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le plus grand décisionnaire de notre génération,
le Rav Ovadia YOSSEF Shalita.

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mercredi 20 janvier 2010

Attendre entre une consommation de laitages et une consommation de viande

Attendre entre une consommation de laitages et une consommation de viande

Cette Hala’ha est dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de mon épouse Sylvie Mazal Esther Bat Régine ‘Haya Sim’ha, ainsi que pour la Refoua Shelema du Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita), ainsi que pour la Refoua Shelema de l’enfant Yo’heved Mazal Bat ‘Hassiba (fille de Yéhouda et Eva ALLOUN), ainsi que pour la Refoua Shelema de Its’hak Ben ‘Aïsha, ainsi que pour la Refoua Shelema de I’hya Nathan Yossef Aharon Ben Déborah, ainsi que pour la Refoua Shelema de Yonathan Yehouda Ben Aviva, ainsi que pour la Refoua Shelema de Ora Bat Myriam (Boukobza), ainsi que pour ma propre Refoua Shelema David Avraham Ben Simi.

QUESTION

Doit-on également attendre 6 heures entre une consommation de laitages et une consommation de viande comme on le fait entre une consommation de viande et une consommation de laitages ?

DECISION DE LA HALA’HA

Lorsqu’on a consommé des laitages, il est permis de consommer de la viande immédiatement, à la condition de nettoyer la bouche en mâchant du pain ou des fruits et en les avalant. Il faut aussi se rincer la bouche et se laver les mains.
Si on a consommé un verre de lait, il n’est pas nécessaire de nettoyer la bouche avec du pain ou des fruits, il est suffisant de la rincer.

Les Ashkenazim s’imposent la rigueur d’attendre entre une consommation de laitages et une consommation de viande.
Certains d’entre eux se l’imposent seulement lorsqu’il s’agit d’un fromage dur.

Mais les Séfaradim n’ont pas l’usage de s’imposer cette rigueur et consomment de la viande immédiatement après avoir consommé des laitages, même s’il s’agit d’un fromage dur, à la condition de se nettoyer la bouche avec du pain ou des fruits, de se rincer la bouche et de se laver les mains.

Si quelqu’un a des dents percées ou en mauvais état, il est souhaitable que cette personne se brosse également les dents avant de consommer de la viande.

Si quelqu’un a l’usage de s’imposer la rigueur d’attendre entre une consommation de laitages et une consommation de viande tout en étant conscient que la Hala’ha ne l’exige pas, cette personne peut poursuivre son usage et elle est digne de la Bénédiction.
Mais si elle a adopté cet usage pensant qu’il est réellement exigé par la Halah’a, cette personne peut interrompre cet usage sans avoir à procéder à Hatarat Nédarim (l’annulation des vœux).

SOURCES ET DEVELOPPEMENT

Il est enseigné dans la Guémara ‘Houlin (105a) :
Combien de temps doit-on attendre entre une consommation de fromage et une consommation de viande ? Rien du tout.

Le RASHBA explique dan son livre Torat Ha-Baït (page 83a) que le fromage est tendre est n’adhère pas entre les dents, et c’est pour cette raison que l’on n’est pas tenu d’attendre entre une consommation de fromage et une consommation de viande.

Il existe malgré tout une divergence d’opinions entre les décisionnaires Rishonim (de l’époque médiévale) concernant l’obligation de se nettoyer la bouche avec du pain et de la rincer avec de l’eau (Kinoua’h Ve-Hada’ha), ainsi que se laver les mains entre une consommation de fromage et une consommation de viande.

En effet, selon les Tossafot (sur ‘Houlin 104b) au nom de l’auteur du Hala’hot Guédolot, on n’est pas tenu de procéder au nettoyage et au rinçage de la bouche ainsi qu’au lavage des mains entre une consommation de fromage et une consommation de viande.
Telle est l’opinion de nombreux autres décisionnaires comme Rabbenou TAM, Rabbenou Zera’hya Ha-LEVY auteur du MAOR, Rabbi Eli’ezer de METZ dans son livre Sefer Ha-Yéréïm (chap.149).

Mais selon l’opinion du RIF (Rabbi Its’hak EL FASSI), on doit procéder au nettoyage et au rinçage de la bouche ainsi qu’au lavage des mains entre une consommation de fromage et une consommation de viande.
Telle est également l’opinion du RAMBAM (chap.9 des règles relatives aux aliments interdits, Hal. 26) dont voici les termes :
« Si une personne a préalablement consommé du fromage ou du lait, elle est autorisée à consommer immédiatement de la viande, mais elle doit d’abord se laver les mains et nettoyer sa bouche entre la consommation du fromage et celle de la viande. Avec quoi doit-elle nettoyer sa bouche ? Avec du pain ou des fruits qu’elle devra mâcher et avaler. » Fin de citation.

[ Le Gaon RASHASH (Rabbi Shemouel SHTRASHON z.ts.l) écrit dans son commentaire sur ‘Houlin (103b) que seul le fromage nécessite de procéder au nettoyage et au rinçage de la bouche ainsi qu’au lavage des mains avant de consommer de la viande, car le fromage adhère aux gencives et entre les dents et ne s’en retire qu’au moyen du nettoyage de la bouche avec d’autres aliments, mais si l’on a consommé du lait dans un verre, il est suffisant de procéder uniquement au rinçage de la bouche.
Le Gaon Rabbi Malkiel Tsevi TANENBOÏM z.ts.l écrit dans son livre Shou’t Divré Malkiel (tome 5 chap.47) que selon le RAMBAM il est explicite que l’on doit procéder aussi au nettoyage de la bouche après avoir consommé un verre de lait.
Mais notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita réfute les propos du Divré Malkiel dans son livre Shou’t Yé’havé Da’at (tome 3 chap.58, note du bas de la page) et fait remarquer que les propos du RAMBAM expriment explicitement le contraire puisqu’il commence ses propos en disant : « Si une personne a préalablement consommé du fromage ou du lait, elle est autorisée à consommer immédiatement de la viande » Puis il termine en disant : « mais elle doit d’abord se laver les mains et nettoyer sa bouche entre la consommation du fromage et celle de la viande. » On constate qu’il ne fait plus mention de consommation de lait lorsqu’il s’agit de procéder au nettoyage de la bouche, et ceci pour la simple raison que seul le fromage adhère aux gencives et entre les dents et ne s’en retire qu’au moyen du nettoyage de la bouche avec du pain ou des fruits, mais si l’on a consommé du lait dans un verre, il est suffisant de procéder uniquement au rinçage de la bouche, tel qu’en atteste à juste titre le Gaon RASHASH.]

De nombreux autres Rishonim partagent l’opinion du RIF et du RAMBAM selon lesquels on est tenu de procéder au nettoyage et au rinçage de la bouche ainsi qu’au lavage des mains entre une consommation de fromage et une consommation de viande.
Parmi eux :
Le RASHBA dans Torat Ha-Baït (page 83a) ; le Sefer Ha-Rokea’h (chap.469) ; le Méïri (dans son commentaire sur ‘Houlin 105a) ; le RYTBA (dans son commentaire sur ‘Houlin 105a) ; le RAN (dans son commentaire sur ‘Houlin 105a).

Sur le plan pratique, MARAN tranche dans le Shoul’han ‘Arou’h (Y.D 89-2) selon l’opinion du RIF et du RAMBAM et des Rishonim qui partagent leur opinion, et voici ses propos :
« Si l’on a consommé du fromage, il est permis de consommer de la viande immédiatement, à la condition de vérifier si des résidus de fromage ne se trouvent pas sur les mains. S’il fait nuit et qu’il est difficile de vérifier les mains, il faut les laver. De même, il faut aussi nettoyer la bouche et la rincer. Le nettoyage de la bouche doit être effectué en mâchant du pain et l’on doit aussi la rincer correctement. »

Mais le RAMA cite sur place l’usage adopté par certaines communautés à partir des enseignements du Morde’hi au nom de son maître le MAHARAM de ROTTENBOURG, qui impose la rigueur d’attendre entre le fromage et la viande au même titre qu’entre la viande et le fromage. De même, il cite aussi l’usage de ceux qui s’imposent cette restriction – en se référant au Zohar Ha-Kadosh (Mishpatim page 125a) - lorsque le fromage est dur. Le RAMA conclut ses propos en disant que malgré tout, il ne faut pas protester contre ceux qui s’autorisent à ne pas attendre entre le fromage et la viande, à la condition qu’ils veillent à procéder au nettoyage et au rinçage de la bouche ainsi qu’au lavage des mains entre une consommation de fromage et une consommation de viande.
Certains décisionnaires A’haronim (récents ou contemporains) partagent l’avis du RAMA et font eux aussi la nuance entre un fromage dur et un fromage mou.
Selon ces décisionnaires, il faudrait effectivement attendre entre une consommation de fromage dur et une consommation de viande.
Parmi ces décisionnaires :
Le Gaon auteur du ‘Hagourat Shemouel (sur Y.D 89 note 18) ; le TAZ (Touré Zahav) (sur Y.D 89 note 4) ainsi que le Gaon Rabbi Yossef ‘HAÏM de Bagdad dans son livre Ben Ish ‘Hai (2ème année Shela’h Le’ha note 16) où il rapporte l’usage en vigueur à Bagdad où l’on s’imposait la rigueur d’attendre 6 heures lorsqu’on consommait un fromage conservé pendant 6 mois. Si le fromage avait été conservé moins de 6 mois avant d’être consommé, on attendait 1 heure pour chaque mois de conservation.

Il semble important de préciser que l’opinion du MAHARAM de ROTTENBOURG citée par le RAMA, et selon laquelle il faut attendre entre une consommation de fromage et une consommation de viande, a pour origine une rigueur personnelle que le MAHARAM s’était imposée suite à un incident qu’il relate lui-même dans l’une de ses Tshouvot (éditions de Prague chap.615) et dont voici les propos :
« Lorsque j’était jeune, je me moquait des gens qui avaient l’usage d’attendre entre une consommation de fromage et une consommation de viande, car un tel usage exprimait pour moi une forme d’hérésie puisqu’il contredit l’enseignement de nos maîtres dans le Talmud où il est explicitement enseigné qu’il est permis de consommer de la viande immédiatement après avoir consommé du fromage. Mais un jour, après vérification, j’ai trouvé du fromage entre mes propres dents, et depuis ce jour, je me suis imposé d’attendre entre une consommation de fromage et une consommation de viande. » Fin de citation.

De plus, les propos du Zohar Ha-Kadosh (également cités par le RAMA et par MARAN dans le Beit Yossef sur O.H 173) font l’objet d’interprétation diverses parmi différents décisionnaires, et certains les interprètent dans un contexte complètement différent.

Quoi qu’il en soit, même si le Zohar Ha-Kadosh contredit le Talmud, certains décisionnaires comme le Le’hem ‘Hamoudot (sur « Kol Ha-Bassar » chap.23) ou bien le Min’hat Ya’akov (règle 77 note 9) font remarquer à juste titre que le Din doit être fixé selon l’opinion du Talmud, comme nous l’enseignent de nombreux décisionnaires – comme le RADBAZ dans ses Tshouvot (chap.36 et chap.80) ; MARAN dans le Beit Yossef (chap.25 et chap.141) ; le Gaon Rabbi ‘Haïm FALLAG’I dans son livre Shou’t Lev ‘Haïm (tome 1 chap.64), et d’autres.

Le Gaon Rabbi Yossef ‘HAÏM de Bagdad dans son livre Ben Ish ‘Hai (2ème année Shela’h Le’ha note 16) fait mention des propos du Gaon Rabbi Eliyahou MANI (qui était le Av Beit Din de la ville de ‘Hevron il y a environ 150 ans) qui atteste que selon l’usage en vigueur dans la ville de Jérusalem, nous n’attendons aucun laps de temps entre une consommation de laitages et une consommation de viande, même s’il s’agit d’un fromage dur.

Par conséquent, lorsqu’on a consommé des laitages, il est permis de consommer de la viande immédiatement, à la condition de nettoyer la bouche en mâchant du pain ou des fruits et en les avalant. Il faut aussi se rincer la bouche et se laver les mains.
Si on a consommé un verre de lait, il n’est pas nécessaire de nettoyer la bouche avec du pain ou des fruits, il est suffisant de la rincer.

Si quelqu’un a l’usage de s’imposer la rigueur d’attendre entre une consommation de laitages et une consommation de viande tout en étant conscient que la Hala’ha ne l’exige pas, cette personne peut poursuivre son usage et elle est digne de la Bénédiction.
Mais si elle a adopté cet usage pensant qu’il est réellement exigé par la Halah’a, cette personne peut interrompre cet usage sans avoir à procéder à Hatarat Nédarim (l’annulation des vœux).

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