de leur créer une terre nouvelle qu’Hashem agit ainsi.
Ceci est donc le sens du verset des Tehilim : « Il indique à Son peuple toute la force de Son œuvre… » Il indique que toute la force de Son œuvre dans la Création du Monde, était dirigé dés le début uniquement pour Israël Son peuple, et cette indication s’exprime à travers le fait qu’ « Il leur donne l’héritage des nations ».
Le Rotséa’h - le meurtrier non intentionnel – et les 6 villes de refuges : la peur de la faute
Rappel :
Selon la Torah, lorsqu’un individu provoque accidentellement la mort d’une personne, il doit aller vivre dans l’une des 6 villes de refuge prévue par la Torah, et doit rester dans cette ville jusqu’à la mort du Cohen Gadol. Ceci afin de protéger ce meurtrier non intentionnel des désirs de vengeance du Goel Ha-Dam (l’un des membres de la famille de la victime).
Tant qu’il restera dans l’enceinte de la ville de refuge, le Goel Ha-Dam n’est pas autoriser par la Torah à porter atteinte à sa vie, mais si le meurtrier non intentionnel sort de l’enceinte de la ville de refuge, le Goel Ha-Dam ne sera pas condamné par la Torah s’il porte atteinte à la vie de ce meurtrier non intentionnel.
« Ces villes serviront de refuge au Rotsea’h (meurtrier non intentionnel), afin de le protéger du Goel (le vengeur), pour qu’il ne meurt pas… » (Bamidbar 35-12)
Le Gaon et Tsaddik Rabbi Israël KANIEVSKY (le « Steipler ») z.ts.l fait remarquer – dans son livre Birkat Perets – que la Mitsva des villes des refuge possède deux aspects : le sauvetage et le châtiment. A partit de notre verset « Ces villes serviront de refuge au Rotsea’h (meurtrier non intentionnel), afin de le protéger du Goel (le vengeur)…» indique une volonté de sauver le meurtrier non intensionnel.
Cependant, cette exile est aussi une obligation sur le meurtrier non intensionnel, même lorsqu’il ne craint pas spécialement la vangeance du Goel Ha-Dam, car il est malgré tout soumis à l’obligation de partir en exil du fait de la ‘Avera qu’il a commis (même de façon non intentionnelle).
Nous constatons cela à travers le fait que la Torah n’autorise pas à accepter une somme d’argent de la part du meurtrier non intentionnel en guise d’expiation de sa faute, afin de lui permette de revenir habiter chez lui dans sa terre.
Nous apprenons également ce principe de châtiment pour le meurtrier non intentionnel en restant dans la ville de refuge, à travers une enseignement de la Mishna Makot (2ème chap.) selon lequel si le meurtrier non intentionnel décède dans la ville de refuge, il doit y être enterré, malgré qu’il n’a plus rien à craindre du Goel Ha-Dam. Malgré tout, la Torah impose de l’enterrer sur place, et ceci dans le but de montrer le devoir d’exil qui l’incombe.
La règle est donc qu’il y a aussi bien du châtiment que du sauvetage dans la Mitsva des villes de refuge.
Nous constatons à quel point la Torah s’est soucié du sauvetage du meurtrier non intentionnel de la main du Goel Ha-Dam. Nous sommes tenus de disposer des panneaux indicateurs sur les routes, sur lesquels il est écrit « Ville de refuge ».
Deux Talmidé ‘Ha’hamim (deux érudits dans la Torah) doivent l’accompagner jusqu’à sa ville de refuge, et parlerons - si c’est nécessaire - au Goel Ha-Dam afin de le dissuader de porter atteinte au meurtrier non intensionnel.
En revanche, nous constatons aussi une souplesse de la par de la Torah vis-à-vis de l’éventuel assassinat du meurtrier non intentionnel.
En effet, dés l’instant où le meurtrier non intentionnel sortira de l’enceinte de la ville de refuge, le Goel Ha-Dam sera autorisé à l’assassiner. C’est justement le sujet de la divergence d’opinion Hala’hic entre Rabbi Yossé HaGallili et Rabbi ‘Akiva :
est ce que le fait de tuer le meurtrier non intentionnel (qui est sortit de l’enceinte de la ville de refuge) est une obligation de la Torah qui incombe le Goel HaDam, ou bien facultatif ?
Mais à l’unanimité, il meurt.
Le fait que - d’une part la Torah se soucie de sauver le meurtrier non intentionnel, et d’autre part, la sévérité dont il fait l’objet de la part de la Torah, puisque s’il sort, il s’expose à un assassinat que la Torah ne condamnera pas – peut parître contradictoires, mais en réalité, ces deux points de vue proviennent d’une seule et même source : le sauvetage.
La Torah a profondément pénétré l’esprit du meurtrier non intentionnel pour qui il est certain qu’il languira sa famille, et désirera les visiter – même le plus brièvement – et c’est pour cela que la Torah se montre si sévère au sujet de son éventuelle sortie de la ville de refuge, dans le but de l’effrayer de toute sortie de la ville.
Ceci est comparable à la notion de Ir’at Ha’Onesh (la peur du châtiment).
Même si le plus haut niveau de la crainte est celui de Ir’at Haromemout (La peur de la supériorité d’Hashem), malgré tout, il est nécessaire d’encrer en nous également la Ir’at Ha’Onesh (la peur du châtiment), car lors que le Yetser Hara’ fait peser tout son poids sur l’individu, le désir obstrue le cœur de l’homme au point où il ne portera quasiement aucune attention à des sujets spirituels.
La peur des lourds châtiments bouleverse même l’individu le plus matérialiste !!
La peur du châtiment maintient l’individu loin de la faute.
Shabbat Shalom
Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5768
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