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dimanche 2 novembre 2008

Bera’hot à voix basse

Bera’hot à voix basse

Toutes les Hala’hot de cette semaine sont dédiées à l’élévation de la Neshama de mon vénéré père Henri Ishoua PITOUN z’’l dont on célèbre cette semaine (9 ’Heshvan) la 17ème Hazkara.

Cette Hala’ha est dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de ma chère maman Simi Bat Leah, ainsi que pour la Refoua Shelema du Gaon et Tsaddik Rabbi Morde’haï Tsema’h Ben Mazal Tov (le Rav Morde’haï Eliyahou shalita)

Question

Lorsqu’on récite une Bera’ha, doit-on impérativement s’entendre ou bien est-il suffisant de la réciter, sans qu’il soit nécessaire de s’entendre ?

Qu’en est-il pour la ‘Amida ?

Décision de la Hala’ha

Lorsqu’on récite une Bera’ha, il faut entendre avec ses oreilles ce que l’on sort de sa bouche.

Cependant, Bedi’avad (à posteriori), si l’on ne s’est pas entendu – même s’il s’agit du Birkat HaMazon - tant que l’on a prononcé avec les lèvres, et non mentalement, on est quitte, et il ne faut pas recommencer la Bera’ha.

Il en est de même pour la ‘Amida

On doit s’entendre à voix basse pendant la ‘Amida, en veillant à se que les autres ne nous entendent pas. Si l’on se trouve seul et qu’on a du mal à se concentrer sans élever la voix, il est permis dans ce cas de dire la ‘Amida à haute voix.

Dans tous les cas, si Bedi’avad (à posteriori) on ne s’est pas entendu pendant la ‘Amida, mais que l’on a au moins prononcer avec les lèvres, on est quitte.

Sources et développement

Il est expliqué dans la Guemara Bera’hot (15a) que lorsqu’on récite une Bera’ha, il faut entendre avec ses oreilles ce que l’on sort de sa bouche, il ne faut donc pas réciter une Bera’ha à voix basse, sur un aliment, mais uniquement en levant suffisamment la voix pour s’entendre soi même.

Mais cependant, Bedi’avad (à posteriori), si l’on ne s’est pas entendu, tant que l’on a prononcé avec les lèvres, et non mentalement, on est quitte, et il ne faut pas recommencer la Bera’ha.

Ce Din est valable également pour le Birkat HaMazon.

En effet, les Tanaïm (sages de la Mishna) ne sont en Ma’hloket (divergence d’opinion Hala’hic) sur ce point uniquement sur la lecture du Shema’. Selon les ‘Ha’hamim (la majorité), bien qu’il faut s’entendre lorsqu’on lit le Shema’, si une personne l’a lut sans s’être entendu, elle est quitte, à la condition qu’elle a prononcé avec les lèvres et ne s’est pas contenté d’une lecture mental. Mais selon Rabbi Yossé, si l’on ne s’est pas entendu lors de la lecture du Shema’, on n’est pas quitte. Qui plus est, même sur ce point la Hala’ha est fixée selon les ‘Ha’hamim selon qui, si une personne a lut les Shema’ sans s’être entendu, elle est quitte, à la condition qu’elle a prononcer avec les lèvres et ne s’est pas contenté d’une lecture mental.

C’est ainsi que la Hala’ha est tranchée par tous les Rishonim (décisionnaires de l’époque médiévale), ainsi que par MARAN[D1] dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H chap.185 parag.2).

Mais pourtant, notre maître le ‘HYDA[D2] cite dans son livre Birké Yossef (sur O.H 185 note 2), les propos du Sefer Ha’haredim[D3] selon qui « la majorité des Poskim » conteste l’opinion de MARAN sur ce point, et tranchent tous que si l’on a récité le Birkat HaMazon sans s’être entendu, on n’est pas quitte. D’autres A’haronim comme le ‘Hessed Lealafim[D4] (sur O.H 185 note 1) et le Ben Ish ‘Haï[D5] (Parasha de ‘Houkat note 7), ou bien le Sha’aré Teshouva[D6] (sur O.H 185 note 1), ou encore le Zi’hronot Eliyahou[D7] (page 103), ou le Birkat Yossef (Yedid)[D8] (page 242) ont suivis les propos du Sefer Ha’haredim rapportés par le Birké Yossef. Le ‘Hessed Lealafim

et le Ben Ish ‘Haï écrivent que pour s’écarter du moindre doute, si l’on a récité le Birkat HaMazon sans s’être entendu, il faut se relaver les mains et remanger une quantité de Kazaït (27 g) de pain afin de réciter le Birkat HaMazon correctement.

La position de tous ces Poskim est très étonnante puisqu’elle va à l’encontre de la conclusion de la Guemara Bera’hot citée au début de nos propos et selon laquelle, la Ma’hloket parmi les Tanaïm dans la Mishna, n’existe qu’au sujet du Shema’, et malgré cela, la Hala’ha est que même dans l’hypothèse où l’on ne s’est pas entendu, on est quitte. Mais pour tous les autres domaines, si l’on ne s’est pas entendu, on est quitte à l’unanimité (à la condition que la personne a prononcée avec les lèvres et ne s’est pas contentée d’une lecture mental.)

Le Mishna Beroura[D9] (Beour Hala’ha sur chap.62, parag.3, titre « Veim Lo Hishmiya Leozno Yatsa ») lui-même émet cette remarque à l’encontre des Poskim qui ont suivis l’opinion du Sefer Ha’haredim contraire à l’avis de la Guemara et des Poskim.

Il en est de même pour la ‘Amida.

En effet, il est enseigné dans une Baraïta, dans la Guemara Bera’hot (24b) :

Celui qui fait entendre sa voix lors de sa prière, est considéré comme un petit croyant. (Rashi : Car il montre qu’Hashem ne peut pas entendre sa prière s’il prie à voix basse.)

Celui qui élève sa voix dans sa prière, fait partie des faux prophètes. (Rashi : il s’agit d’une personne qui élève fortement sa voix. En agissant ainsi, il imite le comportement des prophètes de l’idole Ba’al sur lesquels il est dit : « Ils l’invoquèrent à haute voix » Voir Mela’him 1 chap.18 – 28)

Nos maîtres apprennent cela (Guemara Bera’hot 31a) également de ‘Hanna, sur laquelle il est dit : « Seules ses lèvres bougeaient, mais sa voix ne se faisait pas entendre » (Shemouel 1 chap.1 verset 13).

Seules ses lèvres bougeaient : celui qui prie doit prononcer les mots.

Sa voix ne se faisait pas entendre : celui qui prie ne doit pas élever sa voix pendant sa prière.

Selon de nombreux Rishonim comme le RaSHBA, le RaSHBaTS ou le Meïri, ainsi que d’autres, il faut s’entendre même lorsque l’on récite la ‘Amida à voix basse, comme c’est le cas pour toutes les Mitsvot qui s’accomplissent par la parole. Selon ces Poskim, il faut interpréter l’enseignement de nos maîtres « celui qui prie ne doit pas élever sa voix pendant sa prière » dans le sens où l’on ne doit pas se faire entendre des autres personnes.

Selon d’autres Rishonim ainsi que selon le Zohar HaKadosh (Parasha de Vayakhel page 202 colonne 1), il na faut pas s’entendre pendant la prière et se contenter uniquement de prononcer avec les lèvres.

MARAN tranche dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H chap.101 parag. 2) que l’on doit s’entendre à voix basse pendant la ‘Amida, en veillant à se que les autres ne nous entendent pas. Si l’on se trouve seul et qu’on a du mal à se concentrer sans élever la voix, il est permis dans ce cas de dire la ‘Amida à haute voix.

Dans tous les cas, si Bedi’avad (à posteriori) on ne s’est pas entendu pendant la ‘Amida, mais que l’on a au moins prononcer avec les lèvres, on est quitte.

Rédigé et adapté par R. David A. PITOUN France 5769 sheelot@free.fr

(à partir des écrits du Gaon Rabbi Ya’akov SASSON shalita)

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[D1]Maran ou « Notre maître » en araméen. Rabbi Yossef Karo, 16ème siècle, Espagne – Israël, l’auteur du Beit Yossef et du Shoul’han Arou’h

[D2]Birké Yossef notre maître le ’HYDA Rabbi ‘Haïm Yossef David Azoulaï, 18ème siècle

[D3]Sefer Ha’haredim Rabbi El’azar AZKARI Israël 16ème siècle, contemporain de MARAN et du ARI zal HaKadosh

[D4]Hessed Lealafim Rabbi Eli’ezer PAPO , auteur du célèbre Pélé Yo’ets. Rav de la ville de Silistra en Bulgarie 19ème siècle

[D5]Ben Ish ‘Haï Rabbi Yossef ‘HAÏM Irak 19ème siècle Auteur de nombreux ouvrages, dont Shou’t Rav Pe’alim, ‘Od Yossef ‘haï et d’autres…

[D6]Shaaré Teshouva (Rabbi ‘Haïm Mordé’haï Margaliot Pologne 17ème et 18ème siècle)

[D7]ZI’HRONOT ELIYAHOU Rabbi Eliyahou MANI Israël 19ème siècle

[D8]Rabbi Yossef Yedid HaLevi Syrie 19ème siècle. Auteur du Birkat Yossef

[D9]Mishna Beroura Rabbi Israël Meïr HaCohen de Radin, le « ‘Hafets ’Haïm », Russie 20ème siècle, également auteur de ‘HAFETS ‘HAÏM, et de SHMIRAT HALASHON entre autres.

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