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le Rav Ovadia YOSSEF Shalita.

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dimanche 5 juillet 2009

Le Zimoun

Le Zimoun

QUESTIONS

En quoi consiste le Zimoun ?
Peut on associer au Zimoun un enfant non-Bar Mitsva ?

DECISIONS DE LA HALA’HA

Lorsque 3 hommes ont consommé ensemble un repas accompagné de pain, ils sont tenus de procéder au Zimoun avant de réciter le Birkat Ha-Mazon.

Le Zimoun consiste à ce que l’un d’entre eux dise la phrase :
« Nevare’h Shea’halnou Mishelo » (« Bénissons Celui qui nous a nourris »), et les autres répondent : « Barou’h Shea’halnou Mishelo Ouvtouvo ‘Hayenou » (« Bénit soit Celui qui nous a nourris et qui nous fait vivre par Sa bonté »).
La tradition des Sefaradim est d’introduire le Zimoun en disant une phrase en araméen : « Hav Lan Venivri’h Le-Malka ‘Ilaa Kaddisha » (« Venez, bénissons le Saint Roi »)
Les Ashkenazim ont l’usage d’introduire le Zimoun par une phrase en Yddish « Rabbotaï Mir Weline Bentshein », ou bien en hébreu « Rabbotaï Nevare’h » et les autres répondent « Yehi Shem A.D.O.N.A.Ï Mevorah’ Me’ata Ve’ad ‘Olam ».
Selon l’usage des Sefaradim où celui qui dit le Zimoun prononce la phrase « Hav Lan Venivri’h Le-Malka ‘Ilaa Kaddisha », les convives répondent : « Shamaïm ! » (« Le Ciel !»)

Lorsqu’on est 10 hommes, on ajoute le Nom d’Hashem dans le Zimoun, et on procède de cette façon :
Celui qui récite le Zimoun dit :« Nevare’h Eloh-enou Shea’halnou Mishelo » (« Bénissons notre D. qui nous a nourris »), et les autres répondent : « Barouh’ Eloh-enou Shea’halnou Mishelo Ouvtouvo ‘Hayenou » (« Bénit soit notre D. qui nous a nourris et qui nous fait vivre par Sa bonté »), et l’on récite ensuite le Birkat Ha-Mazon.

Selon l’usage des Sefaradim, on peut associer un enfant non-Bar Mitsva au Zimoun, sous 3 conditions :
• Qu’il ait au moins 6 ans
• Qu’il sache s’essuyer correctement après avoir fait ses besoins naturels
• Qu’il comprenne à qui nous adressons nos bénédictions
En l’absence d’une de ces conditions, on ne peut l’associer au Zimoun, et il est même interdit de répondre Amen à ses bénédictions.

Les Ashkenazim n’ont pas l’usage d’associer un enfant non-Bar Mitsva au Zimoun.

Malgré tout ; même si l’on associe une enfant au Zimoun, il ne faut associer qu’un seul enfant, même chez les Sefaradim.

SOURCES ET DEVELOPPEMENT

Il est enseigné dans une Mishna du traité Bera’hot (45a) que lorsque 3 hommes ont consommé ensemble un repas accompagné de pain, ils sont tenus de procéder au Zimoun avant de réciter le Birkat Ha-Mazon.

Le Zimoun consiste à ce que l’un d’entre eux dise la phrase :
« Nevare’h Shea’halnou Mishelo » (« Bénissons Celui qui nous a nourris »), et les autres répondent : « Barou’h Shea’halnou Mishelo Ouvtouvo ‘Hayenou » (« Bénit soit Celui qui nous a nourris et qui nous fait vivre par Sa bonté »).

Cette Hala’ha est tranchée dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 192-1) ;

Le Meïri explique que l’on procède au Zimoun afin de stimuler la concentration lors du Birkat Ha-Mazon.
Certains expliquent que c’est afin d’augmenter l’expression de gloire et de grandeur devant Hashem, afin de lui être reconnaissant en public pour l’abondance de Sa bonté.
Le Zohar Ha-Kadosh ajoute une explication au niveau mystique.

Les décisionnaires débattent afin de définir si l’obligation de Zimoun est ordonnée par la Torah ou seulement par institution de nos maîtres.
Cependant, la majorité des décisionnaires s’accordent à dire que le Zimoun est une institution de nos maîtres et non une ordonnance de la Torah.

Même si la formule du Zimoun est essentiellement comme nous l’avons écrite, c'est-à-dire : une personne dit : « Nevare’h Shea’halnou Mishelo » et les convives répondent : « Barou’h Shea’halnou Mishelo Ouvtouvo ‘Hayenou », malgré tout, la tradition des Sefaradim est d’introduire le Zimoun en disant une phrase en araméen : « Hav Lan Venivri’h Le-Malka ‘Ilaa Kaddisha » (« Venez, bénissons le Saint Roi »).
En effet, notre tradition est fondée sur les propos de la Guemara Pessa’him (103a) où l’on raconte que Rabbi Berona et Rav ‘Hanan’el étaient assis à table pour un repas. Rabbi Yeba Sabba était présent avec eux. A la fin du repas, il lui dirent : « Hav Lan Venavre’h. » Rashi explique sur place que le terme « Hav » a une signification de « Prépare », c'est-à-dire « prépare nous un verre (de vin) pour que l’on récite le Birkat Ha-Mazon ». Cette histoire est également rapportée dans la Guemara ‘Houlin (86b).

Le Zohar Ha-Kadosh explique que tout action sacrée nécessite au préalable une certaine forme de « préparation » verbale, comme une sorte de prédisposition pour accomplir notre devoir religieux.

Le ‘Arou’h Ha-Shoul’han (dont l’auteur est pourtant un Gaon d’origine Ashkenaze !) explique (sur O.H 192 note 2) lui aussi cette tradition en rappelant que les gens de la génération de la Tour de Bavel avaient eux aussi prononcer des paroles de préparation et de prédisposition avant de construire la tour, comme le verset le dit dans la Parasha de Bereshit : « Préparons nous (« Hava ») à construire une ville ainsi qu’une tour dont le sommet attendra le ciel… » ou bien Pharaon lorsqu’il décida d’asservir Israël, comme le verset le dit dans la Parasha de Shemot : « Préparons nous (« Hava ») à agir avec intelligence envers ce peuple… ». Mais nous trouvons ce même terme employé aussi dans le domaine du sacré, comme le verset le dit dans le Tehilim : « Préparez vous (« Havou ») à donner gloire et puissance à Hashem… » ou bien lorsque Moshé Rabbenou nomma les Dayanim du premier Sanhedrin, comme le verset le dit dans la Parasha de Devarim : « Préparez vous (« Havou ») à procurer des hommes sages et intelligents… ». C’est pour cela que la formule du Zimoun est- elle aussi - une forme de préparation à réciter le Birkat Ha-Mazon.

Cependant, les Ashkenazim ont l’usage d’introduire le Zimoun par une phrase en Yddish « Rabbotaï Mir Weline Bentshein », ou bien en hébreu « Rabbotaï Nevare’h » et les autres répondent « Yehi Shem A.D.O.N.A.Ï Mevorah’ Me’ata Ve’ad ‘Olam ».

Selon notre usage où celui qui dit le Zimoun prononce la phrase « Hav Lan Venivri’h Le-Malka ‘Ilaa Kaddisha », les convives répondent : « Shamaïm ! » (« Le Ciel !»). Ce qui signifie que l’on associe également l’autorisation du Ciel pour réciter le Birkat Ha-Mazon.

Cet usage prend sa source dans les propos du Shibolé Ha-Lekete cité dans le Beit Yossef (O.H 167) au nom de Rav Haï GAON. Il explique que les convives confirment à celui qui dit le Zimoun que leur choix s’est porté sur lui avec l’approbation du Ciel.

Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita a coutume d’expliquer que le mot « Shamaïm » est constitué des lettres qui forment la phrase « Shomea’, Mashmiya’ Yah’ad Me’havenim » qui signifie « Celui qui écoute et celui qui récite ont tous les deux la pensée de s’acquitter »), et ensuite on dit la formule du Zimoun tel que nous l’avons décrite.

Certains ont l’usage de dire seulement « Hav Lan Venivri’h » sans ajouter « Le-Malka ‘Ilaa Kaddicha » (tel est l’usage personnel de notre maître le Rav Shalita).

La formule que nous avons écrite concerne une situation où 3 personnes et plus disent le Zimoun, jusqu’à 9 personnes. Mais s’ils sont 10 personnes, on doit mentionner le Nom d’Hashem dans le Zimoun, et voici la formule que l’on doit dire dans ce cas :
« Nevare’h Eloh-enou Shea’halnou Mishelo » (« Bénissons notre D. qui nous a nourris »), et les autres répondent : « Barouh’ Eloh-enou Shea’halnou Mishelo Ouvtouvo ‘Hayenou » (« Bénit soit notre D. qui nous a nourris et qui nous fait vivre par Sa bonté »), et l’on récite ensuite le Birkat Ha-Mazon.

Il est évident que lorsque nous parlons de 3 hommes, il s’agit de 3 adultes qui ont plus de 13 ans et un jour, mais s’il s’agit de 3 enfants en dessous de l’âge de 13 ans, ils n’ont pas le droit de procéder au Zimoun avant de réciter le Birkat Ha-Mazon.

MARAN tranche dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 199-10) :
Un enfant qui est arrivé en « âge d’éducation » et qui comprend à qui nous adressons nos bénédictions, peut être associé au Zimoun, aussi bien un Zimoun de 3 qu’un Zimoun de 10.

Cette décision Hala’hique est appuyée sur un enseignement de la Guemara Bera’hot (48a) :
Rav Na’hman dit : une enfant qui sait à qui nous adressons nos bénédictions, peut être associé au Zimoun.

Le RIF cite sur place l’opinion de Rabbenou ‘Hanan’el selon qui « l’âge de comprendre à qui nous adressons nos bénédictions » correspond à l’âge de 13 ans.
Mais le RIF réfute ensuite cette opinion et selon lui, il est prouvée de la Guemara Guittin (59a) que même un enfant âgé seulement de 9 ou 10 ans est considéré comme étant « en âge d’être éduqué » s’il comprend à qui nous adressons nos bénédictions. Nous pouvons donc l’associer au Zimoun.

Rabbnou Yona pense lui aussi que dès l’âge de 8 ou 9 ans il est en âge d’être éduqué et peut donc être associé au Zimoun.

Mais le RAMBAM écrit (chap.5 des Hal. relatives aux bénédictions, Hal. 7) qu’il est suffisant que l’enfant soit âgé de « 7 ou 8 ans », et à partir de cet âge nous l’associons au Zimoun.

(Il y a certes l’opinion de Rabbenou Tam et d’autres décisionnaires selon laquelle on peut associer au Zimoun même un bébé dans son berceau, mais malgré tout, la majorité des Rishonim réfutent ses propos, et la Hala’ha n’est pas fixée selon son opinion sur ce point.)

MARAN explique l’opinion du RIF dans le Beit Yossef (O.H 199) en disant que lorsque le RIF écrit « 9 ou 10 ans », ceci n’a rien d’exhaustif, car le RAMBAM écrit « 7 ou 8 ans », et il ne semble pas qu’il y ait une divergence d’opinions sur ce point entre le RIF et le RAMBAM. Il est certain que tout enfant qui sait à qui nous adressons nos bénédictions peut être associé au Zimoun, dès qu’il est âgé d’au moins 7 ou 8 ans, chaque enfant selon son degré de clairvoyance.
MARAN cite également l’opinion du RIBASH (dans l’une de ses Tshouvot chap.451) selon laquelle si l’enfant est âgé de plus de 6 ans, il peut être associé au Zimoun à la seule condition qu’il comprenne à qui nous adressons nos bénédictions. Fin de citation du Beit Yossef.

Nous en déduisons donc que lorsque MARAN écrit dans le Shoul’han ‘Arou’h (référence citée plus haut) les termes « Âge d’éducation » cela signifie l’âge de 6 ans si l’enfant comprend à qui nous adressons nos bénédictions.

Par conséquent, selon l’opinion de MARAN l’auteur du Shoul’han ‘Arou’h, on doit associer au Zimoun tout enfant qui comprend à qui nous adressons nos bénédictions, ce qui correspond à l’âge de 6 ans.

Cependant, selon l’opinion de notre maître le ROSH ainsi que de nombreux autres décisionnaires, on ne peut associer au Zimoun qu’un garçon qui a atteint l’âge de 13 ans et un jour, mais s’il s’agit d’un enfant en dessous de cet âge, on ne peut pas l’associer au Zimoun, même s’il sait à qui nous adressons nos bénédictions.
Le RAMA tranche (sur O.H 199-10) selon l’opinion du ROSH, et tel est l’usage chez les Achkenazim qui se conforment aux décisions Hala’hiques du RAMA, et n’associent absolument pas d’enfants au Zimoun, tant qu’ils n’ont pas atteint l’âge de 13 ans révolus.

Mais MARAN l’auteur du Shoulh’an ‘Arouh’ tranche sur ce point selon l’opinion du RIF et du RAMBAM (et de nombreux autres Rishonim), car tel est son principe, chaque fois qu’il constate une divergence d’opinions parmi les 3 piliers de la décision Hala’hique – qui sont le RIF, le ROSH et le RAMBAM - il tranche selon la majorité d’entre eux.
En l’occurrence, selon l’opinion du RIF et du RAMBAM, on peut associer un enfant au Zimoun, et par conséquent la Hala’ha est fixée selon leur opinion.
Tel est l’usage chez ls Sefaradim et les originaires des communautés du Moyen-Orient, lorsque 2 adultes ont mangé avec un enfant qui sait à qui nous adressons nos bénédictions, on associe l’enfant au Zimoun.

Malgré tout, de nombreux décisionnaires – comme le Meïri ou Rabbenou Isha’Ya Ha-Rishon, ou bien notre maître le ‘HYDA dans son livre Ma’hzik Bera’ha et dans son livre Birké Yossef, ou encore Rabbi Ist’hak TAÏEB dans son livre ‘Ere‘h Ha-Shoul’han – tranchent que même si l’on associe un enfant non bar Mitsva au Zimoun, il faut associer pas plus d’un seul enfant.

Il est vrai qu’à l’origine notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita avait écrit dans son livre Shou’t Yabiya’ Omer tome 2, que l’on ne doit pas réponde AMEN à la bénédiction d’un enfant sauf s’il est âgé d’au moins 9 ans qui est l’âge à partir duquel on peut estimer qu’il sait à qui nous adressons nos bénédictions (et il semble donc qu’il en est de même pour le fait de l’associer au Zimoun), malgré cela, dans son livre Shou’t Yabiya’ Omer tome 8, notre maître le Rav Shalita explique qu’il s’agit là d’un simple enfant qui n’est pas doté de capacités intellectuelles particulières comme dans les précédentes générations.

Mais de notre époque où tous les enfants apprennent correctement à l’école la notion des bénédictions, et qu’il n’existe quasiment pas d’enfant qui ne sait pas à qui nous adressons nos bénédictions, on doit estimer que généralement tout enfant âgé de 6 ans et plus sait à qui nous adressons nos bénédictions.

Nous avons déjà eu l’occasion dans le passé de faire mention de l’obligation qui incombe les parents à apprendre à leurs enfants à s’essuyer correctement après avoir fait leurs besoins naturels, car tant qu’un enfant ne sait pas encore s’essuyer correctement selon les exigences de la Hala’ha, ses bénédictions n’ont pas le statut de bénédictions, il est interdit de répondre AMEN à ses bénédictions, et il en est de même pour le fait de l’associer au Zimoun, quel que soit l’âge de l’enfant.

C’est pourquoi, s’il s’agit d’un enfant qui n’est pas propre selon les exigences de la Hala’ha, on ne peut pas l’associer au Zimoun, et l’on ne peut pas répondre AMEN à ses bénédictions.

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