Le Aïn Hara’
(Le mauvais œil)
1ère partie Le ‘Ain Hara’ dans la Hala’ha
Cette Hala’ha est dédiée à la guérison totale de notre Grand Maître
Rabbi Ovadia YOSSEF Ben Guorgyié.
Qu’Hashem lui envoi une totale guérison, qu’Il lui accorde une longue vie, pleine de santé, et qu’il continue de nous éblouir de sa lumière et de son prestige.
Cette Hala'ha est aussi dédiée à la réussite totale de nos soldats de Tsahal
Qu'Hashem les protège, et qu'il fasse plier nos ennemis sous leur force.
Que chacun de nos frères soldats rentre chez lui sain et sauf, AMEN
Cette Hala’ha est dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah, ainsi que pour la Refoua Shelema du Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita)
Et aussi, pour l’élévation des Neshamot de nos frères sauvagement assassinés en Inde.
Qu’Hashem venge le sang des innocents.
Question
Doit-on prendre au sérieux tout ce que l’on dit sur le ‘Aïn Hara’ – comme le fait de ne pas laisser un père et un fils ou deux frères monter l’un derrière l’autre à la Torah, par crainte de ‘Aïn Hara’ – ou bien ces choses ne sont pas fondées Hala’hiquement ?
Décision de la Hala’ha
Nos maîtres nous ont démontrés que le ‘Aïn Hara’ est une réalité (Nous vous invitons à consulter les références citées au début du développement de cette Hala’ha).
L’exemple cité dans la question est d’ailleurs bien choisi puisque ce Din de ne pas faire monter un père et un fils ou deux frères monter l’un derrière l’autre à la Torah, par crainte de ‘Aïn Hara’ est cité par les Poskim et le Shoul’han ‘Arou’h, et dont voici les Hala’hot :
La tradition veut que l’on ne fasse pas monter à la Torah 2 frères, ou un père et un fils, l’un après l’autre, par crainte du Aïn Hara’.
Si la personne est déjà monter et s’apprête à réciter les Berah’ot de la montée à la Torah, alors que son frère, son père ou son fils est monté à la montée précédente, il ne faut pas la faire descendre, et cela même si elle n’a pas encore entamé les Bera’hot, et à fortiori si elle les a entamé.
On ne doit pas faire monter un grand père et son petit fils, l’un derrière l’autre, mais en cas de nécessité, on peut autoriser.
Si le grand père et le petit fils porte le même prénom, il ne faut pas autoriser que l’un monte derrière l’autre.
Même lorsqu’il s’agit de demis frères, aussi bien du côté du père, aussi bien du côté de la mère, on de doit pas les faire monter à la Torah l’un derrière l’autre.
Lorsqu’on appelle les gens à la Torah en les nommant par leurs noms, on ne doit pas faire monter le fils à la montée de Maftir alors que le père est monté à la 7ème montée, ou inversement. Il en est de même pour 2 frères. Mais si on ne les appelle pas par leurs noms, c’est permis.
Un jour où l’on sort 2 ou 3 Sifré Torah, et que le Maftir ne sera pas lu dans le même Sefer que celui où est monté le dernier appelé, il est permis de faire monter un père à la dernière montée, et le fils à la montée du Maftir, ou inversement. Il en est de même pour 2 frères.
Il est permis de faire monter un enfant qui n’est pas Bar Mitsva à la montée du Maftir, lorsque son père est monté à la 7ème montée (Shevi’i), même dans le même Sefer Torah.
Il est permis de faire monter un gendre et un beau père l’un derrière l’autre dans un cas de nécessité.
Il est permis de faire monter un oncle et son neveu ou le contraire, ou bien 2 cousins, l’un derrière l’autre.
Sources et développement
Pirké Avot (chap.2 Mishna 16) :
Rabbi Yehoshoua’dit ; le mauvais œil, le Yester Hara’ (le mauvais penchant), et la haine d’autrui, détruisent l’individu.
Il est écrit dans la Torah (Devarim 7) :
« Si vous écoutez ces jugements, que vous les observez et que vous les pratiquez, alors Hashem ton D. préservera pour toi l’alliance et la bonté qu’il a juré à tes ancêtres … Et Hashem retirera de toi toute maladie, et toutes les mauvaises souffrances de l’Egypte que tu as connu, Il ne les placera pas en toi, mais les donnera à tes ennemis. »
Nos ‘Ha’hamim apprennent dans la Guemara Bava Metsi’a (107b) :
« Et Hashem retirera de toi toute maladie … » Rav dit : « C’est le Aïn Hara’. »
Rashi commente : La chose de laquelle dépendent toutes les maladies du monde, c’est le ‘Aïn Hara’.
C'est-à-dire, chaque maladie qui existe dans le monde, contient en elle une part de ‘Aïn Hara’.
Il est rapporté dans la Guemara que Rav savait personnellement que le Aïn Hara’ est lié à toutes les maladies, parce qu’un jour il s’est rendu dans un cimetière, et vérifia par Roua’h Hakodesh (esprit prophétique) la cause de décès de chaque mort, s’il était mort de mort naturelle, ou par Aïn Hara’. Lorsqu’il finit sa visite au cimetière, Rav déclara que 99 % d’entre eux étaient mort par Aïn Hara’, et que seulement 1 % était mort de mort naturelle.
Il en ressort de cette Guemara que le Aïn Hara est une réalité.
Dans la prochaine Hala’ha, nous expliquerons, avec l’aide d’Hashem, quelles sont les situations où il faut craindre le ‘Aïn Hara’.
Voyons à présent l’importante crédibilité que la Hala’ha accorde au ‘Aïn Hara’.
Faire monter à la Torah un père et un fils (ou l’inverse), ou 2 frères, l’un derrière l’autre.
La tradition veut que l’on ne fasse pas monter à la Torah 2 frères, ou un père et un fils, l’un après l’autre, par crainte du Aïn Hara’.
Cette tradition est rapportée dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 141-6)
Le Maté Yehouda (note 7) ainsi que le Ma’hzik Bera’ha (note 4) écrivent que si les 2 frères ou le père et le fils veulent monter tous les deux, il faut faire monter une autre personne entre les deux.
Selon l’ensemble des Poskim, même s’ils prétendent qu’ils ne craignent pas le Aïn Hara’, il ne faut pas les faire monter l’un après l’autre.
Cependant, il est évident que si la personne est déjà monter et s’apprête à réciter les Berah’ot de la montée à la Torah, alors que son frère, son père ou son fils est monté à la montée précédente, il ne faut pas la faire descendre, et cela même si elle n’a pas encore entamé les Bera’hot, et à fortiori si elle les a entamé, puisque cela engendre une situation de récitation d’une Bera’ha en vain, ce qui est plus grave que de risquer de s’exposer au ‘Aïn Hara’.
Un grand père et son petit fils (ou l’inverse)
Selon le Shiyaré Kenesset Ha-Guedola (notes sur le Beit Yossef, note 8), ainsi que selon le Maté Yehouda (note 7) et d’autres Poskim, on ne doit pas faire monter un grand père et son petit fils, l’un derrière l’autre, mais le Peri ‘Hadash (note 6) et d’autres Poskim, réfutent cette opinion et autorisent qu’un grand père et son petit fils (ou l’inverse) montent l’un derrière l’autre à la Torah.
Le Kaf ‘Ha’haïm (note 27) écrit que dans un endroit où l’usage n’est pas définit sur ce point, il est préférable de s’en abstenir.
Le Mishna Beroura (note 19) cite certains Poskim selon lesquels, en cas de nécessité, on peut autoriser.
LE Gaon Rabbi ‘Haïm PALLAG’I écrit dans on livre Roua’h ‘Haïm (note 1) que si le grand père et le petit fils porte le même prénom (comme c’est l’usage chez les Sefaradim qui nomment le petit fils sur le nom du grand père, même lorsque celui-ci est encore en vie), il ne faut pas autoriser que l’un monte derrière l’autre. Le Peri ‘Hadash lui-même serai d’accord avec cette décision.
Demis frères
Selon l’ensemble des Poskim, même lorsqu’il s’agit de demis frères, aussi bien du côté du père, aussi bien du côté de la mère, on de doit pas les faire monter à la Torah l’un derrière l’autre.
Le Sha’aré Efraïm (note Sha’ar 1 note 31) autorise en cas de nécessité, lorsqu’il s’agit de demis frères du côté de la mère.
La 7ème montée (Shevi’i) et le Maftir (celui qui lit la Haftara)
Le RAMA ajoute que lorsqu’on appelle les gens à la Torah en les nommant par leur nom (comme l’usage des Ashkenazim, et de quelques communautés Sefarades), si le père est monté à Shevi’i (7ème montée), on ne doit pas faire monter le fils à la montée de Maftir, ou inversement. Il en est de même pour 2 frères.
Par contre, nous apprenons par déduction des propos du RAMA que lorsqu’on ne nomme pas les gens par leur nom pour les faire monter à la Torah, mais que le responsable des montées les désigne simplement en disant par exemple « Que le 7ème appelé monte respectueusement » (comme l’usage de l’ensemble des communautés Sefarades en Erets Israël), il est permis dans ce cas de faire monter un père et son fils aux montées de Shevi’i (7ème montée) et de Maftir ou inversement. Il en de même pour 2 frères.
Lorsqu’on sort 2 Sifré Torah
Selon l’ensemble des Poskim, si nous sommes un jour où l’on sort 2 ou 3 Sifré Torah, comme Shabbat Rosh ‘Hodesh, Shabbat ‘Hanouka, ou l’un des 4 Shabbatot du mois d’Adar, ou un jour de Yom Tov, puisque le Maftir ne sera pas lu dans le même Sefer que celui où est monté le dernier appelé, il est permis de faire monter un père à la dernière montée, et le fils à la montée du Maftir, ou inversement. Il en est de même pour 2 frères.
Certains poskim - comme le Maté Yehouda (note 7) - imposent la ‘Houmra même dans ce cas.
Le Gaon auteur des notes Taharat Ha-Shoul’han (sur le chap.141) pose le cas où l’on a qu’un seul Sefer Torah et que l’on se trouve un jour où l’on doit en sortir 2 (un jour où le Maftir est lu dans le 2ème Sefer), et que l’on doit donc rouler le Sefer Torah jusqu’à l’endroit où l’on doit lire le Maftir. Est-ce que dans ce cas aussi un père et un fils ou 2 frères peuvent monter l’un derrière l’autre, l’u n à la dernière montée et l’autre à celle du Maftir ?
Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita tranche dans son livre Shou’t Ye’havé Da’at (tome 3 chap.50) qu’il est également permis de faire monter un père et un fils ou 2 frères, l’un derrière l’autre, le jour de Sim’hat Torah, lorsque l’un monte à ‘Hatan Torah (celui qui conclut la lecture de la Parasha de Vezot Habera’ha, et par cela, le cycle annuel de la lecture de la Torah) et l’autre monte à ‘Hatan Bereshit (celui qui entame de nouveau le cycle annuel de la lecture de la Torah par le Parasha de Bereshit) puisque les 2 montées se déroulent dans 2 Sifré Torah différends.
Selon le ‘Arou’h Ha-Shoul’han (parag.8), il en est de même pour les jours de ‘Hol Hamo’ed Pessa’h où l’on sort 2 Sifré Torah et où l’on appelle 4 personnes. Un père peut monter à la 3ème montée et le fils à la 4ème (ou inversement) puisque les 2 montées se déroulent dans 2 Sifré Torah différends. Il en est de même pour 2 frères.
Le Sha’aré Efraïm (Sha’ar 1 note 32) conteste cette autorisation.
Selon l’ensemble des Poskim, il est permis de faire monter un enfant qui n’est pas Bar Mitsva à la montée du Maftir, lorsque son père est monté à la 7ème montée (Shevi’i), même dans le même Sefer Torah.
Un gendre et son beau père
Selon le Peta’h Hadevir (note 7), il est permis de faire monter à la Torah un gendre et son beau père (ou l’inverse) l’un derrière l’autre.
Le Gaon Rabbi ‘Haïm PALLAG’I – dan son livre Sefer ‘Haïm (chap.11 note 11) - rapporte des opinions opposées à cette autorisation.
Le Gaon auteur du ‘Havot Yaïr – dans son livre Mekor ‘Haïm (fin de la note 6) – autorise de faire monter 2 beaux pères (le fils de l’un est marié à la fille de l’autre ou le contraire), puisqu’ils peuvent témoigner ensemble selon la Hala’ha. Cela nous indique qu’un gendre et un beau père – qui ne peuvent pas témoigner ensemble selon la Hala’ha – ne pourraient pas monter l’un derrière l’autre à la Torah.
Le Gaon Rabbi David YOSSEF Shalita rapporte dans son livre Hala’ha Beroura (tome 7 chap.141 Sha’ar Ha-Tsiyoun note 57) qu’il a vu personnellement son vénéré père notre maître la Rav Ovadia YOSSEF Shalita agir lui-même ainsi en faisant monter un gendre et un beau père l’un derrière l’autre dans un cas de nécessité.
Un oncle et son neveu, ou 2 cousins
Le Maté Yehouda (note 7) écrit qu’il est permis de faire monter un oncle et son neveu ou le contraire, ou bien 2 cousins, l’un derrière l’autre, bien qu’ils ne peuvent pas témoigner ensemble selon la Hala’ha.
Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5769 sheelot@free.fr
(à partir des écrits du Gaon Rabbi Ya’akov SASSON shalita)
Pour recevoir la Halaha Yomit chaque jour, ainsi qu’un Dvar Torah le vendredi, par
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