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mercredi 27 mai 2009

Le ‘Erouv Tavshilin


Le ‘Erouv Tavshilin
QUESTION

Que signifie le ‘Erouv Tavshilin et en quoi consiste t-il ?

DECISION DE LA HALA’HA

Cette année (5769), le 1er jour de Shavou’ot tombe un vendredi. (29.05.09)
Il est interdit de cuisiner un jour de Yom Tov pour les besoins de Shabbat, sauf au moyen du ‘Erouv Tavshilin.

Le ‘Erouv Tavshilin consiste à prévoir un plat cuit, depuis la veille du 1er Yom Tov (depuis jeudi 28.05.09), pour les repas de Shabbat, afin d’exprimer que l’on commence nos préparatifs culinaires de Shabbat dès à présent veille de Yom Tov et non pendant Yom Tov lui-même (vendredi), mais nous nous contenterons seulement de les finir ce jour là.
Si quelqu’un n’a pas procédé à ce ‘Erouv Tavshilin, il ne peut effectuer aucun préparatif de Shabbat pendant Yom Tov.

La tradition est de prévoir un pain d’un poids d’environ 30g (Kazaît), et un œuf dur.
La veille de Yom Tov (jeudi), lorsque nous prenons le pain et l’œuf dur pour le placer en tant que ‘Erouv Tavshilin, nous devons réciter la Bera’ha suivante :
BAROU’H ATA A.D.O.N.A.Ï ELO-HENOU MELE’H HA’OLAM ASHER KIDDESHANOU BEMITSVOTAV VETSIVANOU ‘AL MITSVAT ‘EROUV.
Ensuite nous devons faire la déclaration suivante dans la langue que nous comprenons :
« Grâce à ce ‘Erouv, il nous sera permis d’enfourner, de cuisiner, d’allumer le feu (par une flamme déjà existante avant la fête), et d’exécuter tous nos préparatifs pendant Yom Tov pour les besoins de Shabbat. »
Ensuite, nous plaçons ce ‘Erouv à un endroit où il sera préservé, et nous devons le consommer pendant Shabbat.

Même si l’on a procédé au ‘Erouv Tavshilin avant la fête, conformément à la Hala’ha, il faut avoir terminé les préparatifs de Shabbat le 2ème Yom Tov (vendredi) quand il fait encore grand jour, et ne pas tarder jusqu’à l’entrée de Shabbat.
Cependant, si Bedi’avad (à posteriori), une personne a été retardée pour une raison quelconque, elle peut poursuivre ses préparatifs de Shabbat pendant Yom Tov, jusqu’à avant la Shki’a (le coucher du soleil) du 2ème Yom Tov (vendredi).
Tout ceci, à la condition que l’on a procéder au ‘Erouv Tavshilin avant la fête.

Si l’on n’envisage pas de cuisiner pendant Yom Tov, ni même de placer des plats à réchauffer pour les besoins de Shabbat, et que l’on ne fait le ‘Erouv Tavshilin que seulement pour préparer et allumer les Nerot de Shabbat pendant Yom Tov, on ne doit pas réciter la Bera’ha sur le ‘Erouv Tavshilin.

SOURCES ET DEVELOPPEMENT

Dans la Hala’ha précédente, nous avons expliqué qu’au même titre qu’il est interdit de préparer quoi que ce soit pendant Shabbat pour la semaine, il est également interdit de préparer pendant Yom Tov pour la semaine, ainsi que pendant Yom Tov pour Shabbat.
C'est pourquoi il est interdit de préparer pendant Yom Tov de la fête de Shavou’ot quoi que ce soit en l’honneur de Shabbat si l’on n’a pas procédé au ‘Erouv Tavshilin, comme nous allons l’expliquer.

Cette année (5769), le 1er jour de Shavou’ot tombe un vendredi. (29.05.09)
Nos maîtres enseignent dans une Mishna du traité Betsa (15b) qu’il est interdit de cuisiner un jour de Yom Tov pour les besoins de Shabbat, et ne l’autorisent qu’au moyen du ‘Erouv Tavshilin.
Le ‘Erouv Tavshilin constitue à prévoir un plat cuit, depuis la veille du 1er Yom Tov (depuis jeudi 28.05.09), pour les repas de Shabbat, afin d’exprimer que l’on commence nos préparatifs culinaires de Shabbat dès à présent veille de Yom Tov et non pendant Yom Tov lui-même (vendredi), mais nous nous contenterons seulement de les finir ce jour là.
(Explication : Vis-à-vis de l’honneur de Yom Tov, nos maîtres ont interdit de cuisiner pendant Yom Tov, même pour les besoins de Shabbat, mais si l’on entame nos préparatifs de Shabbat avant même que Yom Tov n’entre, et que nous ne faisons seulement qu’achever nos préparatifs de Shabbat pendant Yom Tov, il n’y a là aucune atteinte à l’honneur du Yom Tov. C’est la raison pour laquelle nous prévoyons un plat cuisiné avant l’entrée du 1er Yom Tov pour les besoins des repas de Shabbat, afin de montrer que nous entamons les préparatifs de Shabbat dés à présent, avant l’entrée de Yom Tov, et que pendant le Yom Tov lui-même, nous ne ferons que les achever.)

Si quelqu’un n’a pas procédé à ce ‘Erouv Tavshilin, il ne peut effectuer aucun préparatif de Shabbat pendant Yom Tov.

Le ‘Erouv Tavshilin, possède différents détails Hala’hiques.
La tradition est de prévoir un pain d’un poids d’environ 30g (Kazaît), et un œuf dur.
En effet, Rabbi Eli’ezer cite dans une Mishna de Betsa (15b) un verset de la Torah dans lequel il est écrit au sujet des préparatifs culinaires de Shabbat que les Béné Israël réalisaient dans le désert : « Ce que vous devez enfourner, enfournez le, et ce que vous devez cuire, cuisez le. » (Shemot 16-23).
Ce qui signifie que l’on n’est autorisé à enfourner pendant Yom Tov pour Shabbat uniquement si l’on a déjà commencer à enfourner avant Yom Tov (que l’on a déjà cuit du pain), et que l’on n’est autorisé à cuire des aliments pendant Yom Tov pour Shabbat uniquement si l’on a déjà commencer à cuire avant Yom Tov (que l’on a déjà cuit des aliments divers).

C’est pour cette raison que l’on a la tradition de constituer le ‘Erouv Tavshilin d’un œuf dur (aliment cuit) et d’un pain (qui a cuit par enfournement).

La veille de Yom Tov (jeudi), lorsque nous prenons le pain et l’œuf dur pour le placer en tant que ‘Erouv Tavshilin, nous devons réciter la Bera’ha suivante :
BAROU’H ATA A.D.O.N.A.Ï ELO-HENOU MELE’H HA’OLAM ASHER KIDDESHANOU BEMITSVOTAV VETSIVANOU ‘AL MITSVAT ‘EROUV.
Ensuite nous devons faire la déclaration suivante dans la langue que nous comprenons :
« Grâce à ce ‘Erouv, il nous sera permis d’enfourner, de cuisiner, d’allumer le feu (par une flamme déjà existante avant la fête), et d’exécuter tous nos préparatifs pendant Yom Tov pour les besoins de Shabbat. »
Ensuite, nous plaçons ce ‘Erouv à un endroit où il sera préservé, et nous devons le consommer pendant Shabbat.

Maran écrit dans le Shoul’han Arou’h (O.H 527-10,11,12) qu’il est une Mitsva pour le le Rav de la ville de penser à acquitter par son ‘Erouv, toutes les personnes qui auraient éventuellement oublié de procéder au ‘Erouv avant la fête.
Par conséquent, si une personne se rend compte pendant Yom Tov qu’elle a oublié de procéder au ‘Erouv Tavshilin avant la fête, et qu’elle sait que le Rav de la ville à pensé à acquitter toutes les personnes qui oublieraient de procéder au ‘Erouv, cette personne peut quand même cuisiner pendant Yom Tov pour Shabbat.
Mais Le’hate’hila (à priori) toute personne a le devoir de procéder à son propre ‘Erouv Tavshilin avant la fête.

Il existe une Ma’hloket (divergence d’opinion Hala’hique) dans la Guemara Pessa’him (46b), ainsi que parmi les décisionnaires afin de définir si le fait d’effectuer des préparatifs pendant Yom Tov pour Shabbat est un interdit de la Torah ou décrété uniquement par nos maîtres.
En effet, selon Rabba, l’interdiction prend sa source dans la Torah tout comme le fait de ne pas réaliser de préparatifs pendant un Shabbat pour un jour de semaine, et elle n’est levée qu’exceptionnellement par le ‘Erouv Tavshilin et l’hypothèse que des invités se présentent pendant Yom Tov à l’improviste et qu’on leur serve ce que l’on a cuisiner pour Shabbat.
Par contre, selon Rav ‘Hasda, l’interdiction n’est que de nos maîtres qui interdisent de préparer pendant Yom Tov pour un Shabbat par crainte d’en arriver à préparer pendant un Yom Tov pour un jour de semaine. Ils autorisent exceptionnellement de préparer pendant un Yom Tov pour Shabbat au moyen du ‘Erouv Tavshilin.

Certains décisionnaires tranchent que l’interdiction est de la Torah et que la raison de l’autorisation grâce au ‘Erouv Tavshilin est l’hypothèse de la venue d’invités à l’improviste pendant Yom Tov. Selon ces décisionnaires, il faut donc cuisiner les plats de Shabbat pendant les premières heures de la journée de Yom Tov de façon à ce que la nourriture puisse être servie à d’éventuels invités pendant Yom Tov.

C’est la raison pour laquelle, même si l’on a procédé au ‘Erouv Tavshilin avant la fête, conformément à la Hala’ha, il faut avoir terminer les préparatifs de Shabbat le 2ème Yom Tov (vendredi) quand il fait encore grand jour, et ne pas tarder jusqu’à l’entrée de Shabbat.
Cependant, si Bedi’avad (à posteriori), une personne a été retardée pour une raison quelconque, elle peut poursuivre ses préparatifs de Shabbat pendant Yom Tov, jusqu’à avant la Shki’a (le coucher du soleil) du 2ème Yom Tov (vendredi).
Tout ceci, à la condition que l’on a procéder au ‘Erouv Tavshilin avant la fête.

L’allumage des Nerot du 2ème Yom Tov (vendredi) doit se faire au plus tard 20mn avant l’heure de la Shki’a (le coucher du soleil), et nous pouvons préparer les Nerot pendant la journée de Yom Tov.

Si l’on n’envisage pas de cuisiner pendant Yom Tov, ni même de placer des plats à réchauffer pour les besoins de Shabbat, et que l’on ne fait le ‘Erouv Tavshilin que seulement pour préparer et allumer les Nerot de Shabbat pendant Yom Tov, on ne doit pas réciter la Bera’ha sur le ‘Erouv Tavshilin.

En effet, il existe une divergence d’opinion parmi les Rishonim afin de définir si le ‘Erouv Tavshilin doit couvrir aussi l’allumage des Nerot de Shabbat pendant Yom Tov ou pas.
Or, selon l’opinion de ceux qui pensent que ce n’est pas nécessaire, la personne qui ne cuisine pas pendant Yom Tov pour Shabbat ne doit pas procéder au ‘Erouv Tavshilin.
Mais selon l’opinion des autres décisionnaires, cette personne doit aussi procéder au ‘Erouv Tavshilin pour avoir le droit d’allumer les Nerot de Shabbat pendant Yom Tov.

Mais puisque nous avons un principe selon lequel : SAFEK BERA’HOT LEHAKEL dans le doute sur une bénédiction, il ne faut pas la faire), étant donné que nous sommes face à une Ma’hloket, cette personne procèdera au ‘Erouv sans réciter de Bera’ha.

Cours hebdomadaire d'Hala'ha donné par le Rav David A.PITOUN disponible en audio !

Le cours hebdomadaire d'Hala'ha donné par le Rav David A.PITOUN est désormais disponible en audio. En cliquant ici, vous pouvez écouter son dernier cours du lundi 25 mai 2009 sur le sujet: Le 'Erouv Tavshilin

mardi 26 mai 2009

Presser des fruits pendant Yom Tov et préparer pendant Yom Tov pour Shabbat

Presser des fruits pendant Yom Tov et préparer pendant Yom Tov pour Shabbat

Question

Est-il permis de presser des oranges, des citrons ou autres fruits, pendant Yom Tov pour préparer de la boisson pour les besoins de la fête, ou bien y a-t-il un interdit de le faire ?

Est-il permis d’effectuer des préparatifs pendant le 1er jour de Yom Tov pour les besoins du 2ème Yom Tov ou pour les besoins de Shabbat ?

Décision de la Hala’ha

Il est interdit de presser des fruits, pendant Yom Tov comme il est interdit de le faire pendant Shabbat (Les conditions permises pendant Shabbat sont également valables pendant Yom Tov).

Cependant, en ce qui concerne presser des citrons pendant Yom Tov, il n’y a pas d’interdiction à presser des citrons même pendant Shabbat selon la tradition des Sefaradim qui ont accepté les décisions de MARAN l’auteur du Shoul’han ‘Arou’h, et comme il est stipulé dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 320-6).

Il est donc certain qu’il est permis de presser des citrons pendant Yom Tov au même titre que Shabbat, aussi bien pour tremper des aliments que pour préparer des boissons à base de limonade.

Il est interdit de préparer pendant Shabbat ou pendant Yom Tov pour les nécessités d’un jour de semaine.

C’est pourquoi nous ne lavons pas la vaisselle de Se’ouda Shelishit pendant Shabbat avant la sortie de Shabbat, car le lavage de la vaisselle est en vue de la semaine et il est interdit de préparer pendant Shabbat pour la semaine.

De même, il est interdit de préparer pendant le 1er Yom Tov pour les nécessités du 2ème Yom Tov.

C’est pour cette raison que nous allumons les Nerot (veilleuses) du 2ème Yom Tov seulement après la sortie des étoiles du 2ème Yom Tov, à la fin du 1er Yom Tov, car sinon l’allumage des Nerot du 2ème Yom Tov aura été réalisé pendant le 1er Yom Tov, et il est interdit de préparer d’un Yom Tov pour l’autre.

Au même titre qu’il est interdit de préparer d’un Yom Tov pour l’autre, nos maîtres ont décrété qu’il est également interdit de préparer d’un Yom Tov pour le Shabbat.

Cette année (5769) le (1er) Yom Tov de Shavou’ot tombera - avec l’aide d’Hashem – un vendredi veille de Shabbat. C’est pourquoi il est interdit de cuisiner et de préparer les aliments du Shabbat pendant Yom Tov, sauf au moyen du « ‘Erouv Tavshilin ».

Dans la prochaine Hala’ha, nous expliquerons ce sujet – avec l’aide d’Hashem.

Sources et développement

Nous avons déjà expliqué que toute Mela’ha (travail interdit) liée à l’alimentation de Yom Tov (O’hel Nefesh), c'est-à-dire, pour les nécessités de la fête elle-même, est permise pendant Yom Tov. C’est pourquoi il est permis de cuisiner pendant Yom Tov lui-même pour les besoins de la journée.

Mais nos maîtres ont interdit de réaliser une Mela’ha même si elle est liée aux aliments si cette Mela’ha précède la fabrication de la pâte, et c’est pourquoi il est interdit de moissonner ou de vendanger pendant Yom Tov.

De même, il est interdit d’entasser ou de battre la récolte pendant Yom Tov, car nos maîtres ont décrété un interdit sur de telles Mela’hot afin que l’on ne réalise pas de fatigue superflue pendant Yom Tov, puisque l’usage est de moissonner en grande quantité en une seule fois.

C’est pour cette raison que n’ont été autorisées que les Mela’hot qui se réalisent après la fabrication de la pâte uniquement, comme pétrir, cuisiner, enfourner, comme nous l’avons expliqué.

Nous pouvons déduire de tout cela pour le fait de presser des fruits pendant Yom Tov, car l’interdit de presser est un dérivé de la Mela’ha Dash qui consiste à battre la récolte (puisque lorsqu’on presse un fruit, on dissocie le jus du fruit, à l’instar du grain de blé que l’on dissocie de son écorce), et c’est pourquoi il est interdit de presser des fruits, pendant Yom Tov pour préparer de la boisson.

C’est ainsi que tranche MARAN dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 495-2).

Cependant, en ce qui concerne presser des citrons pendant Yom Tov, il n’y a pas d’interdiction à presser des citrons même pendant Shabbat selon la tradition des Sefaradim qui ont accepté les décisions de MARAN l’auteur du Shoul’han ‘Arou’h, et comme il est stipulé dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 320-6).

MARAN explique dans le Beit Yossef – en s’appuyant sur le RADBAZ dans une Tshouva – que le jus du ciron n’est pas buvable tel qu’il est dans son état naturel. Il faut ajouter de l’eau ou d’autres ingrédients pour pouvoir le consommer.

Il est donc certain qu’il est permis de presser des citrons pendant Yom Tov au même titre que Shabbat, aussi bien pour tremper des aliments que pour préparer des boissons à base de limonade.

Nos maîtres rapportent dans la Guemara Betsa (2b) qu’il est interdit de préparer pendant Shabbat ou pendant Yom Tov pour les nécessités d’un jour de semaine.

C’est pourquoi nous ne lavons pas la vaisselle de Se’ouda Shelishit pendant Shabbat avant la sortie de Shabbat, car le lavage de la vaisselle est en vue de la semaine et il est interdit de préparer pendant Shabbat pour la semaine.

De même, il est interdit de préparer pendant le 1er Yom Tov pour les nécessités du 2ème Yom Tov.

C’est pourquoi à Rosh Ha-Shana qui dure 2 jours, il est interdit de préparer quoi que ce soit pendant le 1er Yom Tov pour le 2ème Yom Tov.

C’est pour cette raison que nous allumons les Nerot (veilleuses) du 2ème Yom Tov seulement après la sortie des étoiles du 2ème Yom Tov, à la fin du 1er Yom Tov, car sinon l’allumage des Nerot du 2ème Yom Tov aura été réalisé pendant le 1er Yom Tov, et il est interdit de préparer d’un Yom Tov pour l’autre.

Au même titre qu’il est interdit de préparer d’un Yom Tov pour l’autre, nos maîtres ont décrété qu’il est également interdit de préparer d’un Yom Tov pour le Shabbat.

Cette année (5769) le (1er) Yom Tov de Shavou’ot tombera - avec l’aide d’Hashem – un vendredi veille de Shabbat. C’est pourquoi il est interdit de cuisiner et de préparer les aliments du Shabbat pendant Yom Tov, sauf au moyen du « ‘Erouv Tavshilin ».

Il est une sainte obligation qui incombe chacun de savoir comment doit-on procéder pour réaliser le ‘Erouv Tavshilin, afin de ne pas entraîner les membres de son foyer à des interdictions.

Dans la prochaine Hala’ha, nous expliquerons ce sujet – avec l’aide d’Hashem.

dimanche 24 mai 2009

La veillée de Shavou’ot

La veillée de Shavou’ot

Cette Hala’ha est dédiée à ma Refoua Shelema (David Avraham Ben Simi) par le mérite de tous les lecteurs de la Hala’ha Yomit.

Question

Que représente la veillée de Shavou’ot ?

Décision de la Hala’ha

Le matin du 6 Sivan, lorsqu’ Hashem descendit sur la montagne du Sinaï pour donner la Torah à Israël, il trouva le peuple endormi. Pour les réveiller, il fit retentir le tonnerre et les éclaires.

Bien que les Bné Israël comptaient chaque jour avec hâte depuis leur sortie d’Egypte, lorsqu’ils étaient enfin sur le point de recevoir la Torah, l’oeuvre du Satan réussi à les plonger dans un profond sommeil.

Pour « réparer » cette chose, nous avons la tradition depuis des siècles de rester éveillé cette nuit-là, afin d’étudier la Torah jusqu’à l’aube.

Selon la Kabbala, il est déconseillé aux femmes de rester éveillées lors de la nuit de Shavou’ot, par opposition à la nuit d’Hosha’ana Rabba où il est bon qu’elles effectuent elles aussi le Seder (programme) d’étude propre à cette nuit.

Il est juste d’étudier avec l’assemblée durant cette nuit là, le « Tikoun » imprimé dans le livre « KERIE MO’ED - Tikoun de Shavou’ot » qui a été composé et instauré selon les recommandations des Kabbalistes.

Cependant, celui qui éprouve le désir d’étudier la Guemara et les décisionnaires a sur quoi se fonder. Mais si la majorité de l’assemblée lit le Tikoun, il n’est pas du tout convenable de s’en écarter d’eux.

Il faut veiller à consacrer cette nuit de Shavou’ot à l’étude de sujets utiles et justes qui soient conformes aux fondements de la religion et de la tradition.

Nous voyons la nécessité d’attirer l’attention sur cela, car ces dernières années, on a organisé à différents endroits une « étude collective » pour la nuit de Shavou’ot en invitant des intervenants qui n’ont pas la crainte d’Hashem, et il est certain qu’il n’est pas juste de gaspiller un temps aussi précieux que celui de la nuit de Shavou’ot à écouter les méditations de gens qui ne sont pas des Talmidé ‘Ha’hamim connaissant véritablement la Torah.

De telles conférences ne correspondent absolument pas au devoir d’étudier la Torah.

Il arrive parfois que ces conférenciers prônent même - sous couvert d’étude de la Torah - des opinions contredisant la Torah. (Une synagogue a même été jusqu’à convier à prendre la parole en public un homme reconnu pour ses mauvaises actions).

Il en ressort donc que même si les administrateurs qui organisent ces conférences ont une intention acceptable, malgré tout leurs actes ne sont pas acceptables.

Par conséquent, chacun a le devoir de se trouver un bon endroit pour aller étudier le soir de Shavou’ot, un endroit de Torah et de crainte d’Hashem, comme l’ont fais nos parents depuis toujours.

De même, les organisateurs doivent aussi veiller à inviter des orateurs qui ont la crainte d’Hashem et qui diffuseront de véritables enseignements de Torah aux oreilles du public, ou alors que le public lit le Tikoun édité dans le livre Kérié Mo’ed.

Sources et développement

La tradition est répandue au sein de toutes les communautés d’Israël de rester éveillés durant la nuit de Shavou’ot et d’étudier la Torah jusqu’à l’aube, comme il est écrit dans le Zohar Ha-Kadosh (Parasha de Emor page 98a) :

Les premiers ‘Hassidim (hommes d’une grande piété) ne dormaient pas durant cette nuit, et étudiaient la Torah en disant : « Allons prendre possession du Saint Héritage, pour nous et nos enfants, dans les 2 mondes. »

Il écrit aussi dans le Zohar Ha-Kadosh (introduction du Zohar tome page 8a) :

Tous ceux qui procèdent à la réparation (Tkoun) durant cette nuit et s’en réjouissent, seront tous inscrits et écrits dans le Livre des Souvenirs, et Hashem les bénit de 70 Bénédictions et couronnes du Monde Supérieur.

Il est rapporté dans Pirké Derabbi Eli’ezer (chap.40) :

Rabbi Pin’hass dit : la veille de Shabbat, le peuple d’Israël se tenait au pied de la montagne du Sinaï, disposés de façon séparée, les hommes d’un côté et les femmes de l’autre. Hashem dit à Moshé : « Vas demander aux femmes si elles désirent recevoir la Torah, car la nature des hommes est d’aller selon l’opinion des femmes », comme il est dit (Shemot 19) : Ainsi tu diras à la Maison de Ya’akov – ce sont les femmes - et tu parleras à la Maison d’Israël – ce sont les hommes. Ils répondirent tous d’une seule bouche : « Tout ce qu’Hashem a dit, nous l’accomplirons et nous l’écouterons (Na’assé Venishma’).

Ce jour-là, le peuple d’Israël dormit jusqu’à la 2ème heure du jour (jusqu’à environ 7h du matin), et Moshé sortit vers le campement d’Israël afin de les réveiller de leur sommeil en leur disant : « Levez-vous de votre sommeil ! Le fiancé est déjà arrivé et désire la fiancée ! Il l’attend afin de lui donner la Torah ! »

Le Maguen Avraham – sur O.H 494 – en déduit que puisque lors du Don de la Torah, le peuple d’Israël dormit toute la nuit, et qu’Hashem dut les réveiller en faisant retentir le tonnerre et les éclaires, nous devons réparer la chose en résistant au sommeil cette nuit-là, et en étudiant la Torah.

Ceci révèle la grandeur des femmes de la génération du désert et leur grande influence sur le monde, car c’est par leur mérite que la Torah fut donnée à Israël.

D’autres femmes doivent en tirer leçon et encourager leurs maris et leurs enfants à étudier la Torah et marcher dans de bonnes voies, car c’est l’opinion des femmes qui tranche les décisions que les hommes prennent, comme nos maîtres nous l’ont dévoilé.

Le Gaon Rabbenou Yossef ‘HAÏM de Bavel (Bagdad, l’auteur du Ben Ish ‘Haï) z.ts.l – dans son livre Shou’t Rav Pe’alim (tome 1 section sur la Kabbala « Sod Yesharim » chap.9) – fut consulté sur la question suivante :

Est-il convenable aux femmes d’étudier le Seder (le programme) d’étude spécifique à la nuit de Shavou’ot, ainsi que celui propre à la nuit d’Hosha’ana Rabba ?

Il répondit que dans son foyer, les femmes ne réalisent pas le Seder d’étude de la nuit de Shavou’ot, et vont dormir. Bien qu’il s’agisse de femmes très érudites, qui ont l’usage de lire des Tehilim chaque jour, et qui ont aussi un programme d’étude quotidien, malgré tout, il n’est pas bon selon la Kabbala, que les femmes restent éveillées durant la nuit de Shavou’ot. Le Gaon amène un fondement à cela, à partir du Zohar Ha Kadosh.

C’est ainsi qu’écrit également notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita, dans son livre ‘Hazon ‘Ovadia – Yom Tov (page 310).

Mais la nuit d’Hosha’ana Rabba n’est pas incluse dans cela, et il est bon même pour les femmes de rester éveillées durant cette nuit, tout comme les hommes, mais pas durant la nuit de Shavou’ot.

Il est juste d’étudier avec l’assemblée durant cette nuit là, le « Tikoun » imprimé dans le livre « KERIE MO’ED - Tikoun de Shavou’ot » qui a été composé et instauré selon les recommandations des Kabbalistes.

Cependant, celui qui éprouve le désir d’étudier la Gmara et les décisionnaires a sur quoi se fonder.

Mais si la majorité de l’assemblée lit le Tikoun, il n’est pas du tout convenable de s’en écarter d’eux.

Il faut veiller à consacrer cette nuit de Shavou’ot à l’étude de sujets utiles et justes qui soient conformes aux fondements de la religion et de la tradition.

Nous voyons la nécessité d’attirer l’attention sur cela, car ces dernières années, on a organisé à différents endroits une « étude collective » pour la nuit de Shavou’ot en invitant des intervenants qui n’ont pas la crainte d’Hashem, et il est certain qu’il n’est pas juste de gaspiller un temps aussi précieux que celui de la nuit de Shavou’ot à écouter les méditations de gens qui ne sont pas des Talmidé ‘Ha’hamim connaissant véritablement la Torah.

De telles conférences ne correspondent absolument pas au devoir d’étudier la Torah.

Il arrive parfois que ces conférenciers prônent même - sous couvert d’étude de la Torah - des opinions contredisant la Torah. (Une synagogue a même été jusqu’à convier à prendre la parole en public un homme reconnu pour ses mauvaises actions).

Il en ressort donc que même si les administrateurs qui organisent ces conférences ont une intention acceptable, malgré tout leurs actes ne sont pas acceptables.

Par conséquent, chacun a le devoir de se trouver un bon endroit pour aller étudier le soir de Shavou’ot, un endroit de Torah et de crainte d’Hashem, comme l’ont fais nos parents depuis toujours.

De même, les organisateurs doivent aussi veiller à inviter des orateurs qui ont la crainte d’Hashem et qui diffuseront de véritables enseignements de Torah aux oreilles du public, ou alors que le public lit le Tikoun édité dans le livre Kérié Mo’ed.

jeudi 21 mai 2009

Dvar Torah sur Bamidbar

Dvar Torah sur

Bamidbar

Les actions des parents

« Faites le recensement de toute la communauté des enfants d'Israël, selon leurs familles et leurs maisons paternelles… » (Bamidbar 1 – 2 début de notre Parasha)

Midrash (Yalkout Shim’oni)

Lorsque les Bné Israël acceptèrent la Torah, les nations du monde exprimèrent leur jalousie. « Qu’ont-ils vu de ci particulier pour se rapprocher (d’Hashem), eux plus que d’autres nations ?! »

Hashem leur ferma la bouche en leur disant :

« Apportez le livre de votre ascendance, tout comme l’ont apporté mes enfants ! »

C’est pour cette raison qu’Hashem recense les Bné Israël, au début de ce livre de Bamidbar, après les Mitsvot, puisque le livre précédent (Vaykra) se termine par :

« Voici les Mitsvot qu’Hashem a ordonnés à Moshé pour les Bné Israël au Mont Sinaï. », et immédiatement après :

« Hashem parla à Moshé dans le désert du Sinaï… Faites le recensement de toute la communauté des enfants d'Israël, selon leurs familles et leurs maisons paternelles… ».

Tout ceci afin de montrer qu’Israël n’a mérité de recevoir la Torah que seulement grâce à leur ascendance.

Guemara ‘Avoda Zara (2a)

Dans les temps futurs, Hashem prendra un Sefer Torah, le placera sur sa poitrine, et déclarera :

« Que celui qui s’est adonné à l’étude de cette Torah vienne prendre sa récompense ! »

Les nations se réuniront à ce moment-là et diront à Hashem :

« Maître du Monde ! As-tu retourné la montagne sur nous, comme tu l’as fait sur Israël ?! »

Hashem leur répondra :

« Les premières prouveront ! Les 7 Mitsvot données aux enfants de No’ah (les nations), quand les avez-vous accomplis ?! »

A quoi la chose est elle comparable ?

A un père dont le fils ainsi que le beau fils (l’enfant de son épouse), tombent malades tous les deux.

Le médecin prescrit à tous les deux, un remède très amer, que les deux malades refusèrent de consommer.

Le père insista auprès de son fils afin qu’il avale le remède amer, et effectivement il guérit rapidement.

Par contre, le père n’insista pas auprès de son beau fils, et c’est pourquoi sa maladie se poursuivit.

Quelque temps plus tard, le beau fils demanda au père :

« Pourquoi ne m’as-tu pas forcé à avaler le remède si amer ? »

Le père répondit :

« Une fois — il y a longtemps – je t’es forcer à avaler un remède doux et agréable, et malgré tout, tu l’as recraché, et c’est pourquoi je n’ai pas voulu maintenant te forcer à avaler un remède amer. »

Les nations pourront donc revendiquer ainsi :

Nous pensions que la Torah était amère, mais Toi qui savais qu’elle était en réalité bonne et douce, pourquoi ne nous l’as-tu pas imposée ?!

Hashelm leur répondrait :

« Je vous ai déjà donné 7 Mitsvot, que vous avez goûté, et que vous avez trouvé bonnes, et malgré tout, vous avez refusé de les accomplir. Il n’y avait donc aucune raison de vous forcer à accepter 613 Mitsvot ».

Ceci est donc le sens du Midrash cité précédemment.

Les nations se demandent :

« Pourquoi les Bné Israël ont-ils mérité de recevoir la Torah ? Ne l’ont-ils pas refusé eux aussi, puisqu’ Hashem dut retourner la montagne au-dessus d’eux pour qu’ils l’acceptent. Il fallait donc nous forcer à nous aussi !! »

Hashem leur dira :

« Apportez le livre de votre ascendance ! Souvenez-vous comment se sont comportés vos ancêtres dans le passé, vis-à-vis des 7 Mitsvot qu’ils avaient reçus, et comparez-les avec les ancêtres d’Israël qui ont accompli la Torah avant même qu’elle ne leur soit donnée. Alors, vous comprendrez mieux pourquoi j’ai forcé Israël à accepter la Torah, et que je n’en ai pas fais autant avec vous ».

Ma’assé Avot, Siman Labanim !!

Les actions des parents laissent des traces sur les enfants !!

Shabbat Shalom

Traditions de la fête de Shavou’ot

Traditions de la fête de Shavou’ot

Question

Quelles sont les traditions spécifiques à la fête de Shavou’ot ?

Décision de la Hala’ha

Nous avons la tradition de disposer des herbes et des fleurs dans la synagogue et dans les maisons, en souvenir de la joie du Don de la Torah.

Nous avons aussi la tradition de consommer des plats lactés le jour de la fête de Shavou’ot, pour diverses raisons (voir les « sources et développement »).

Puisque selon la Hala’ha il est interdit de consommer des plats lactés après avoir consommer de la viande, sans avoir attendu au préalable 6 heures de temps, c’est pourquoi, notre tradition est de consommer d’abord les plats lactés, et après s’être nettoyer et rincer la bouche (en mangeant un morceau de pain ou autre, et en buvant une boisson), on mange les plats de viande.

Il y a une Mitsva de consommer de la viande de bétail le jour de Yom Tov, afin d’accomplir la Mitsva de Sim’hat Ha-’hag (se réjouir lors de la fête). De même, il faut également boire du vin en l’honneur de la joie de la fête.

Remarque importante

Nous pouvons constater que l’obligation de consommer de la viande de bétail le jour de Yom Tov (selon certains Rishonim comme le RAMBN entre autres, cette obligation représente une Mitsva positive de la Torah elle-même), ne fait pas de distinction entre Shavou’ot et les autres jours de Yom Tov. Un simple Minhag de consommer des plats lactés ce jour là, ne peut en aucun cas avoir une priorité sur une totale obligation de consommer de la viande un jour de Yom Tov.

Ceci afin vient simplement rappeler à certaines personnes qui – sous couvert de Minhag – s’autorisent à ne cuisiner pour Shavou’ot uniquement des plats lactés (et ceci à tous les repas !!), en occultant totalement l’obligation de consommer de la viande ce jour là. Une telle attitude est totalement proscrite selon la Hala’ha, et reflète d’une totale ignorance.

Selon certains Poskim (décisionnaires), il faut attendre la tombée de la nuit, pour réciter le Kiddoush du soir de Shavou’ot, mais selon d’autres, il n’est pas nécessaire d’attendre, et l’on peut tout à fait réciter le Kiddoush du soir de Shavou’ot même avant la nuit.

Dans les pays où – même à cette époque de l’année – la nuit ne tombe pas trop tard (comme en Israël), il est convenable de prendre en considération l’opinion des Poskim selon lesquels, il faut attendre la tombée de la nuit pour réciter le Kiddoush du soir de Shavou’ot.

Mais par contre, les pays où - à cette époque de l’année – la nuit tombe tardivement (comme les pays d’Europe), il n’est pas nécessaire d’attendre la nuit pour réciter le Kiddoush de Shavou’ot. Dans la mesure du possible, il sera suffisant d’attendre la Shki’a (le couché du soleil). Dans ce cas, il est bon de consommer de nouveau un Kazaït de pain (27 g) à la nuit tombée.

Cette ‘Houmra (rigueur) de ne réciter le Kiddoush du soir de Shavou’ot que lorsque la nuit est tombée, ne concerne que le Kiddoush et non la prière de ‘Arvit. Il est donc tout à fait permis de prier ‘Arvit du soir de Shavou’ot, même lorsqu’il fait encore jour.

Il faut aussi réjouir les femmes en leur achetant de beaux vêtements ou de beaux bijoux ou autre. Il faut réjouir les enfants avec des friandises diverses.

Sources et développement

Il est rapporté dans la Guemara Betsa (15b) :

Rabbi Yehoshoua’ dit : la Mitsva de la journée du Yom Tov se partage en 2 moitiés :

Une moitié consacrée pour Hashem, et l’autre moitié consacrée pour vous.

C'est-à-dire, qu’il faut partager le temps du Yom Tov en 2 parties : une partie consacrée à la nourriture et autres, qui font parties de la Sim’ha (la joie de Yom Tov) de Yom Tov, et l’autre partie consacrée à l’étude de la Torah et à la prière.

C’est ainsi que tranche le RAMBAM (chap.6 des Hala’hot Yom Tov Hal.19).

Le RAMA écrit dans une note sur le Shoul’han ‘Arou’h (O.H chap.494 parag.3) :

Nous avons la tradition de disposer des herbes dans la synagogue et dans les maisons, en souvenir de la joie du Don de la Torah.

De nombreux de nos maîtres les A’haronim apportent des fondements à cette tradition, qui rappelle également ce qui est enseigné dans la Guemara Shabbat (88b) :

A chaque parole qui sortait de la bouche d’Hashem (lors du Don de la Torah), le monde se remplissait d’un parfum de plantes, comme il est dit : « …Ses lèvres sont comme des roses desquelles se dégagent une myrrhe passante »

De même, nous avons la tradition de disposer des branches d’arbres dans la synagogue et dans les maisons, en allusion à l’enseignement de nos maîtres dans la Guemara Rosh Hashana (16a) : A Shavou’ot, nous sommes jugés sur les fruits de l’arbre.

Cependant, l’auteur du ‘Hayé Adam rapporte que le Gaon Rabbi Eliyahou de Vilna (le Gaon de Vilna) fit annuler cette tradition de décorer les synagogues et les maisons d’herbes et de branchages, car aujourd’hui les Goïm – eux aussi – ont la tradition de disposer des branches d’arbres lors de leurs fêtes.

Mais notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita écrit – dans son livre ‘Hazon Ovadia – Yom Tov (page 317 note 28) - que le Gaon de Vilna fit annuler cette tradition car selon son opinion Hala’hic, l’interdiction de la Torah de Ouv’houkotehem Lo Tele’hou (vous ne marcherez pas selon leurs usages…) est en vigueur de façon systématique sur tout usage non juif.

Mais selon l’opinion Hala’hic du MaHaRY KOLON (Morenou Harav Rabbi Yossef KOLON) cite par Maran dans le Beit Yossef (Y.D 178), ainsi que de nombreux autres Poskim, cette interdiction n’est en vigueur que lorsqu’il s’agit d’un usage que les non juifs adoptent comme un ‘Hok – une loi irrationnelle, sans raison (dans ce cas, il est à craindre la transgression de Darké Ha Emori, ainsi que la transgression d’une forme d’idolâtrie), ou bien lorsqu’il s’agit d’un usage de débauche, adopté par les non juifs.

Mais lorsqu’il s’agit d’un usage qui possède une raison différente, comme la tenue vestimentaire que portent les médecins non juifs, afin que l’on puisse comprendre qu’ils sont médecins, il n’y a aucun interdit à adopter ce genre d’usage.

Telle est l’opinion du RAMA dans l’une de ses notes sur le Shoul’han ‘Arou’h (Y.D 178-1).

Il faut donc expliquer que le Gaon de Vilna réfute apparemment cette définition.

C’est pourquoi, il faut maintenir cette tradition, car la tradition du peuple d’Israël a force de loi (lorsque cette tradition est fondée), comme l’exprime le Gaon Rabbi Yossef Shaoul NATANZON dans son livre Yossef Da’at (Y.D chap.348).

En particulier, lorsqu’on prend en considération le fait que cette tradition est très ancienne, puisqu’elle est déjà mentionnée dans les enseignements de nos maîtres du Talmud.

Le RAMA écrit dans cette même note que nous avons la tradition – dans de nombreuses contrées – de consommer des plats lactés le jour de la fête de Shavou’ot.

Les A’haronim ajoutent que certains ont la tradition de consommer également du miel et du lait, par allusion au Don de notre Torah qui est comparée au miel et au lait.

C’est pourquoi les juifs originaires de Alep en Syrie ainsi que d’autres pays du moyen orient, ont l’usage de consommer le jour de Shavou’ot du riz au lait (en arabe « Arz BeH’lib ») dans lequel on met également du sucre, puisque le sucre est lui aussi qualifié de « miel », comme le verset le dit (Shmouel I chap.14) : « Il la trempa dans un rayon de miel… » Rashi commente : il s’agit de roseaux qui poussent à proximité des étangs et que l’on appelle en arabe « Soukra ».

Le Mishna Beroura (sur O.H 494 note 12) rapporte une raison différente à la tradition de consommer des plats lactés lors de la fête d Shavou’ot.

En effet, à travers les 10 Commandements, ont été dévoilées à nos ancêtres toutes les parties de la Torah et de ses Mitsvot, comme l’écrit Rav Sa’adya GAON, que les 10 Commandements contiennent en eux toutes les Mitsvot de la Torah.

Or, lorsqu’ils sont descendus de la montagne pour retourner chez eux après le Don de la Torah, ils n’ont rien trouvé à manger, excepté des aliments lactés.

En effet, la viande nécessite une longue préparation, car il faut procéder à la She’hita (l’abattage rituel) avec un couteau qui possède une lame sans le moindre défaut, tel que l’ordonne Hashem, ainsi que la dénervation du nerf sciatique (Gid Hanashé) et le retranchement des graisses interdites (‘Helev), ainsi que le salage et le rinçage de la viande, et de nombreuses autres détails liés à la Casheroute des aliments.

C’est pourquoi, ils eurent recours aux plats lactés, et c’est à cela que nous faisons allusion.

D’autres explications ont été dites au sujet de cette tradition.

Puisque selon la Hala’ha il est interdit de consommer des plats lactés après avoir consommer de la viande, sans avoir attendu au préalable 6 heures de temps, c’est pourquoi, notre tradition est de consommer d’abord les plats lactés, et après s’être nettoyer et rincer la bouche (en mangeant un morceau de pain ou autre, et en buvant une boisson), on mange les plats de viande.

Il y a une Mitsva de consommer de la viande de bétail le jour de Yom Tov, afin d’accomplir la Mitsva de Sim’hat Ha’hag (se réjouir lors de la fête), comme l’enseigne la Guemara ‘Haguiga (8b) : il n’y a de joie que lorsqu’on consomme de la viande de bétail.

Le Maguen Avraham (sur O.H 696 note 15) rapporte que l’obligation de manger de la viande à Yom Tov n’est en vigueur que du temps où le Beit Ha-Mikdash existe. Il tranche sur ce point selon l’opinion des Tossafot sur Moed Katan (14b).

Cependant, le RAMBAM écrit explicitement (chap.6 des Hal.Yom Tov Hal.18) que même de notre époque où le Beit Ha-Mikdash n’existe plus - par nos nombreuses fautes – il est encore une Mitsva de se réjouir pendant Yom Tov en consommant de la viande et du vin.

Une personne qui ne peut pas accomplir la joie de la fête avec de la viande de bétail – pour des raisons de santé ou de Casherout – accomplira la Mitsva avec de la viande de volaille.

Maran tranche dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 529-2) que lorsque nous disons qu’il n’y a de joie que lorsqu’on consomme de la viande et du vin, cela ne concerne que les hommes, car il faut aussi réjouir les femmes en leur achetant de beaux vêtements ou de beaux bijoux ou autre.

Il faut réjouir les enfants avec des friandises diverses.

De même, il faut également boire du vin en l’honneur de la joie de la fête, mais il faut se préserver de toute forme de plaisanterie et de légèreté, car la plaisanterie et la légèreté ne sont pas de la joie mais de la débauche, et nous n’avons été ordonné que sur la joie qui mène vers le Service du Créateur.

Nous devons seulement nous réjouir le jour de Yom Tov par des moyens permis, comme chanter uniquement au moyen de la bouche, des louanges à Hashem.

De même, il faut s’efforcer de s’adonner à l’étude de la Torah, le jour de Shavou’ot.

Remarque importante

Nous pouvons constater que l’obligation de consommer de la viande de bétail le jour de Yom Tov (selon certains Rishonim comme le RAMBAN entre autres, cette obligation représente une Mitsva positive de la Torah elle-même), ne fait pas de distinction entre Shavou’ot et les autres jours de Yom Tov.

Un simple Minhag de consommer des plats lactés ce jour là, ne peut en aucun cas avoir une priorité sur une totale obligation de consommer de la viande un jour de Yom Tov.

Nous voulons simplement rappeler à certaines personnes qui – sous couvert de Minhag – s’autorisent à ne cuisiner pour Shavou’ot uniquement des plats lactés (et ceci à tous les repas !), en occultant totalement l’obligation de consommer de la viande ce jour là. Une telle attitude est totalement proscrite selon la Hala’ha, et reflète d’une totale ignorance.

De plus, ce Minhag ne s’est – à l’origine - pas répandu dans toutes les communautés puisque beaucoup de Sefaradim n’avaient pas ce Minhag et ne l’ont adopté que récemment.

Certains Poskim (décisionnaires) - comme le Gaon Rabbi Avraham HOROWITZ (Ha-Levy) (qui était le père du célèbre Shla Ha-Kaddosh) dans son livre ‘Emek Bera’ha (page 69 colonne 3), ou bien l’auteur du Mass’at Binyamin (dans les

‘Hidoushé Dinim à la fin du livre, section O.H chap.4), rapporté également par le Maguen Avraham sur O.H 494 note 1, ainsi que par le Peri ‘Hadash et les autres A’haronim) - écrivent que puisque la Torah stipule que la fête de Shavou’ot arrive après « 7 semaines pleines » (Temimot), et puisque la notion de Temimot (pleines) implique des jours entiers, on ne peut donc réciter le Kiddoush du soir de Shavou’ot que lorsque s’achève le 49ème jour du ‘Omer. C’est pourquoi – selon cet avis – on ne peut réciter le Kiddoush le soir de Shavou’ot uniquement à partir de la tombée de la nuit.

C’est également l’opinion du Gaon auteur du Shou’t Shevout Ya’akov (tome 3 chap.52).

Le TAZ (Touré Zahav) (sur O.H chap.494, note 1) ajoute qu’il faut aussi attendre la nuit pour prier ‘Arvit. (Le Touré Zahav a été écrit par le Gaon Rabbi David Ben Rabbi Shemouel Ha-Levi, qui fut Av Beit Din en Autriche, il y a environs 300 ans. Rabbi Yossef Shaoul NATANZON – l’auteur du Shou’t Shoel Oumeshiv – a raconté qu’un jour, il arriva un fait qui entraîna l’exhumation de l’auteur du TaZ, et lorsqu’on ouvrit la tombe, on trouva son corps en parfait état. Il ressemblait à un Ange d’Hashem.)

Le Gaon auteur du Eliyah Rabba (note 3) écrit que les propos du TAZ sur ce point nécessitent réflexion.

Mais d’autres Poskim contestent cette opinion, et pensent qu’il est permis de réciter Kiddoush dés le couché du soleil (la Shki’a).

Parmi ces poskim :

Le Gaon Rabbi Yossef YOZFA dans son livre Yossef Omets (chap.850, page 187), où il argumente en disant qu’il serait très difficile d’attendre la nuit pour réciter le Kiddoush (en particulier en Europe où il résidait), et ensuite de se consacrer au programme d’étude qui se déroule durant toute la nuit de Shavou’ot.

Ou encore le Gaon Rabbi Efraïm LANYADO dans son livre Shou’t Deguel Ma’hané Efraïm (section O.H chap.3), où il réfute les propos du Mass’at Binyamin grâce aux arguments des Tossafot et du ROSH sur la Guemara Pessa’him (99b) qui prouvent qu’il n’y a que pour Pessa’h qu’il est impératif d’attendre la nuit pour réciter le Kiddoush.

Il y a aussi le Gaon Ya’bets (Rabbi Ya’akov Ben Tsevi) dans son Siddour Beit Ya’akov – cité par le Melamed Leho’il (section O.’H chap.108) – qui atteste que cette ‘Houmra d’attendre la nuit pour réciter le Kiddoush de Shavou’ot, est superflue, et qu’il est suffisant d’attendre le couché du Soleil. Tout ceci uniquement en ce qui concerne le kiddoush, car pour ce qui est de la Tefila de ‘Arvit, il est évident qu’il n’y a au aucune nécessité d’attendre.

Sur le plan pratique, notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita tranche – dans son livre Shou’t Ye’havé Da’at (tome 6 chap.30) ainsi que dans son livre ‘Hazon Ovadia – Yom Tov (page 305) – que pour les habitants d’Erets Israël où la sortie des étoiles arrive assez rapidement même à cette période de l’année, il est souhaitable de prendre en considération l’opinion des A’haronim qui exigent d’attendre la nuit pour réciter le Kiddoush du soir de Shavou’ot.

Mais pour les habitants des pays d’Europe où le soleil tarde à se coucher à cette période de l’année et que le fait d’attendre la sortie de étoiles pour réciter le Kiddoush risquerai d’incommoder les membres du foyer et également de provoquer certains désagréments pour l’étude organisée toute le nuit de Shavou’ot, on peut autoriser de réciter le Kiddoush et de prendre le repas de la fête même lorsqu’il fait encore jour. Dans ce cas, il est bon – dans la mesure du possible - d’attendre au moins la Shki’a (coucher du soleil) pour réciter le Kiddoush, et si l’on peut on consommera de nouveau un Kazaït (27g) de pain lorsqu’ arrivera la sortie des étoiles.

Notre maître le Rav Shalita ajoute que même ceux qui veulent s’imposer la ‘Houmra (la rigueur), d’attendre la nuit, ceci ne concerne que le Kidoush, mais par contre, il n’est pas nécessaire de s’imposer cette ‘Houmra pour la prière de ‘Arvit, et l’on peut tout à fait prier ‘Arvit avant le couché du soleil.

Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita écrit aussi qu’il est juste d’étudier le Sefer Ha-Mitsvot du RAMBAM, le jour de Shavou’ot, et il est bon de lire le Tehilim ce jour là, car le décès de notre maître le roi David, eu lieu le jour de la fête de Shavou’ot.

Il est dit dans la Torah (Devarim 16)

« Tu te réjouiras, lors de Ta fête. Toi, ainsi que ton fils, ta fille, ainsi que le Levi et l’étranger, l’orphelin et la veuve qui seront au sein de toi… »

C’est pourquoi, nous avons le devoir de réjouir pendant la fête, les pauvres, les veuves ainsi que les orphelins, et ceci représente une sainte obligation.

mercredi 20 mai 2009

Allumer un feu pendant Yom Tov

Allumer un feu pendant Yom Tov

Question

Est-il permis d’allumer un feu pendant Yom Tov ?

Décision de la Hala’ha

Il est interdit de créer une flamme pendant Yom Tov, avec des allumettes ou avec un briquet, même pour les besoins de la nourriture.

Par contre, il est permis d’allumer une allumette pendant Yom Tov, à partir d’une flamme déjà existante depuis avant la fête, pour les besoins de la nourriture.

Il est interdit d’éteindre une flamme pendant Yom Tov.

Cependant, il est permis de diminuer l’intensité de la flamme, pour empêcher que le plat ne brûle, et afin qu’il cuise correctement.

Par contre, éteindre totalement la flamme, reste interdit pendant Yom Tov.

Cependant, il est permis d’éteindre la flamme par le procédé de Grama, c'est-à-dire, de façon indirecte.

Ce procédé consiste à remplir une casserole d’eau, la placer sur le feu jusqu’à ébullition, et laisser l’eau se déverser sur les parois extérieures de la casserole – à cause de l’ébullition - jusqu’à ce qu’elle éteigne la flamme.

On pourra ensuite tourner le bouton du gaz ou fermer le robinet de sécurité pour empêcher une propagation du gaz.

L’eau qui a servie à cette extinction indirecte, sera utilisée pour boire un thé ou un café, afin que la cuisson de cette eau soit destinée à « O’hel Nefesh » (l’alimentation pendant Yom Tov).

Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita n’est pas seul à tranché l’autorisation de ce procédé d’extinction pendant Yom Tov puisque pas moins de 4 décisionnaires contemporains partagent l’opinion de notre maître sur ce point (voir sources et développement).

Par opposition à ce que certains veulent laisser croire en France !!

Il est interdit d’éteindre le gaz par la fermeture du robinet général d’arrivée du gaz, mais uniquement en chauffant de l’eau comme nous l’avons expliqué.

A la demande de nombreuses personnes, il est permis de faire de la glace ou de la gelée pendant Yom Tov afin de la consommer pendant Yom Tov.

Sources et développement

Dans les précédentes Hala’hot, nous avons expliqué que Yom Tov et Shabbat ont le même statut vis-à-vis de toutes les interdictions, exceptés certains travaux liés à la préparation de la nourriture (« O’hel Nefesh ») qui sont permis pendant Yom Tov, comme l’interdit de cuire qui est interdit pendant Shabbat, et permis pendant Yom Tov.

Il est interdit de créer une flamme pendant Yom Tov, avec des allumettes ou avec un briquet, même pour les besoins de la nourriture.

Cette interdiction qui prend sa source dans la Guemara Betsa 33a, est tranchée dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 502-1).

Cet interdit a été érigé par nos maîtres à titre de Molid (donner naissance à un phénomène qui n’existait pas et qui pouvait être crée la veille).

Par opposition à Shabbat où l’allumage est interdit par la Torah elle-même et non par nos maîtres.

Par conséquent, il est également interdit de conduire une voiture pendant Yom Tov, car le démarrage du moteur provoque l’allumage d’étincelles.

Par contre, il est permis d’allumer une allumette pendant Yom Tov, à partir d’une flamme déjà existante depuis avant la fête, pour les besoins de la nourriture.

C’est pour cette raison qu’il est tout à fait permis de déplacer une boite d’allumettes pendant Yom Tov, sans la moindre crainte de Mouktsé (objets interdits au déplacement pendant Shabbat et Yom Tov), puisqu’il est faisable et même confortable d’utiliser des allumettes pour se procurer du feu à partir d’une flamme déjà existante.

De même, lorsqu’on désire cuisiner sur des brûleurs à gaz pendant Yom Tov, on doit veiller à prévoir depuis la veille de Yom Tov une flamme avec laquelle on pourra allumer le gaz au moyen d’une allumette pour cuisiner.

L’interdiction de créer une flamme pendant Yom Tov inclus même l’allumage de l’électricité, ou l’utilisation du téléphone.

Cependant, on peut demander à un non juif d’allumer la lumière électrique ou d’enclencher un appareil électrique pendant Yom Tov, à la condition que ce soit pour les besoins de Yom Tov.

Ce qui n’est pas le cas pendant Shabbat où il est interdit de demander à un non juif d’allumer la lumière électrique ou d’enclencher un appareil quelconque, même pour les besoins de Shabbat, sauf dans certaines situations précises et sous certaines conditions que nous expliquerons à une autre occasion.

Il est interdit d’éteindre une flamme pendant Yom Tov.

Cette interdiction est tranchée elle aussi dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 511-1)

Même le fait d’éteindre partiellement une flamme – en la diminuantest interdit pendant Yom Tov, comme on l’apprend à partir des propos des Tossafot sur Betsa (22a), et comme le tranchent certains A’haronim comme – entre autres - le Gaon Rav Moshé FEINSTEIN z.ts.l dans son livre Shou’t Iguerot Moshé (sect. O.H chap.93).

Certains autorisent de diminuer l’intensité de la flamme, pour empêcher que le plat ne brûle, et afin qu’il cuise correctement. C’est ainsi que tranchent – entre autres – le Gaon Rav Moshé FEINSTEIN z.ts.l dans son livre Shou’t Iguerot Moshé (sect. O.H chap.115), ainsi que notre maître le Rav Ovadia YOSSEF shalita dans son livre Shou’t Yabiya’ Omer (tome 1 sect. O.H chap.31) et dans son livre ‘Hazon Ovadia – Yom Tov (page 58 parag.19).

Par contre, éteindre totalement la flamme, reste interdit pendant Yom Tov.

Cependant, puisqu’il est interdit d’éteindre un feu pendant Yom Tov, de nombreuses personnes avaient l’usage de laisser les brûleurs à gaz allumés durant tout Yom Tov, jusqu’à ce que l’on consulte notre grand maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita sur la question, et notre maître conclut (dans Shou’t Yabya’ Omer tome 3 section O.H chap.30 et dans les appendices, ainsi que dans ‘Hazon Ovadia – Yom Tov page 58) qu’il est permis d’éteindre la flamme par le procédé de Grama, c'est-à-dire, de façon indirecte.

Ce procédé consiste à remplir une casserole d’eau, la placer sur le feu jusqu’à ébullition, et laisser l’eau se déverser sur les parois extérieures de la casserole – à cause de l’ébullition - jusqu’à ce qu’elle éteigne la flamme.

On pourra ensuite tourner le bouton du gaz ou fermer le robinet de sécurité pour empêcher une propagation du gaz.

L’eau qui a servie à cette extinction indirecte, sera utilisée pour boire un thé ou un café, afin que la cuisson de cette eau soit destinée à « O’hel Nefesh » (l’alimentation pendant Yom Tov).

Nous pouvons expliquer brièvement la raison à l’autorisation de ce procédé d’extinction indirecte (Grama), en précisant que l’extinction d’un feu qui ne brûle pas sur une mèche, mais seulement sur un métal – comme une flamme qui brûle sur les brûleurs du gaz - pendant Yom Tov, ne représente qu’un interdit Miderabbanan (instauré par nos ’Ha’hamim). Or, une extinction qui n’est que Miderabbanan est autorisée lorsqu’elle est réalisée selon le procédé de Grama que nous avons expliqué.

Ce procédé est approuvé par d’autres de nos décisionnaires contemporains comme le Gaon auteur du Shou’t Beer Moshé (tome 8 chap.178) ; le Gaon auteur du Shou’t Beit Avi (chap.9 en conclusion de la note 2) ; le Gaon auteur du Shou’t Devar Yehoshoua’ (tome 2 sect. O.H chap.84) ; le Gaon Rav Israël Ya’akov FISHER auteur du livre Even Israël (tome 9 chap.62 page 45).

Nous pouvons constater que pas moins de 4 décisionnaires contemporains partagent l’opinion de notre maître sur ce point, et qu’il n’est donc pas le seul a autoriser ce procédé d’extinction pendant Yom Tov.

Par opposition à ce que certains veulent laisser croire en France !!

Cependant, il est vrai que certains autres Poskim contemporains – comme le Gaon Rabbi Shelomo Zalman OYERBACH z.ts.l - contestent ce procédé (comme c’est rapporté dans le livre Shemirat Shabbat Kehil’heta chap.13 parag.13 note 58), mais notre maître le Rav shalita réfute leurs arguments.

Selon le Gaon auteur du Shou’t Netser Mata’aï (chap.9 note 6), il est également possible d’éteindre le gaz en fermant le robinet général d’arrivée du gaz puisque de cette manière, on n’éteint pas le gaz de façon directe en fermant le bouton du brûleur à gaz lui-même, mais seulement de façon détournée car quelques instants après la fermeture de l’arrivée générale, le gaz s’éteint.

Mais notre maître le Rav Shalita réfute totalement cette opinion du point de vue de la Halah’a car nous pouvons constater qu’immédiatement avec la fermeture du robinet général du gaz, la flamme diminue jusqu’à s’éteindre totalement, et de ce fait, ce geste ne correspond pas à Grama autorisé par la Torah. Comme nous le voyons au sujet de celui qui prend de l’huile se trouvant dans une veilleuse qui est allumée (en prenant de cette huile, il provoque l’extinction de la veilleuse). Cette personne est condamnable à titre d’extinction comme l’explique la Guemara Betsa (22a).

Nous déduisons donc que les procédés de Grama ne sont pas tous identiques, et dans tous les cas, si le résultat est visuellement constaté immédiatement après l’action, cela ne correspond pas au procédé de Grama.

Par conséquent, on ne doit pas autoriser l’extinction par la fermeture du robinet général d’arrivée du gaz, mais uniquement en chauffant de l’eau comme nous l’avons expliqué. Ce procédé correspond sans le moindre doute à Grama, et il est permis pendant Yom Tov d’utiliser ce procédé pour éteindre le feu d’un brûleur à gaz.

A la demande de nombreuses personnes, il est permis de faire de la glace ou de la gelée pendant Yom Tov afin de la consommer pendant Yom Tov.