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le Rav Ovadia YOSSEF Shalita.

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jeudi 10 décembre 2009

L’allumage de ‘Hanouka à la sortie de Shabbat

L’allumage de ‘Hanouka à la sortie de Shabbat

Cette Hala’ha est dédiée à la Refoua Shelema – la guérison complète de mon épouse Sylvie Mazal Esther Bat Régine ‘Haya Sim’ha, ainsi que pour ma propre Refoua Shelema David Avraham Ben Simi.

QUESTION

Comment doit-on procéder pour l’allumage de ‘Hanouka à la sortie de Shabbat ?
Est-il permis d’utiliser une lumière électrique pour l’allumage de ‘Hanouka ?

DECISION DE LA HALA’HA

À la synagogue, après la prière de ‘Arvit, on allume d’abord les Nerot ‘Hanouka, et ensuite, on récite la Havdala.
Par contre, à la maison, on procède d’abord à la Havdala, et ensuite on allume les Nerot de ‘Hanouka.

Il est interdit de réciter la Bera’ha de Boré Méoré Haesh (la Bera’ha sur les flammes dans la Havdala) sur les Nerot ‘Hanouka. Par contre, il est permis de réciter la Bera’ha de Boré Méoré Haesh sur le « Shamash ».
On ne peut pas s’acquitter de l’obligation de l’allumage de ‘Hanouka avec une lumière électrique. De même, il est interdit d’allumer les Nerot de ‘Hanouka de la synagogue avec une lumière électrique. On ne doit pas non plus réciter la Bera’ha de She’assa Nissim à la vision de Nerot allumées par l’électricité.
Dans un cas de force majeure, où l’on ne peut se procurer autre chose que de la lumière électrique pour l’allumage de ‘Hanouka, on peut allumer, mais sans réciter de Bera’hot
Il en est de même concernant la flamme de la Havdala.
Par contre, pour les Nerot de Shabbat, le Din diffère légèrement, et nous l’avons déjà expliqué dans une précédente Hala’ha.

SOURCES ET DEVELOPPEMENT

MARAN tranche dans le Shoul’han ‘Arou’h (O.H 681-2) :

(A la sortie des Shabbat) A la synagogue, on allume les Nerot de ‘Hanouka (après la prière de ‘Arvit), avant de réciter la Havdala.

Cette décision Hala’hic peut paraître étonnante au regard du principe :
« Tadir Vesheeno Tadir, Tadir Kodem » (« Lorsque se présentent 2 Mitsvot simultanément, l’une plus fréquente que l’autre, la priorité revient à la plus fréquente des 2 »). Or, la Mitsva de Havdala est plus fréquente que celle de ‘Hanouka, et de ce fait, nous devrions d’abord procéder à la Havdala et ensuite à l’allumage.
Particulièrement lorsqu’on peut accomplir les 2 Mitsvot, celle qui est fréquente et celle qui l’est moins, c’est le principe de Tadir qui a toujours plus de poids (voir Tossafot sur Shabbat 23a et le ROSH dans ses décisions Hala’hic, même référence).

Cependant, certains Poskim – comme le Meïri (sur Shabbat 23a) ou l’auteur du Shou’t Teroumat Ha-Deshen (chap.60) - tranchent malgré tout qu’à la synagogue, il faut d’abord procéder à l’allumage et ensuite faire Havdala.
Le Teroumat Ha-Deshen fonde sa décision sur les propos de la Guemara Pessa’him (105b) : « Nous repoussons la sortie du jour (Shabbat), afin qu’il ne soit pas considéré comme une charge sur nous. » C'est-à-dire, nous devons tout faire pour repousser au maximum le moment où nous allons sortir de Shabbat, et « ajouter du sacré sur le profane », afin que l’on ne considère pas que nous désirons nous défaire de la sainteté du Shabbat le plus tôt possible, comme quelqu’un qui voudrait se défaire d’une charge.
C’est pourquoi, là aussi, il faut retarder la Havdala sur le verre de vin, et la repousser après l’allumage des Nerot de ‘Hanouka.

C’est donc sur cela que se base la décision de MARAN (citée plus haut) dans le Shoul’han ‘Arou’h.

C’est également ce que nous faisons lorsque Pourim tombe un samedi soir. Nous procédons d’abord à la lecture de la Meguila (après avoir récité uniquement la Bera’ha de Boré Méoré Haesh sur une flamme), et ensuite nous procédons à la Havdala, comme le stipule MARAN dans le Shoul’han ‘Arou’h dans les Hala’hot relatives à Pourim (O.H 693). Bien que la lecture de la Meguila soit une Mitsva moins fréquente que celle de la Havdala.

Apparemment, le principe de repousser au maximum la sortie de Shabbat, est plus fort que celui de Tadir (priorité à la Mitsva la plus fréquente).

Mais l’auteur du TaZ (Touré Zahav) (sur O.H 681) réfute la décision de MARAN, et selon lui, il faut procéder d’abord à la Havdala et ensuite à l’allumage, car il explique que puisque l’acte de l’allumage – qui constitue un acte interdit pendant Shabbat - va « défaire » immédiatement la personne de la sainteté de Shabbat, il n’y a donc aucune raison de repousser la Havdala.

Mais notre maître le Rav Ovadia YOSSEF Shalita – dans son livre Ye’havé Da’at (tome 1 chap.75) répond à cette remarque du TaZ en rappelant que l’allumage de la synagogue n’est effectué que par une seule personne de l’assemblé, et de ce fait, même si – effectivement – cette personne se « défait » de la sainteté du Shabbat par cet acte, les membres de l’assemblé qui désirent s’acquitter de la Havdala que récitera le ‘Hazzan, restent quant à eux encore rattachés au Shabbat, jusqu’au moment de la Havdala. Le principe de repousser au maximum la sortie du Shabbat, est donc justifié.
C’est ainsi que répond également le Gaon Ya’bets – dans son livre Mor Ouktsi’a (sur O.H 681). D’ailleurs, le Gaon Ya’bets écrit dans un autre de ses ouvrages, Sheilat Ya’bets (tome 1 chap.52) :
« Mon vénéré père le Gaon (le ‘Ha’ham Tsevi) approuvait l’opinion du TaZ selon qui la Havdala doit précéder l’allumage des Nerot de ‘Hanouka. Même en ce qui me concerne, la chose me semblait au début très évidente. Mais Hashem a éclairé mes yeux et m’a donné la possibilité de réfuter toutes les preuves du TaZ sur ce point, et par conséquent, l’opinion du Shoul’han ‘Arou’h reste essentielle sur ce point, il faut donc procéder d’abord à l’allumage des Nerot de ‘Hanouka, et ensuite procéder à la Havdala, comme je l’ai écrit dans mon livre Mor Ouktsi’a. »

Cela n’empêche pas le fait qu’il y a de nombreux Poskim qui tranchent comme le TaZ sur ce point, et selon eux, à la synagogue nous devons d’abord procéder à la Havdala, et ensuite à l’allumage des Nerot de ‘Hanouka.
Parmi ces Poskim :
Le Gaon auteur du Tassafot Yom Tov dans son livre Malboushé Yom Tov ; le Peri ‘Hadash ; le Gaon auteur du Maté Moshé (chap.992), et d’autres…

Mais nous trouvons aussi de nombreux autres Poskim qi tranchent selon l’avis de MARAN dans le Shoul’han ‘Arou’h, et parmi ces Poskim :
Le Gaon auteur du Eliyah Rabba ; le Beit Meïr ; le Gaon de Vilna qui précise dans son commentaire au Shoul’han ‘Arou’h que tous les arguments du TaZ sont réfutables ; le Gaon Rabbi Shelomo KLUGER dans son livre Shou’t Shenot ‘Haïm (chap.131), le Gaon auteur du Shou’t Avné Nezer (chap.499) ; tel était l’usage du ‘Hatam Sofer, ainsi que de son fils le Ketav Sofer, et de son élève le MAHARAM SHEIK, comme le rapporte le livre Zi’hron Yehouda (GRINWALD) (tome 2 chap.242) ; le ‘Hayé Adam (règle 154 chap.37) ; le Gaon Rishon Letsion Rabbi Meyou’hass Ba’har SHEMOUEL ans son livre Peri Haadama (tome 1 page 45 colonne 2) qui atteste que tel est l’usage ici à Jérusalem conformément à l’opinion de MARAN ; le Gaon Rabbi Yossef ‘HAÏM de Bagdad dans son livre Ben Ish ‘Haï (Parasha de Vayeshev).

Mais attention !!!

Tout ceci ne concerne que l’allumage de la synagogue, mais en ce qui concerne l’allumage au foyer de chacun, il faut d’abord procéder à la Havdala, et ensuite allumer les Nerot de ‘Hanouka, car dès lors où la personne va accomplir l’acte de l’allumage, elle se « défait » de la sainteté du Shabbat, et dans ce cas, l’argument du TaZ est à prendre en considération.

C’est ainsi que tranchent le Gaon Rabbi Its’hak FALLAG’I dans son livre Yafé Lalev où il atteste que tel est l’usage de sa ville IZMIR (Turquie), et c’est ainsi que tranche également le Gaon Rabbi Yossef ‘Haïm de Bagdad dans son livre Ben Ish ‘Haï (Vayeshev).

Par conséquent, à la synagogue, après la prière de ‘Arvit, on allume d’abord les Nerot ‘Hanouka, et ensuite, on récite la Havdala.

Qui plus est, en procédant d’abord à l’allumage de ‘Hanouka à la synagogue, on « divulgue » davantage le Miracle, car si l’on procède d’abord à la Havdala, la majorité des fidèles quitterait la synagogue avant même que l’on ait allumé ‘Hanouka.

Par contre, à la maison, on procède d’abord à la Havdala, et ensuite on allume les Nerot de ‘Hanouka. Ceci afin d’acquitter de l’obligation de la Havdala, tous les membres du foyer qui n’ont pas prié ‘Arvit, et qui n’ont donc pas dit le paragraphe de « Ata ‘Honantanou » qui est une Havdala. Et aussi, en raison du principe de TADIR VESHEENO TADIR : TADIR KODEM = Lorsque se présentent 2 Mitsvot au même moment ; l’une plus fréquente que l’autre : la priorité revient à la plus fréquente.

MARAN écrit aussi dans le même chapitre (O.H 681-1) :
Nous ne récitons pas la havdala sur le Ner de ‘Hanouka, car nous ne pouvons pas réciter la Bera’ha de Boré Méoré Haesh si l’on ne tire pas profit de la flamme.

Il est donc interdit de réciter la Bera’ha de Boré Méoré Haesh (la Bra’ha sur les flammes dans la Havdala) sur les Nerot ‘Hanouka (par exemple, à la synagogue où nous procédons d’abord à l’allumage de ‘Hanouka et ensuite à la Havdala, ou à la maison, si par erreur, on a procédé d’abord à l’allumage de ‘Hanouka).
En effet, il est interdit de tirer profit de la lumière de ‘Hanouka, et nous ne récitons la Bera’ha de Boré Méoré Haesh que sur une lumière de laquelle on profite.
Par contre, il est permis de réciter la Bera’ha de Boré Méoré Haesh sur le « Shamash » qui ne possède absolument pas la sainteté des Nerot ‘Hanouka.

Concernant l’allumage de ‘Hanouka au moyen d’une lumière électrique, notre maître le Rav Ovadia YIOSSEF shalita écrit – dan son livre Shou’t Ye’havé Da’at (tome 4 chap.38), ainsi que dans son livre ‘Hazon Ovadia – ‘Hanouka (page 93) - que l’on ne peut pas s’acquitter de l’obligation de l’allumage de ‘Hanouka avec une lumière électrique, car une telle lumière ne comporte ni huile, ni mèche. Or, le Miracle que nous commémorons s’est produit avec de l’huile qui a suffi miraculeusement durant 8 jours.
Par conséquent, il est permis d’utiliser des lampes à pétrole ou toute sorte d’huile, car il reste une similitude entre ces moyens d’allumage et le Miracle avec l’huile d’olive. Ce qui n’est pas le cas pour une lumière électrique. D’autres arguments viennent interdire l’utilisation d’une lumière électrique pour l’allumage de ‘Hanouka.
De même, il est interdit d’allumer les Nerot de ‘Hanouka de la synagogue avec une lumière électrique.
On ne doit pas non plus réciter la Bera’ha de She’assa Nissim à la vision de Nerot allumées par l’électricité.
Toutefois, notre maître le Rav shalita écrit que dans un cas de force majeure, où l’on ne peut se procurer autre chose que de la lumière électrique pour l’allumage de ‘Hanouka, on peut allumer, mais sans réciter de Bera’hot, et en veillant à placer cette lumière électrique à un endroit qui n’est pas sa place durant toute l’année, afin qu’il soit distinct qu’elle a été allumée pour ‘Hanouka.

Concernant la flamme de la Havdala, il en est de même.
Il faut impérativement réciter la Bera’ha de Boré Méoré Haesh de la Havdala sur une véritable flamme découverte, et il est donc interdit de réciter cette Bera’ha sur une lumière électrique.
Par contre, pour les Nerot de Shabbat, le Din diffère légèrement, et nous l’avons déjà expliqué dans une précédente Hala’ha.

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