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le Rav Ovadia YOSSEF Shalita.

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mercredi 18 février 2009

Pénétrer dans une synagogue avec une arme (pour prier !!)

Pénétrer dans une synagogue avec une arme (pour prier !!)

Cette Hala'ha est dédiée à la réussite totale de nos soldats de Tsahal . Qu'Hashem les protège, et qu'il fasse plier nos ennemis sous leur force. Que chacun de nos frères soldats rentre chez lui sain et sauf, AMEN

Cette Hala’ha est aussi dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah, ainsi que pour la Refoua Shelema du Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita)

Pour l'élévation de la Neshama de mon ami Refael Eliyahou Ben Esther (ALLOUCH)

Et aussi, pour l’élévation des Neshamot de nos frères sauvagement assassinés en Inde. Qu’Hashem venge le sang des innocents.

Question

Un soldat ou une personne responsable de la sécurité, tenus de porter leur arme en permanence, sont-ils autorisés à pénétrer à l’intérieur d’une synagogue avec leur arme ?

Décision de la Hala’ha

Il est bon et souhaitable qu’un soldat ou une personne responsable de la sécurité qui pénètre dans une synagogue pour prier, couvrent leur arme sous leurs vêtements, afin que l’arme ne soit pas visible.

S’il lui est impossible de la couvrir, par exemple lorsqu’il s’agit d’un long fusil ou autre, et qu’il a une nécessité de porter l’arme sur lui pour une raison de sécurité ou autre, il est quand même autorisé à pénétrer dans la synagogue pour prier avec son arme.

Sources et développement

Ce Din prend sa source dans le Beit Yossef (O.H 151)MARAN cite les propos du Or’hot ‘Haïm (Hal. relatives à la synagogue note 7) au nom du MAHARAM de ROTTENBOURG selon qui il est interdit de pénétrer à l’intérieur d’une synagogue avec un « long couteau » (une épée), car la prière a pour propriété d’allonger la vie de l’homme (comme le rapporte la Guemara Bera’hot 54b), alors que la lame a pour propriété de raccourcir la vie de l’homme.

Dans le même esprit, il est enseigné dans la Me’hilta (Parasha de Yitro) sur le verset :

« Si tu me construis un autel de pierre, ne le construis pas avec des pierres taillées, car ta lame est passée sur les pierres et les a profanés. »

Rabbi Shim’on Ben El’azar dit : l’autel a pour vocation d’allonger la vie de l’homme, alors que le fer raccourcit la vie de l’homme. Celui qui raccourcit n’est pas autorisé à être en contact avec celui qui allonge.

Ce Din apparaît dans les décisions d’autres Rishonim, comme dans le livre du TASHBETS élève du MAHARAM de ROTTENBOURG (chap.202), ainsi que le Kol Bo (chap.17).

On pourrait comprendre des paroles du MAHARAM de ROTTENBOURG qu’il en est ainsi même lorsqu’on prit seul à la maison, puisqu’il fait une relation entre l’épée qui a pour vocation de raccourcir la vie de l’homme et la prière qui rallonge la vie de l’homme.

Mais dans ce cas, MARAN aurait mentionné cette interdiction non pas dans les Hala’hot relatives à la synagogue, mais plutôt dans les Hala’hot relatives à la prière.

Il est donc certain que cette interdiction ne concerne que la synagogue, et aussi par respect pour la sainteté d’une synagogue.

C’est aussi de cette façon qu’explique le Gaon Rabbi Yehouda ‘AYASH dans son livre Maté Yehouda (sur O.H 151).

Mais le Or’hot ‘Haïm cite également l’avis de Rabbenou Perets qui conteste l’avis du MAHARAM de ROTTENBOURG sur ce point, et selon Rabbenou Perets il est permis de pénétrer à l’intérieur d’une synagogue avec un « long couteau » (une épée).

Mais nous tranchons la Hala’ha selon l’avis du MAHARAM de ROTTENBOURG sur ce point et non pas selon l’avis de Rabbenou Perets, puisque c’est ainsi que tranche MARAN dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 151-6). C’est pourquoi il faut interdire de pénétrer dans la synagogue avec une épée ou un long couteau.

Mais ce Din n’est plus tellement répandu de nos jours, car les gens ne portent plus d’épées. Cependant, on peut débattre à partir de là au sujet d’une arme personnelle comme un pistolet, qui - lui aussi – a pour propriété de raccourcir la vie de l’homme, et qui est également fait en fer. Il est donc logique d’interdire également de pénétrer à l’intérieur d’une synagogue avec une arme personnelle.

Or, dans la précédente Hala’ha, nous avons mentionné l’usage selon lequel on doit recouvrir les couteaux au moment du Birkat Ha-Mazon, car le couteau raccourcit la vie de l’homme alors que le Birkat Ha-Mazon rallonge la vie de l’homme, et c’est pourquoi il est préférable de couvrir les couteaux comme nous l’avons expliqué. C’est ainsi que tranche MARAN dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 180-5).

Le Gaon auteur du TAZ (Touré Zahav) (note 2) demande pourquoi le MAHARAM de ROTTENBOURG précise qu’il ne faut pas pénétrer à l’intérieur d’une synagogue uniquement avec un « long couteau », alors que concernant le Birkat Ha-Mazon, on ne fait pas de différence entre un long couteau et un couteau court.

Le TAZ répond lui-même à sa propre remarque en disant que pour le Birkat Ha-Mazon, il est facile de couvrir les couteaux qui se trouvent sur la table, alors pourquoi ne pas le faire ? Ce qui n’est pas le cas pour la synagogue où il faut retirer complètement le couteau et lui trouver un endroit où le poser.

Il arrive aussi parfois que l’on ait besoin du couteau dans la synagogue pour une nécessité quelconque, et il faudra à ce moment-là aller le chercher, ce qui représente un important dérangement. Pour cette raison, nos maîtres n’ont pas imposé une telle exigence. Alors que pour un « long couteau » (une épée) qui n’est d’aucune utilité dans la synagogue, nos maîtres imposent dans ce cas là de ne pas l’introduire dans la synagogue.

Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita – dans son livre Shou’t Ye’havé Da’at (tome 5 chap.18) - en déduit pour notre sujet qu’un soldat qui porte une arme et qui est tenu de la garder pour des raisons de sécurité, et le fait de se séparer de son arme lorsqu’il se trouve dans la synagogue peut causer un danger quelconque, est autorisé à pénétrer dans la synagogue avec son arme, car dans une telle situation, nos maîtres ne lui imposent pas de s’abstenir de pénétrer dans la synagogue avec son arme.

En effet, puisque selon le TAZ, l’autorisation dépend d’une notion de dérangement que nos maîtres n’ont pas voulu imposé lorsqu’il s’agit d’un couteau court, qu’on aurait du mal à entreposer quelque part pendant le temps où l’on est dans la synagogue, il en est de même pour un soldat qui est forcé de rester avec son arme qu’il aurait également du mal à entreposer quelque part le temps de la prière dans la synagogue.

A fortiori, s’il recouvre son arme avec son vêtement ou autre, car certains Poskim – comme l’auteur du Eliyah Rabba (note 10), ou le Yad Aharon (notes sur le Beit Yossef), ou bien le ‘Arou’h Ha-Shoul’han (parag.10), ou encore le Gaon Ya’bets dans son livre Mor Ou-Ktsi’a (sur O.H 151) – interprètent l’opinion de Rabbenou Perets dans le sens où l’interdit existe uniquement lorsque le couteau est découvert, et non lorsqu’il est couvert. De cette manière, il y a largement matière à autoriser le soldat à pénétrer dans la synagogue avec son arme, puisque nous avons 2 arguments pour permettre :

  1. L’argument du TAZ selon lequel, l’interdit n’existe pas lorsqu’il s’agit d’un « couteau court » puisque cela cause un dérangement à le retirer à chaque fois. Selon cela, il en est de même avec une arme que l’on ne peut se permettre de retirer à cause d’évidentes raisons de sécurité.
  2. L’argument des Poskim selon lesquels, l’interdit existe uniquement lorsque le « long couteau » est découvert.

Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita - après s’être longuement étendu sur ce sujet - cite d’autres arguments pour autoriser même si le soldat ne peut pas couvrir son arme, par exemple lorsqu’il s’agit d’un long fusil ou autre.

En effet, nous sommes face à 2 doutes :

1. Selon la compréhension de MARAN dans le Beit Yossef, Rabbenou Perets conteste fondamentalement l’interdiction de pénétrer dans une synagogue avec une épée.

Selon la compréhension du TAZ, l’interdit n’existe pas lorsqu’il s’agit d’un « couteau court » puisque cela cause un dérangement à le retirer à chaque fois. Selon cela, il en est de même avec une arme que l’on ne peut pas se permettre de retirer à cause d’évidentes raisons de sécurité. (Selon cette nuance du TAZ, il faut autoriser même si l’arme est découverte.)

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